Pour le candidat à la présidentielle, "l'amalgame sciemment entretenu" entre une affaire d'intelligence avec une puissance étrangère (…) et un problème de recouvrement d'un chèque personnel, à la veille du scrutin électoral, ne peut avoir d'autre but que de porter atteinte à son honneur, à son honorabilité et à son image auprès du peuple algérien. Le candidat au scrutin présidentiel Ali Benflis a réagi au communiqué du parquet de Bir Mourad-Raïs faisant état d'infiltration de sa direction de campagne par un certain Salah B., au profit "d'une puissance étrangère", soutenant que la proximité de ce dernier avec lui se limitait aux meetings électoraux pour prendre en charge "l'aspect technique lié à la sonorisation, eu égard à ses compétences en la matière". Le procureur de la République de Bir Mourad-Raïs avait indiqué, lundi, dans un communiqué que "suite à des informations relayées par des médias au sujet d'actes d'intelligence ayant émaillé l'activité de l'équipe de campagne électorale des candidats à la présidentielle du 12 décembre, une enquête préliminaire a été diligentée et a conduit à l'arrestation du mis en cause". Et de préciser que les investigations de la justice ont "démontré que celui-ci a perpétré des actes d'intelligence avec un pays étranger auquel il transmettait des rapports réguliers sur la situation en Algérie, en général, et sur les conditions de préparation de la présidentielle, en particulier". Le tribunal de Bir Mourad-Raïs ajoute que l'accusé a reconnu, durant son audition, avoir fait la connaissance d'Ali Benflis en 2003 et qu'"il lui a rendu ainsi qu'à sa famille plusieurs services, dont le règlement d'un problème de compte bancaire ouvert dans le pays étranger en question, en son nom et au nom de son épouse". Pour Ali Benflis "l'amalgame sciemment entretenu entre une affaire d'intelligence avec une puissance étrangère, dont il est victime, et un problème de recouvrement d'un chèque personnel, à la veille du scrutin électoral, ne peut avoir d'autre but que de porter atteinte à son honneur, à son honorabilité et à son image auprès du peuple algérien". Le candidat à la présidentielle apporte des éclaircissements concernant ce compte bancaire, précisant qu'il s'agit "d'un compte commun, domicilié au Crédit du Nord, ouvert avec mon épouse en 1998 à Marseille, puis transféré à Paris quelques années après, compte cité, par ailleurs, dans mes déclarations de patrimoine publiées en 2004 et en 2014 à l'occasion de ma candidature à l'élection présidentielle et le 2 mars 2019 lors de l'élection présidentielle annulée". "Le 21 mars 2019, le Crédit du Nord a décidé de clôturer ledit compte, au motif qu'il était propriété d'un homme politique étranger, et a envoyé par courrier aux époux Benflis un chèque de banque d'un montant de 11 057,91 euros, qui ne peut être recouvré que par son dépôt sur un compte ouvert à l'étranger au nom de ces derniers. Les époux Benflis ont accepté l'offre de M. B. S. qui s'est proposé, sans résultat d'ailleurs, de trouver une solution à ce problème", ajoute l'ancien Premier ministre qui affirme que sa femme et lui n'ont pu, à ce jour, encaisser ce chèque, fait attesté, selon lui, par des documents en sa possession.