Alors que la wilaya a déboursé des dizaines de milliards pour l'amélioration de l'alimentation en eau potable, l'année 2020 commence à être pénible pour les habitants de nombreuses villes de la wilaya de Relizane. Tout le monde s'accorde à dire et à reconnaître que ce n'est nullement le manque de ressources en eau qui cause ces nouvelles perturbations, mais c'est plutôt leur gestion cahoteuse qui en est la cause. En effet, les habitants d'Ouled Souid (commune de Zemmoura), du moins une grande partie de la population du chef-lieu, vivent une situation inédite depuis deux mois à cause de la perturbation dans la distribution de l'eau. Evoquer le problème de l'eau dans une région de Relizane dont le secteur a englouti, rien que pour la période 2000-2019, des milliards de dinars, c'est incontestablement parler des approches préconisées, dont notre journal a rapporté, en leur temps, les péripéties et les tenants. Aujourd'hui, il n'est pas question de refaire le procès de cette politique de l'eau, ni même d'étaler les chiffres qui ne veulent rien dire, encore moins d'évoquer les projets dont Relizane n'a pas bénéficié. Notre propos vise seulement à souligner les conséquences de la perturbation dans la distribution de l'eau potable, puisque les ménages, confrontés aux aléas du manque du précieux liquide, en viennent à se rabattre sur les colporteurs d'eau à travers son acheminement avec des citernes tractées. Des citernes dont certains propriétaires, véreux, ne se soucient même pas de la qualité des sources d'où ils puisent l'eau. Pourtant, un décret exécutif, le 08-195 du 6 juillet 2008, a fixé les conditions d'approvisionnement en eau destinée à la consommation humaine par citernes mobiles. Mohamed, un enseignant résidant au centre-ville de Zemmoura, trouve "inconvenant" et surtout "salé" le prix qu'il débourse une fois par semaine pour s'approvisionner en eau des citernes. Pourtant, ce n'est pas le prix, fixé de 1000 à 1200 DA, qui le préoccupe, mais la qualité de cette eau douteuse, "ramenée depuis des sources et des puits et qui ne semble même pas contrôlée". Soumis à une autorisation préalable, les colporteurs, qui se sont astreints quelque temps à des contrôles par les services de sécurité, ne le sont plus. Dans les dédales de la ville, il n'y a plus ces couleurs qui les distinguent. Pas de fiche descriptive ni de bulletin d'analyses. Cela intervient malheureusement alors que les pouvoirs publics disent entreprendre une série de journées de sensibilisation aux MTH. Dans certaines cités, les citoyens se plaignent d'une alimentation sans horaire ni jour précis, les laissant dans l'incertitude et les obligeant à se rabattre sur les propriétaires de camions-citernes qui font la loi et font payer au prix fort le mètre cube d'eau qu'ils ramènent (entre 1000 et 1200 DA pour tout au plus 1600 l). C'est un appel pressant aux responsables concernés que veulent lancer les habitants de nombreuses cités de la wilaya afin d'éviter ces perturbations qui leur causent des désagréments très sérieux.