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Ouyahia et Sellal enfoncent Bouchouareb
Le procès Tahkout a repris hier
Publié dans Liberté le 07 - 07 - 2020

Ahmed Ouyahia justifie l'autorisation accordée aux cinq concessionnaires dont Cima Motors et Sovac, par leur présence sur le marché depuis au moins 2012 dans le segment de l'importation de véhicules et pièces de rechange.
Le procès de Mahieddine Tahkout, l'homme d'affaires qui a bâti sa fortune sur le monopole du transport universitaire puis sur celui de l'assemblage automobile, s'est ouvert, hier matin, au tribunal de Sidi M'hamed.Le patron du groupe Cima Motors a comparu en même temps que son fils, les deux ex-Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, l'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi, les anciens ministres des Travaux publics, Abdelghani Zaalane et Amar Ghoul, ainsi que de nombreux cadres dirigeants de l'Onou (Office national des œuvres universitaires) et de l'Etusa (Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger).
L'ancien ministre de l'Industrie Abdesselam Bouchouareb, également inculpé dans l'affaire de montage d'automobile, est actuellement en fuite à l'étranger. En l'occurrence, seize personnes ont été présentées devant le président de l'audience en tant que détenues sur un total de 57 accusés. La matinée a été consacrée entièrement à la présentation des réserves de la défense concernant le déroulement de l'enquête préliminaire et l'instruction. Les avocats ont énuméré une série de violations de procédures regrettant notamment de ne pas avoir eu accès à certaines pièces du dossier de leurs mandants, jusqu'au 22 juin dernier, et de ne pas avoir pu consulter l'intégralité de l'arrêt de renvoi contenant les PV d'audition des différents accusés et témoins. Un document de plus de 1 000 pages comprenant, en outre, de nombreuses expertises de l'IGF, des services des douanes et des impôts.
L'audience a repris à 13h30 avec une vive protestation des avocats sur les conditions de déroulement du procès incompatibles avec les règles de protection contre la Covid-19. Ces derniers ont proposé de le tenir au niveau du tribunal de Dar Beïda qui dispose, selon eux, de salles plus spacieuses. "La corporation a payé le prix fort pendant cette pandémie. Sept avocats ont perdu la vie ces dernières 48 heures", a soutenu Me Sidhoum. Mais l'audience a été quand même entamée au même endroit, avec le passage à la barre de l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia. "Je nie totalement les accusations portées à mon encontre pour la deuxième fois. Je n'ai rien à voir avec le dossier Takhout et je ne lui ai accordé aucun privilège", commence-t-il par dire. Quatre fois chef de l'Exécutif entre 1995 et 2019, dont trois fois sous Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia, 66 ans, affirme que "le centre nucléaire du Conseil national d'investissement (CNI) que préside le Premier ministre c'est l'Agence nationale de développement et l'investissement (Andi). C'est son secrétariat qui prépare les dossiers à soumettre au CNI et arrête l'ordre du jour. Les dossiers des concessionnaires automobiles ont été approuvés en amont par le ministre de l'Industrie.
Onze ministres de différentes tendances politiques siégeaient au sein du CNI. Si j'avais accordé un privilège à Tahkout, ça aurait fuité dans la presse." Accusé de corruption, d'octroi d'indus privilèges lors de passation de marchés et de violation des dispositions réglementaires concernant le dossier du montage automobiliste, Ahmed Ouyahia justifie l'autorisation accordée aux cinq concessionnaires, dont Cima Motors et Sovac à investir dans ce créneau, par leur présence sur le marché depuis au moins 2012 dans le segment de l'importation de véhicules et pièces de rechange. Concernant la prolongation du délai de concrétisation de ce projet de 12 mois, sans passer par les procédures d'usage causant un préjudice de 9 milliards de dinars au Trésor public et aux services des impôts, l'ancien Premier ministre réplique : "La gestion des affaires publiques impose certaines urgences non compatibles avec le parallélisme des formes.
Abandonner ces projets aurait causé une grande perte d'emplois." Pour ce qui est des multiples mouvements entre 5 et 70 millions de dinars effectués sur son compte bancaire entre 2014 et 2018, Ouyahia se contente de dire qu'il s'est expliqué sur ce volet devant le parquet et qu'il n'a pas l'intention d'en dire davantage au risque de "dévoiler certains secrets de la République." Il se défend tout même d'avoir reçu des pots de vin. "Je ne suis pas un idiot pour mettre dans un compte de banque publique l'argent de la corruption. Je suis sorti du territoire national 25 fois durant cette période du pays.
J'aurais pu transférer cet argent. Je n'ai pas non plus fait une fausse déclaration sur mon patrimoine. Je n'ai pas déclaré ce compte parce que je soignais mon cancer et d'ailleurs les affaires en cours en justice ne m'ont pas permis de faire ma dernière séance de chimiothérapie." L'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal soutient lui aussi que le cahier de charges des constructeurs automobiles a été revu par l'ex-ministre de l'Industrie Abdesselam Bouchouareb, après son passage au niveau du CNI, structure qui reçoit, précise-t-il, le projet "sous forme de feuille blanche".
"Trois mois après approbation du projet portant assemblage automobile par le CNI, j'ai été destinataire d'une correspondance officielle n'informant que l'usine de montage de véhicules de Tiaret appartenant à Tahkout ne respecte pas le cahier de charges initial. Alors j'ai envoyé une commission d'enquête qui a effectivement constaté que celui-ci ne s'est pas associé à un partenaire étranger comme l'exigeait la loi. Bouchouareb a pris des décisions non réglementaires dont je ne suis pas comptable. J'ai plus de 70 ans, je n'arrive plus à me tenir debout", dira Abdelmalek Sellal devant le magistrat avant de rejoindre le box des accusés.

Nissa H.


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