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Chérif Mellal à cœur ouvert
le président de la JSK dresse un tableau peu reluisant du football algérien
Publié dans Liberté le 24 - 06 - 2020

L'homme ne mâche pas ses mots. Cru et dru. Jamais dans le politiquement correct. A chacune de ses déclarations, il suscite l'admiration des uns ou l'agacement des autres. Il ne laisse jamais indifférent. Son franc-parler tranche avec l'unanimisme qui domine le monde du foot. Pour défendre les intérêts de son club, Chérif Mellal fonce, quitte à faire des dégâts. Et il assume. Fidèle à lui-même, avec la rédaction sportive de Liberté il adopte la tonalité. Entretien.
Liberté : Kheireddine Zetchi a annoncé récemment son intention de ne pas briguer un second mandat à la tête de la FAF. Qu'en pensez-vous ?
Cherif Mellal : Zetchi est en situation d'échec. Il doit, de fait, convoquer une assemblée générale pour présenter ses bilans moral et financier et quitter ses fonctions dans la foulée. Il a, certes, à son actif le succès en coupe d'Afrique des nations 2019 en Egypte dans la mesure où une partie du mérite lui revient en tant que président de la FAF au même titre que Djamel Belmadi qu'il a, lui-même, installé dans ses fonctions de sélectionneur. Mais Zetchi est tout aussi responsable de ce qui se passe au niveau du football national. Que cela ait trait à la mauvaise et l'anarchique gestion des clubs de l'élite dite professionnelle (Ligues 1 et 2), ou encore au phénomène de corruption et de marchandage des matches, il n'a jamais trouvé la parade ou donné l'impression de savoir comment juguler ces problèmes. Il manque d'idées et de solutions. Un simple bilan comptable récapitulatif de cette première décennie post-instauration du professionnalisme confirme la faillite de l'ensemble des clubs de l'élite et de son antichambre. Et ce n'est certainement pas cette DNCG dernièrement mise en place qui assumera cette faillite généralisée.
Une réforme du professionnalisme tel qu'il a été mis en place devait, donc, s'imposer comme une priorité à la FAF ?
Absolument ! Cette pandémie de coronavirus que nous vivons a mis à nu la vraie nature des clubs algériens. Ils n'arrivent même pas à assurer leur survie. J'irais même jusqu'à dire que si la réglementation était appliquée dans toute sa rigueur, tous ces clubs seraient appelés à mettre la clé sous le paillasson. Je citerai l'USMA comme contre-exemple. Il est, à mon avis, anormal qu'un club qui croule sous pas moins de 400 milliards de dettes soit secouru et pris en charge par l'Etat. Je ne défendrai jamais cette politique. Aujourd'hui, tous clubs algériens ont le droit d'être parrainés par des sociétés étatiques à même de bénéficier d'une bonne assise financière. Pourquoi ces avantages se limitent-ils au CRB, au MCA, à l'USMA, au CSC et à la JSS ? Pour quelles raisons la JSK, qui demeure la locomotive du football national et le club le plus titré du pays, est-elle marginalisée ? Pour quels desseins on nous met les bâtons dans les roues et on tente de nous freiner dans notre progression ? Je vous répondrai que la JSK leur fait peur. Ils ont peur de nous voir réussir. J'ai pourtant prouvé, à mon arrivée à la tête du club, qu'on pouvait réaliser de grandes œuvres avec peu de moyens. A cela doit impérativement se joindre en parallèle l'aide des pouvoirs publics et des instances qui gèrent notre football. Nos besoins ne se limitent pas aux aides financières, mais aussi aux encouragements qui décupleraient alors notre motivation et notre bonne volonté.
En matière de défaillances, le dossier du professionnalisme n'est que la partie visible de l'iceberg. N'est-ce pas ?
Effectivement. Il faut voir aussi ce qui se passe au niveau des commissions d'arbitrage et de résolution des litiges qui sont minées par la corruption. Il fallait commencer par ça. Ces derniers temps, et en dépit de tous les scandales qui ont éclaté au grand jour, le bureau fédéral n'a pris aucune décision ferme. Aucun arbitre n'a été sévèrement sanctionné malgré toutes les anomalies enregistrées.
