La marche des étudiants d'Oran, renforcée par nombre de citoyens, a revêtu hier une forme et une organisation différentes, avec deux groupes distincts ayant fait jonction devant la wilaya d'Oran. Et pour cause, une grande partie de ces étudiants, n'ayant raté aucun des rendez-vous hebdomadaires du mardi, avait choisi de se regrouper au campus de l'USTO, afin de se diriger ensuite vers la cour d'Oran pour exprimer sa solidarité avec le jeune Jawad Belkacem, hirakiste condamné en première instance à un an de prison ferme et dont le procès en appel était programmé dans la matinée. Brandissant son portrait, les manifestants ont organisé un sit-in pour réclamer la libération de ce jeune de 19 ans, "qui n'a pas vendu de cocaïne et n'a pas commis de crime. Libérez-le". Quasiment au même moment, l'autre groupe de marcheurs, avec une présence très forte de citoyens, a entrepris de suivre l'itinéraire habituel en partant de la place du 1er-Novembre. Reprenant les slogans symboles du hirak, les protestataires ont maintenu leur position par rapport à l'échéance présidentielle. "Le 12/12, la yadjouz", "Gaïd Salah dégage, had l'âam makanch l'vote", ont-ils notamment scandé. Ils ont encore repris des slogans évoquant la répression et les arrestations arbitraires en lançant : "Pouvoir assassin, ulac l'vote". Comme à l'accoutumée, les réactions ont été majoritairement en faveur des marcheurs tout au long du parcours, mais cette fois en présence de nombreux "provocateurs". Ce type de provocation se multiplie depuis le début de la campagne électorale pour la présidentielle, avec des dérapages évités de justesse, comme vendredi dernier. Quoi qu'il en soit, les étudiants d'Oran ne semblent pas vouloir plier et ont même promis de continuer après le 12 décembre.
