Résumé : Comme convenu, Rym retrouve Samia dès le lendemain matin. Elle lui dévoile qu'elle avait pris contact avec une parente qui habitait Paris, et que cette dernière s'est engagée à la prendre en charge pour quelque temps. Rym se lève et va chercher la petite, qui paraît fort impatiente de se rendre au manège. Samia la suit des yeux tandis qu'elle gambadait à travers le parc. Rym courait derrière elle, et elles se retrouvèrent toutes dans la voiture de cette dernière, qui démarre en trombe. Quelques jours passent. Samia avait retrouvé quelque peu confiance en elle. Vivre sous le ciel romain lui avait fait du bien, d'autant plus que ses soirées étaient agréablement meublées. Elle était souvent invitée à des réceptions mondaines à l'hôtel et passait ses journées à faire du shopping ou à se promener avec Maya. La petite fille de son côté semblait apprécier ces vacances. Elle s'amusait comme une folle et avait lié amitié avec des fillettes de son âge qui résidaient à l'hôtel. Cependant, Samia était pressée de quitter les lieux. Encore un jour ou deux se dit-elle, et elles iront à Venise. Djamel y tenait tellement. Pour lui, l'Italie sans Venise ne valait pas la peine. Pour ne point le contrarier, Samia avait décidé de prendre le premier train du matin qui partait de la grande gare de Rome pour arriver à Venise dans la journée. Ainsi, elle verra défiler des paysages de rêve et se sentira moins dépaysée dans ce pays méditerranéen beau et accueillant. Pour une fois, elle se sentit libre comme le vent. Loin de toutes les tracasseries qui avaient empoisonné ses jours et ses nuits de longs mois durant. Prise dans l'engrenage des déplacements quotidiens, Maya ne demandait que rarement après son père, même si ce dernier l'appelait souvent. La petite fille semblait apprécier la compagnie de sa mère, ce qui arrangeait bien les choses pour cette dernière. Samia veillait à ce qu'elle ne manque de rien, et s'adressait à elle parfois comme à une adulte. Il était grand temps de prendre les grandes décisions. Après un agréable séjour à Venise, la jeune femme décide de passer à l'action. Elle prend deux billets sur un vol nocturne à destination de Paris. Pour parer à toute éventualité, elle avait auparavant signalé à Djamel qu'elle comptait rentrer très bientôt. Une façon comme une autre d'éviter les nombreuses questions de son mari. Ce dernier qui ne se doutait de rien parut content de pouvoir enfin revoir sa petite famille, après plus d'un mois de séparation. Samia se sentait triste pour lui comme pour elle. Elle avait tissé un tissu de mensonges afin de ne pas fléchir à la dernière minute. Elle doit coûte que coûte partir, disparaître, le semer. Et un jour, il comprendra que c'est pour son bien qu'elle l'a fait, même si elle sentait au fond d'elle-même que les choses ne se passeront pas aussi facilement qu'elle le prévoyait pour lui. Le jour J, elle rédige une longue lettre à son intention et l'envoie par voie postale juste au moment d'embarquer pour Paris. La nuit étoilée de Venise lui rappelait tant de souvenirs. Elle se pince très fort, en se disant que ce n'était pas le moment de flancher. Son plan commençait à prendre forme et elle devrait s'armer de patience et de courage. Pourtant, des émotions la submergent. Elle réussira tout de même à refluer ses larmes en regardant sa fille qui dormait dans ses bras. Une hôtesse vint l'aider à l'allonger sur un siège et à lui mettre la ceinture de sécurité. Samia lui caresse les cheveux : "Maya, pourras-tu me pardonner un jour ?" Elle repense à sa vie, à ses parents, à Djamel qui va souffrir et qui, dès réception de sa missive, partira à sa recherche. Elle ne doute pas qu'il remuera ciel et terre pour la retrouver. L'avion amorce l'atterrissage et Samia contemple par le hublot les lumières de Paris. Ah, Paris ! La capitale du monde. Paris l'art et l'histoire confondus. Ville de culture et de savoir. Elle ferme les yeux et soupire. La voix de l'hôtesse s'élève pour annoncer leur arrivée dans la capitale française.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.