Résumé : Tewfik force Nawel à appeler Kamélia et lui demande de venir, mais celle-ci est seule avec son bébé. Tewfik l'attache et la bâillonne après qu'elle lui eut donné sa nouvelle adresse. Il s'y rend sur-le-champ. Kamélia ne s'attend pas à le voir. Il réussit à entrer chez elle et, plus que jamais, elle a peur. Pour lui, ils sont sa famille… - Vous êtes sûrs qu'il y a quelqu'un à l'intérieur ? - Mais puisque je vous dis qu'une jeune femme s'y trouve, dit le locataire, qu'on nommera Sid Ali. - Elle est peut-être blessée ou même… morte ? Il n'avait pas eu le courage de remonter seul au studio. Il avait frappé chez le concierge, et ce dernier avait jugé qu'ils avaient besoin de la police. Il l'avait appelée et, quelques minutes plus tard, une voiture de patrouille se gare devant l'immeuble. Sid Ali a dû expliquer de quoi il en retournait. Mais il avait gardé la tête et les yeux baissés. Il avait honte d'avoir pris la fuite. En fait, d'avoir lâchement abandonné Nawel, entre les mains de Tewfik. - Vous n'avez pas essayé de l'aider ? Ni même d'ouvrir ? Puisque vous dites qu'il est reparti ! - Je dois ma vie à la vitesse de mes jambes, dit Sid Ali. Vous auriez vu son regard démoniaque ! Il est fou ! J'avais peur… Les policiers montent à l'étage et frappent deux ou trois fois, en se présentant. Mais personne ne répond. Sid Ali, qui n'a pas osé monter, se gratte la tête. Il prend peur quand le policier demande s'il n'a pas les clés. - Non, non…Je les ai données à la dame. - Vous n'auriez pas dû nous attendre pour aider cette femme, puisqu'il n'y avait plus de danger imminent, lui reproche l'un des policiers. - Je vous dis que j'avais peur ! Le policier secoue la tête. Il ne cache pas sa déception. Lui et ses collègues brisent la porte et entrent dans le studio. Sid Ali n'ose pas les suivre. Il imagine Nawel morte, dans une mare de sang. - Y a quelqu'un ? Des bruits et des cris étouffés leur parviennent et les guident vers la salle de bains, où ils trouvent Nawel en sueur et en larmes. Elle n'a pas cessé de taper des talons, espérant attirer l'attention de la famille du concierge. Un des policiers retire le foulard avec lequel Tewfik l'avait bâillonnée. Elle réprime une envie de vomir, puis tousse. - Un verre d'eau, demande un des policiers. Respirez lentement, respirez… Nawel, rassurée par leur présence, l'écoute et essaie de retrouver son calme. Elle boit un peu d'eau, alors qu'on lui retire les liens qui entravent ses poignets et ses chevilles. - Kamélia ! Il faut la sauver ! Je vous en prie ! Elle gémit. - Oh merci, dit-elle, tout en se frottant les poignets puis les chevilles. Je vous en prie ! Kamélia est en danger ! Il doit être déjà là-bas ! - De qui parlez-vous ? Nawel devrait tout leur expliquer, mais cela prendrait trop de temps. - Tewfik est obsédé par sa cousine. Il l'a déjà agressée. Faites vite ! Je vous en prie ! - Calmez-vous ! Donnez-nous son nom, son adresse, son numéro de téléphone ! Il n'y a pas si longtemps qu'il est parti, dit le policier. Avec un peu de chances, il n'est pas encore arrivé chez elle ! - Ce serait trop beau ! S'il leur arrive malheur, je m'en voudrai toute ma vie ! Le policier sort sa radio et lance l'alerte avant de donner les renseignements recueillis auprès de Nawel. Celle-ci craque et se met à pleurer. Ils l'aident à sortir de la salle de bains et la conduisent dans le coin salon. Un des policiers appelle une ambulance. - Un médecin doit vous examiner. Vous êtes en état de choc. - Mon amie… ma sœur est en danger, elle et son fils. À cause de moi… Parce que je n'ai pas eu le courage de résister ! Dès qu'il approchait son canif de ma gorge, je le voyais m'égorger ! J'ai trahi mon amie ! - Ça n'est pas arrivé ! Inchallah qu'ils arriveront à temps ! Mais aux oreilles de Nawel, c'était un vœu pieux !
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