C'est scandaleux ! Si cette commission d'éthique existait vraiment ou plutôt avant, j'aurais aimé qu'elle ait été témoin de ce qui s'est passé en fin de saison dernière. J'aurais aimé que ses membres nous livrent leur jugement sur le déroulement des dernières rencontres du championnat. Lors des rencontres de Tizi Ouzou entre la JSK et le CABBA et de Constantine entre le CSC et l'USMA, il y avait de gros enjeux. La commission d'éthique devait être présente dans les deux stades pour assister au déroulement des deux matches.
Hélas ! Bien que cela relève du rôle et des prérogatives de cette commission, rien n'a été fait dans ce sens. Dès lors, je continue de penser que Zetchi manque de courage. Aussi, les hommes qu'il a choisis pour travailler avec lui ne sont pas à la hauteur. Ils ne sont d'ailleurs même pas légitimes. On les commande par téléphone.
L'an dernier, vous avez lancé une sorte de rébellion en appelant les présidents de club à remettre en cause tout le fonctionnement du championnat national. Or, personne ne vous a suivi dans votre démarche...
C'est vrai. A cette période, j'étais nouveau sur la scène. On ne me connaissait pas assez pour me suivre dans ma démarche. Mais aujourd'hui, je suis toujours en contact avec mes confrères. Ils sont tous conscients de ce qui se passe. Ils comprennent bien maintenant mon combat. Je dénonce toujours la corruption dans le corps arbitral et le marchandage des matches. J'accusais la Ligue et la FAF pour la simple raison qu'elles ne faisaient pas leur travail. Je suis désolé, mais on ne programme pas une journée de championnat à 23h. Aujourd'hui, il faut que ces responsables du football algérien déposent leurs bilans moral et financier et s'en aillent.
Y compris Abdelkrim Medouar, le président de la LFP ?
Bien sûr ! Medouar est en fin de mandat en ce mois de juin. Il doit lui aussi partir. Il n'a même pas besoin de décider de la reprise ou non de ce qui reste du championnat.
Pensez-vous que ce soit le scandale de l'enregistrement sonore – impliquant le président de l'ESS (Fahd Helfaya) et l'agent de joueurs (Nassim Saâdaoui) – qui a affaibli le patron de la FAF au point de le dissuader de briguer un autre mandat ?
À la FAF, on a trop laissé passer des affaires pareilles. Tout le monde savait comment les choses se déroulaient. Zetchi lui-même devait faire montre de davantage de caractère pour changer ce genre d'habitudes. Surtout qu'il était lui-même un président de club auparavant. Il connaît, par ricochet, très bien les problèmes que vivent nos clubs. Il était au courant des magouilles et du mode de fonctionnement de toute cette corruption qui gangrène le football algérien. Il devait faire acte de bonne volonté pour espérer éradiquer ce fléau. Et si je suis entré en conflit avec lui sur le plan personnel, c'est d'abord en raison de certaines de ses prises de position. Et ce, avant même qu'il ne connaisse la réalité des choses. On nous demande de respecter les lois et règles en vigueur. Mais nous constatons que ces responsables sont les premiers à fouler au pied la réglementation et à piétiner l'éthique. Ça ne pourra jamais marcher comme ça.
Quel serait, dès lors, le profil idéal du futur président de la FAF, celui qui serait capable de redresser la barre ?
A mon sens, il faudrait d'abord qu'il soit courageux. Qu'il ait un bon programme. Une personne qu'on ne manipule pas avec de simples coups de fil. Après avoir côtoyé certaines personnes, je vois bien un homme comme Mecherara, surtout s'il est accompagné de personnes compétentes et courageuses. Avec du soutien, il peut accomplir convenablement sa mission. Pour moi, Mecherara est assez expérimenté. C'est un homme du football qui a travaillé auparavant à la FAF et a été président de la Ligue. Il connaît parfaitement le milieu et les problèmes qui minent le sport-roi national. C'est le mieux indiqué pour incarner le changement et remettre le foot algérien sur les rails.
