Résumé : Maya offrit à son père un cadeau et prétendit que c'était Samia qui le lui envoyait. Djamel n'est pas dupe. Il connaissait trop la fierté de son épouse. Mais peut-être avait-elle changé ? Djamel se laisse tomber sur un siège. Trop d'émotions dans la même soirée risquent de lui nuire. Il contemple encore la montre, puis relève les yeux et regarde Maya en face. -Dis-moi la vérité Maya, est-ce réellement ta maman qui m'offre ce cadeau ? Maya prend cet air sérieux qui la faisait paraître plus vieille que son âge. -Si tu ne me crois pas, tu n'as qu'à le lui demander. Et comme apparemment tu ne me crois pas, je n'ai plus qu'à partir. Elle fait mine de se lever, et Djamel saute sur ses deux pieds pour la retenir. -Mais où comptes-tu aller comme ça en pleine nuit, petite folle ? Tu oublies que chez nous les femmes ne sortent pas seules le soir. -Tant pis, je ferais une exception à la règle. -Tu ne feras rien du tout. Je t'interdis de mettre les pieds dehors. Et puis, tout d'abord, tu n'as rien vu de la maison. N'aimerais-tu pas visiter le royaume de ta petite enfance ? -Oh si !, s'écrie Maya. Oh si ! Oh papa. Comment peux-tu imaginer un moment que je refuserais de revoir ma chambre d'enfant ! Djamel sourit. -Mais je veux d'abord savoir qui a acheté ce beau cadeau pour moi. -C'est maman, répondit Maya d'une voix de ténor et d'une assurance telle que Djamel comprit qu'il n'obtiendrait rien de plus d'elle. Il met la montre à son poignet gauche, puis tend le bras à Maya. -Ta mère m'a toujours offert de beaux cadeaux. Mais le plus beau et le plus précieux de tous, c'est bien toi. Je ne cesserai jamais de le répéter. Il regarde sa montre avant de poursuivre : -Enfin, remercie-la tout de même pour moi. Maya sourit. -Eh bien en retour, je veux tout de suite visiter l'appartement où vous avez vécu ensemble durant de longues années. Djamel lui prend la main. -Viens ma chérie. Rien n'est trop beau pour toi ce soir. Tu m'as rendu tellement heureux Il lui montre les escaliers, et Maya le précède. Le décor rustique et les plantes qu'elle découvre au seuil de la porte de l'appartement la subjuguent. Elle s'avance sur la pointe des pieds comme pour ne pas déranger les fantômes du passé. Djamel donne la lumière dans l'entrée, et les lieux reprennent vie. Il pousse doucement Maya devant lui. La sentant hésitante et tremblante, il lui entoure les épaules de son bras puissant et l'entraîne au salon. Des photos étaient disposées sur une grande et large bibliothèque. Elle reconnut facilement certaines. Des doubles de celles que sa mère avait emportées avec elle. Cependant, il y avait beaucoup d'autres clichés qu'elle n'avait encore jamais vus. Elle retrouve quelques photos d'elle-même encore bébé dans les bras de son père, puis avec ses grands-parents, et avec des tantes et des cousins qu'elle ne reconnaissait pas. Elle met un doigt sur chaque photo et en caresse les contours. Puis prend le temps de contempler certaines plus longuement que les autres, notamment les photos de mariage de ses parents. -Tu les as toutes gardées, papa. Elles n'ont jamais quitté cette bibliothèque où ta mère les a déposées depuis notre mariage. -Je ne sais quoi dire. Ces photos parlent d'elles-mêmes. Vous sembliez très heureux ensemble. -Nous avons vécu très heureux, Maya. Nous étions le bonheur même jusqu'à ce que ta mère...
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