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L'infrangible lien…
33e partie
Publié dans Liberté le 08 - 04 - 2020

Résumé : Houari ne peut pas s'endormir sans avoir discuté avec elle. Ce soir-là, elle s'endort avec de doux rêves et plein d'espoirs. Le matin, elle prend son sac plein de cadeaux. En fin de journée, elle n'attend pas son fiancé, elle part directement à l'école, impatiente de revoir les enfants, sa fille en particulier. L'agent l'interpelle et lui apprend que la directrice veut la voir. Celle-ci lui reproche d'avoir consulté les dossiers et lui interdit d'activer avec les enfants. Samira lui montre les cadeaux et demande à les voir, une dernière fois…
- Je vous en prie ! Je veux juste leur remettre les cadeaux et les embrasser. Je vous promets de ne pas les perturber, dit Samira, les larmes aux yeux. Vous savez combien je les aime. Jamais je ne leur ferai de mal.
- Je n'en doute pas, dit la directrice. Mais vos derniers agissements m'ont vraiment déçue. Vous avez toujours eu mon O. K., dans tous les projets. Je ne comprends pas pourquoi vous avez pris les dossiers, sans m'en aviser. Franchement, je ne sais pas. Je sens que quelque chose m'échappe.
- Non. Je vous jure que… Vous avez mal interprété mon geste. Je vous en prie, permettez-moi de les voir une dernière fois.
- Allez-y. Pas plus de cinq minutes.
Samira la remercie. Le cœur serré, les larmes aux yeux, elle se rend dans la salle. Les cris et les rires des enfants lui parviennent depuis le couloir. Elle ne pourra plus jamais participer aux activités du groupe. Elle se rappelle qu'ils adoraient s'approcher d'elle quand elle jouait de la guitare. Celle-ci est accrochée au mur. Elle ne pourrait plus chanter pour eux et mettre de l'ambiance au point de leur donner envie de danser.
Dès qu'ils l'aperçoivent, ils se lèvent et courent vers elle, ignorant les rappels à l'ordre des surveillantes. Samira les embrasse et les serre contre son cœur, puis elle leur donne leurs cadeaux.
- Où est Radia ? Je voudrais lui dire au revoir.
- Elle est aux toilettes, répond une surveillante. Elle va arriver d'une minute à l'autre.
Samira sort dans le couloir et a un petit sourire en la voyant venir. Elle la trouve tellement belle et fragile. Elle a l'âge de l'innocence. À peine l'a-t-elle retrouvée qu'elle doit s'éloigner d'elle.
- Bonjour, ma chérie, dit-elle en tendant les bras vers elle pour la prendre. Comment vas-tu ?
- Bien. Pourquoi tu pleures ? demande la fillette, en essuyant ses larmes.
- Une poussière, ment Samira, en prenant sa main pour l'embrasser alors que la surveillante lui fait signe de se presser. Tu sais, j'ai un cadeau pour toi. Garde-la toujours à ton cou.
Elle sort la chaîne en or et la passe à son cou.
- Merci. Elle est jolie. C'est quoi ? demande l'enfant en prenant le médaillon "S" entre les doigts.
- Un S comme Samira. Pour que tu ne m'oublies pas. Fais attention à toi. Sois sage.
- Oui. Tu reviens quand ?
- Je ne sais pas mais je te promets de revenir pour toi. Je jure de revenir te chercher, dit-elle en l'embrassant une dernière fois. Je penserai toujours à toi. Je t'aime, ma petite. Tu es ce que j'ai de plus cher au monde.
La jeune femme la serre encore une fois dans ses bras, et quand elle voit des cheveux sur son gilet, elle passe la main dessus pour les récupérer. Ils seront utiles pour le test ADN.
- S'il vous plaît…
Samira hoche la tête en direction de la surveillante, qui s'était rapprochée d'elle. Elle est contrainte de se séparer de Radia. Elle a mal au cœur. Elle quitte l'établissement en larmes. Celles-ci l'aveuglent. Elle traverse la rue sans regarder. Tout à sa peine, elle ne voit pas l'automobiliste qui tente d'éviter une moto et la percute violemment…


(À SUIVRE)
T. M.
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