À travers l'action intentée en justice par le MJS dans l'affaire de l'enregistrement sonore, l'Etat a montré clairement son aptitude à lutter contre certains fléaux, comme la corruption dans le football. C'est de bon augure ?
Je ne suis pas contre ce genre d'actions. Bien au contraire, vu que, depuis mon arrivée dans le monde du football, j'ai lutté et je lutte encore pour que ce genre d'affaires n'existe plus. Mon but est de prouver qu'on peut réussir sans recourir à ces pratiques malsaines.
Personnellement, je ne fonctionnerai jamais de la sorte. Preuve en est, la JSK a été privée du titre de champion la saison dernière parce qu'il y avait des matches arrangés ...
Le ministre a-t-il frappé là où il le fallait ?
Dans la forme, il a bien agi. Mais dans la fond, j'estime qu'il a fauté dès lors qu'il a parlé de sanctionner les personnes sans toucher au(x) club(s). Je suis désolé mais on ne peut se contenter d'appliquer la loi à moitié. Il y a une réglementation pour ce qui est de la compétition et des lois pour ce qui se rapporte à la justice. Il faudrait juste les appliquer. Il ne devrait jamais y avoir une ligne rouge pour X ou Y. Si preuve il y a, des sanctions s'imposent selon les lois en vigueur. Personne n'est au-dessus des lois. Ce n'est pas normal que ces lois existent mais qu'elles ne soient pas appliquées ! Le ministre doit laisser la justice faire son travail. Si on arrive à prouver qu'il y a corruption, il ne faudrait surtout pas hésiter à frapper fort.
Trouvez-vous normal que le verdict de cette affaire ne soit pas encore rendu public ?
Ce n'est pas étonnant pour la simple et bonne raison qu'il y a du louche. Pourtant, le code disciplinaire existe. On ne doit que l'appliquer. En parallèle, la justice devra elle aussi trancher à travers son code pénal. Pourquoi applique-t-on la loi en Italie et en France et pas en Algérie ? Je ne suis contre ni X ni Y. Si cela concernait mon équipe, j'aurais d'ailleurs estimé qu'on devait payer aussi. Il faut que la loi soit au-dessus de tout le monde. C'est ça la nouvelle Algérie.
Pour ce qui a trait à la suite à donner à l'exercice 2019-2020, une partie plaide pour une éventuelle reprise au moment où une autre est plutôt favorable à un arrêt définitif des compétitions. Quel est votre avis sur la question ?
Je l'ai dit et je le répète, la JSK est prête à aller jusqu'au bout. Nous sommes pour la reprise du championnat. Nous n'attendons que le feu vert pour la reprise des entraînements. Globalement, j'estime que nous avons réalisé de très belles choses en dépit d'un manque certain de ressources financières. Nous sommes prêts sur le plan technique. Economiquement, en dépit de certaines difficultés, nous détenons plusieurs solutions et autres alternatives pour sortir la tête de l'eau.
À travers votre détermination à reprendre la compétition, il apparaît clair que vous comptez bien défendre vos chances pour le titre jusqu'au bout...
Bien évidemment. Nous sommes optimistes et c'est là notre principal challenge pour cette dernière partie de saison. Nous avons placé la barre très haut pour pouvoir avancer. Au risque de me répéter, si on ne parvient pas à gagner le titre ou à terminer vice-champion, je considérerais cela comme un échec. Cela même si nous avons pris part à la Ligue des champions et que y avions réussi la gageure de passer aux poules. J'ai revu à la hausse notre objectif. En championnat, nous sommes certes en retard de quelques points sur le leader, mais je sais que c'est encore jouable.
Vous faites face à une grosse crise financière qui prive les joueurs des salaire depuis déjà plusieurs mois...
Oui, mais c'est gérable. Si nous accusons aujourd'hui des retards dans le versement des mensualités des joueurs, c'est en raison de ces importantes sommes d'argent que ne nous n'avons pas encore perçues de la part de nos partenaires financiers. A cela, il faudra ajouter les primes de la CAF et les droits TV de la Ligue des champions. Pour n'avoir pas reçu à temps tout cet argent, nous avons mis un peu plus de temps que prévu pour honorer nos engagements envers les joueurs. Qu'à cela ne tienne. Cette situation se réglera tôt ou tard. La direction doit entre cinq ou six salaires à ses éléments. Mais contrairement à d'autres clubs, la JSK a les moyens de sa politique salariale. N'était ce retard évoqué qui a quelque peu chamboulé nos plans.

