Résumé : Après ses confessions, Farid est bien triste. Sarah l'est davantage. Elle avait tant espéré que Farid fût libre. Ils étaient donc deux malheureux à se rechercher. Elle savait que l'amour de Farid lui était impossible et même que ce dernier le lui avait certifié. Pour Sarah, c'était une autre facette de sa malchance dans la vie qui s'affichait, bien qu'elle retrouve tout de même en Farid un ami sur qui compter en toutes circonstances. De cela, elle n'en doutait point. Quelques semaines passent. Farid n'avait plus donné signe de vie à la jeune femme et cette dernière n'avait pas jugé opportun de l'appeler. Cependant un événement se produit : Sarah venait de recevoir une demande en mariage d'un cadre supérieur, et étant donné que cette fois-ci la proposition semblait assez intéressante, elle décide après mûre réflexion d'y donner une suite favorable. Mais avant cela, elle préféra prendre l'avis de son ami. Un soir donc, elle forme le numéro de Farid et le met au courant de la situation. - As-tu bien réfléchi ? lui demande Farid, dont la voix tremblait. - Oui, je crois qu'il vaudrait mieux pour moi de quitter et mon appartement et la ville. Cet homme me propose d'aller vivre avec lui dans une ville de l'Est. - Tu le connais bien ? - Pas exactement. Il a déjà travaillé dans notre entreprise quelque temps avant de changer de boîte. C'est quelqu'un de bien éduqué et d'honnête. Tout comme moi, il n'a presque plus de famille et vit seul. - C'est donc quelqu'un qui te plaît. - Sur le plan relation, oui. - Et sur le plan sentimental ? - Je n'en sais rien pour le moment. On dit que l'amour vient après le mariage. - Ne te méprends pas, Sarah. L'amour ne vient que quand il veut se manifester. En fin de compte on se demande souvent si ce sentiment existe. - Je sais, Farid. J'en connais même un bout depuis que je t'ai rencontré. - Moi aussi, Sarah. Dommage pour nous deux que la vie ne nous ait pas permis de nous rencontrer et de donner libre cours à nos sentiments. - Je ne veux pas tomber dans le fatalisme, mais je crois que le destin de chacun de nous a été tracé dès la naissance, ou même bien avant. C'est pour cela que souvent on ne peut rien changer aux données de notre existence. - C'est certain, Sarah. Néanmoins, je t'en conjure, ne t'engage pas à l'aveuglette avec ce prétendant, peut-être mérites-tu mieux. - Le mieux aurait été toi-même, Farid, répond Sarah en essuyant ses yeux et ses joues d'une main rageuse, mais comme je n'ai jamais eu de chance dans ma vie, autant me contenter de ce qui se présente. Cet homme est sage et sa situation est stable. Il est gentil avec moi et m'a promis de tout tenter pour me rendre heureuse. - À la bonne heure, mais tout de même, réfléchis bien. Je ne veux pas que tu gâches ta vie, comme moi j'ai gâché la mienne, et je ne veux pas que tu regrettes ton geste plus tard. - Promis, Farid, je vais encore y réfléchir. Et toi que deviens-tu ? - La routine. En ce moment j'ai décidé de prendre quelques jours de congé. Mes enfants sont en vacances, alors nous essayons de nous détendre au maximum. - Et ta femme ? - Eh bien, elle est là. Comme à ses habitudes elle me fait la tête, mais consent à nous accompagner les enfants et moi dans nos sorties. Tiens, ce soir par exemple nous allons dîner sur la côte au restaurant N… - Je connais ce restaurant, il est très chic. Cela te fera du bien de sortir un peu en famille. - J'essaye tant bien que mal de m'accommoder à mon existence. Que veux-tu- ? Ainsi, est mon destin. - Ne te plains pas trop, Farid, tu aurais pu tomber sur une femme encore pire que la tienne qui t'aurait mener la vie bien plus dure. - Et pourquoi ne me dis-tu pas que j'aurais pu tomber sur une femme comme toi qui m'aurait rendu heureux ?
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.