Résumé : L'ancien locataire donne l'alerte. Il a bien vu Tewfik repartir et s'est inquiété lorsque Nawel n'a pas ouvert ou même répondu quand il est allé frapper à la porte. La police ne tarde pas à arriver et l'interroge. Sid Ali garde la tête baissée, honteux comme jamais d'avoir été lâche. Les agents de la police brisent la porte et entrent. Sid Ali n'ose pas les suivre à l'intérieur. Ils trouvent Nawel et la libèrent. Celle-ci leur parle de Kamélia et les prie de la sauver… Le policier tente de lui remonter le moral. - Vous n'êtes pas la seule à avoir eu peur, dit-il. Même le voisin a pris ses jambes à son cou. Qui n'aurait pas été effrayé ? Il vous menaçait avec une arme blanche. Vous auriez pu y laisser la vie, en lui tenant tête. Vous avez bien fait, car s'il est obsédé par la dame en question, il se sera débrouillé d'une façon ou d'une autre pour la retrouver. - Oui, peut-être, mais s'ils arrivent trop tard, j'aurai sa mort sur la conscience. - Ecoutez… Le crépitement de la radio les interrompt. L'agent de liaison demande le numéro de téléphone de Kamélia. Nawel le donne. Le policier tente de la joindre mais le portable est fermé. Nawel imagine le pire et se remet à pleurer. - Il doit être là-bas, dit-elle. Ya Rebi wash dert ! - Calmez-vous, ils ne devraient pas tarder. - Appelez-les pour savoir s'ils sont arrivés. Je vous-en prie ! - Ne vous inquiétez pas. Tout se passera bien. Le policier reprend contact avec son collègue via la radio. Ce dernier lui apprend qu'ils seront sur place dans quelques minutes. Nawel se prend la tête entre les mains. La sirène d'une ambulance se fait entendre dans le quartier et se rapproche dans la rue. Le médecin urgentiste monte rapidement et s'occupe d'elle. Il lui pose des questions tout en l'examinant. Cela n'empêche pas Nawel d'imaginer le calvaire que son amie vivait par sa faute. Son cœur ne la trompait pas… - Viens ! Allons prendre notre fils, dit Tewfik. - Je viens de le mettre dans son lit. Il va vite s'endormir. Comme tous les bébés, il pleure un peu avant, prétexte Kamélia, refusant de lui donner l'occasion de s'en approcher. - M'empêcherais-tu de le voir ? - Non, non… Mais on a tout le temps, dit Kamélia. Tu dois être fatigué. Voudrais-tu du café ? Tewfik rit de bon cœur. - Je voudrais juste que toi et mon fils soyez avec moi. Je suis si heureux. J'attendais ce jour depuis longtemps. Je vous ai cherchés. Je croyais qu'en installant ma famille dans l'appartement au-dessus de ton studio je pourrais garder un œil sur toi, mais vous vous êtes volatilisés. Je vous ai cherchés, en vain. El hamdoullah, Nawel a bien voulu me donner l'adresse. - Oh Nawel ! Jure-moi que tu ne lui as rien fait, l'interroge-t-elle. Je sais combien tu peux être violent. Tu dis m'aimer, mais tu as usé de ta force, lui rappelle-t-elle. Tu m'as frappée, tu m'as violée. Tu t'en es pris à Idir. Tu as failli le tuer ! - J'aurais préféré qu'il meure, rétorque Tewfik. Il a pris ce que la vie me destinait. S'il ne veut pas perdre la vie, il se tiendra loin de vous, dit-il en se rapprochant d'elle. Personne n'aura ce qui m'appartient. Ce que je t'ai fait ce soir-là, je pourrais le refaire maintenant. Personne ne pourra m'en empêcher. Mais ça pourrait mieux se passer, il suffit que tu y mettes du tien. Kamélia recule. Ces quelques mois d'exclusion de la société et de la vie ne l'ont pas arrangé. Il a cette lueur déterminée. Elle sait que rien ne l'arrêtera. Le cœur serré, elle réfléchit à comment le calmer. Elle ne veut plus qu'il la touche. - Je sais, mais on a tout le temps, dit-elle. Viens, allons prendre le café ensemble. Je n'ai pas pris ma dose de caféine. Tewfik sourit. Il ferme la porte et retire la clé de la serrure avant de la glisser dans sa poche. Tous ces gestes lui rappellent cette nuit cauchemardesque…
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