En cette période de pandémie, l'énorme manque à gagner a poussé beaucoup de clubs à négocier de conséquentes baisses de salaire des joueurs. Qu'en est-il à la JSK ?
Nous n'avons pas encore évoqué le sujet. A la JSK, nous avons une autre stratégie. On attend, comme je viens de vous le souligner, de percevoir d'abord l'argent pour envisager ensuite de payer tout le monde. La norme voudrait que les joueurs perçoivent l'intégralité de leurs salaires. Maintenant, si on arrive à se mettre d'accord pour une baisse de 50% pour cette année et l'année prochaine, je ne peux être que d'accord. Mais s'ils refusent et insistent à ce qu'ils gardent leurs salaires, ils doivent néanmoins accepter de renoncer à leurs mensualités durant cette période de confinement parce qu'ils étaient en arrêt de travail. Ils ne toucheront leurs salaires qu'à la faveur d'une éventuelle reprise de la compétition.
Cette stratégie ne risque-t-elle pas de vous valoir une opposition de vos propres joueurs ?
Les joueurs vont être à jour par rapport à leurs mensualités. Mais pour cette période d'arrêt du championnat, il faut savoir qu'au niveau de l'administration, nous n'avons enregistré aucune rentrée d'argent. Comment voulez-vous alors payer des salaires alors que nous n'avons reçu aucun sou ? Même nos sponsors ne verseront aucun centime du moment que nous n'avons pas joué. Durant cette période, l'image de marque du club n'a pas été mise en avant ou commercialisée. Nous sommes une société par actions privée qui n'a aucune ressource financière si nous ne sommes pas actifs. C'est complètement différent par rapport aux autres clubs qui sont gérés par des sociétés étatiques.
Comment imaginez-vous l'effectif la JSK de la nouvelle saison ?
Je suis optimiste. Je pense que nous serons meilleurs que cette saison. Nous avons opté pour la stabilité et nous avons acquis une certaine expérience en Champions League africaine. Nous avons un groupe sérieux qui ne rechigne jamais à la tâche. La direction lui offrira tous les moyens pour l'accompagner dans sa réussite.
Donc, ni de recrutement ni renfort qualitatif ?
Exactement. Nous n'avons pas prévu de renforcer l'équipe. Je ne trouverai pas mieux que ce que j'ai entre les mains. J'ai confiance en ce groupe. Beaucoup me parlent de recrutement. Mais il y a une chose qui s'appelle la formation et la promotion. Cela fait partie de notre travail et c'est ce qui fait réussir et perdurer une équipe. Où est aujourd'hui l'USMA d'il y a une ou deux saisons ? Où est le CSC, l'USM Annaba, le MOB ? Ce sont des exemples d'équipes qui n'ont pas donné d'importance à la formation et aux joueurs du cru. La JSK veut éviter ce genre de situation. Je ne peux pas me permettre des noms et des stars pour ruiner ou couler mon club.

Mais serez-vous capable de garder ce même effectif, sachant qu'il y aura forcèment des départs et des libérés ?
Il faut savoir que nous n'avons que trois joueurs en fin de contrat. Avant, les joueurs fuyaient la JSK. Mais l'image du club a changé en mieux et les joueurs se sentent désormais à l'aise chez nous. Il n'y a pas que l'argent pour motiver un joueur. Il faut compter avec la stabilité, la discipline et l'entourage du club. Tout cela est motivant pour nos joueurs. Si c'est une question de retard de salaire, il faut savoir que même au Mouloudia d'Alger, qui est géré par la Sonatrach, de gros problèmes financiers, liés aux salaires, existent aussi.
Le retour de Belkalem est pourtant évoqué avec insistance...
Belkalem est un enfant du club. Il nous a sollicités pour s'entraîner et retrouver la forme. Il n'y a aucun mal à ça. Il nous a fait savoir qu'il est disponible pour le club. Le reste, c'est l'affaire de l'entraîneur et c'est à lui seul de voir s'il le recrute ou pas.

Vous maintenez l'entraîneur Zelfani malgré son problème de licence ?
Le problème de Zelfani a été créé pour nous déstabiliser. Nous tenons à ce qu'il poursuive son travail avec nous pour la nouvelle saison. Ce n'est pas dans nos plans de changer d'entraîneur. C'est un technicien qui veut réussir. Il a la même ambition et le même objectif que sa direction, donc il reste. J'assume ce choix. Si demain la JSK réussit, c'est que Mellal avait raison. Dans le cas contraire, c'est Mellal qui aura échoué. Moi, j'assume mes responsabilités.
Vous dites qu'il n'y aura pas de recrutement en perspective de la nouvelle saison. Mais il y aura certainement des joueurs convoités, Hamroun à titre d'exemple ?
Nous n'avons en tout que 3 joueurs en fin de contrat, Saâdou, Belaïli et Tafni. Pour le reste, nous n'avons encore reçu aucune offre officielle, y compris pour Hamroun. Je ne vous cache pas que l'an dernier oui, mais pour cette année, il n'y a rien, ni pour lui ni pour les autres. Maintenant, si les joueurs ont été touchés à titre personnel, je ne peux pas le savoir. Moi, je parle d'offre officielle que reçoit le club. Même pour Saâdou, la volonté du club est de le garder.
Il est actuellement en convalescence. Après les huit matches qui nous restent à jouer, on verra avec le staff technique et le joueur s'il veut rester ou pas. C'est le cas aussi pour Belaïli et Tafni. Le bilan moral se fait à la fin du championnat. C'est l'entraîneur qui décide. La direction donnera son avis aussi mais le dernier mot reviendra au staff technique. Nous avons proposé une prolongation de contrat à Saâdou en janvier dernier, mais il a préféré attendre la fin de la saison.
Où en êtes-vous avec le centre de formation ?
Vous savez tous que nous avons lancé ce projet avec notre partenaire Issad Rebrab. Nous nous sommes rencontrés dernièrement et il a évoqué du projet. Malheureusement, juste après, il y a eu cette pandémie qui a tout gelé. Prochainement, il y aura probablement une nouvelle rencontre pour évoquer concrètement la réalisation de ce projet. Nous avons d'ailleurs l'autorisation pour relancer les travaux, du moins pour les terrains.
Quel est le budget réservé à ce projet ?
75 milliards de centimes entièrement pris en charge par Issad Rebrab que nous ne remercierons jamais assez.
Quel est le plan de formation justement à la JSK ?
Pourquoi nous sommes incapables aujourd'hui de fournir un joueur à l'équipe nationale ? Aujourd'hui l'échec est là. On dépense des milliards sans qu'un club ne puisse donner un joueur à l'EN, à l'exception du PAC qui est quelque peu avantagé afin de transférer ses joueurs à l'étranger. Aujourd'hui, il y a peut-être certains joueurs qui ne méritent pas d'être sélectionnés mais ils le sont juste pour obtenir le statut d'international et pouvoir être transférés avec une plus-value. Cette politique m'a beaucoup déplu l'an dernier car on ne cesse de me dire que nous avions un très bon joueur en l'occurrence Lyes Chetti qui n'avait que l'ES Tunis comme destination, pour la simple raison qu'à cette période de transfert, il n'avait pas le statut d'international.
Malheureusement pour nous, c'est l'EST qui va en profiter lors d'un éventuel autre transfert en raison de son nouveau statut d'international. Pour l'intérêt suprême de la JSK, nous avons mis une clause dans les contrats pour d'éventuels transferts de nos joueurs. Cette clause nous garantit un bénéfice net de 30% dès qu'un nouveau transfert se concrétise. Cela concerne déjà Lyes Chetti et Boukhenchouche.



Entretien réalisé par : SAMIR LAMARI et AHMED IFTICEN


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