Résumé : Comme à son habitude, la jeune adolescente passe le week-end chez sa mère. Elle cherchait des ouvrages dans la grande bibliothèque, lorsqu'un homme la surprend. Elle comprend vite qu'il s'agit du mari de sa "maman". Ce dernier, la prenant pour la nouvelle femme de ménage, tente de la séduire. Et pourtant, tout dans son allure le dénote. Hakima transpire. Elle a entendu parler de ces hommes sans scrupules qui s'attaquent à des filles sans défense comme elle. Elle réussit dans un mouvement prompt à se faufiler et à sortir du salon. L'homme la suit. Elle s'enfuit dans la cuisine et tente de refermer la porte. Bien plus fort qu'elle, il n'eut aucun mal à la repousser. Hakima s'appuie au potager et tente encore une fois de se sauver par le balcon qui donne sur le jardin. L'homme lui prend le bras et la tire vers lui : - Pourquoi me fuis-tu ? Hein ? Hakima sent son haleine forte et la force de ses bras sur son corps. Elle se dégage et revient vers le potager, où elle s'empare d'un couteau. - Si vous m'approchez, je vous tue. Une voix s'élève alors : - Quoi ? Tu veux tuer mon mari, Hakima ? La jeune fille se retourne et rencontre le regard ahuri de sa "maman". - Maman, s'écrie-t-elle, avant de se jeter dans ses bras. L'homme demeure un moment interdit. - Elle t'appelle maman ? Qui est cette fille, Nafissa ? Pourquoi est-elle dans la maison ? Et pourquoi t'appelle-t-elle maman ? L'homme semble furieux, et la jeune femme recule de quelques pas. Hakima est sidérée. Peut-on être aussi mauvais et aussi insensible à la fois ? Cet homme ne pouvait pas être le mari de sa bienfaitrice. Un univers les sépare ! Il revient à la charge et relance d'une mauvaise voix : - Qui est cette fille ? Nafissa porte une main à son front puis demande d'une petite voix : - Pourquoi voulais-tu lui faire du mal ? Elle n'est encore qu'une enfant. L'homme est de plus en plus énervé : - Je ne voulais pas lui faire de mal. Je pensais que c'était la nouvelle femme de ménage. - Ah... Je comprends. Tu étais heureux de constater que la vieille était partie et qu'une jeune et belle fille la remplaçait. Tes conquêtes externes ne te suffisent-elles plus, Mohamed ? Hakima pleure à chaudes larmes, et la jeune femme l'entoure de ses bras : - Ne crains rien. Je suis là maintenant. Va chercher tes affaires, je vais te reconduire. Hakima ne se le fera pas répéter deux fois et court prendre son sac et son cartable qu'elle avait laissés dans le salon. Nafissa s'approche alors de son mari : - Je n'ai pas fini de te découvrir, Mohamed. Après toutes ces années de mariage, je ne sais toujours pas quel est l'être insensible qui se cache dans les tréfonds d'un malade comme toi. Son mari brandit un index intimidant : - Garde tes remontrances, ou je ne répondrais plus de mes actes. D'abord, qui est cette fille et que fait-elle dans ma maison ? Tu n'as toujours pas répondu à ma question. Nafissa pousse un soupir : - Je vais tout d'abord la reconduire, et à mon retour, nous en reparlerons. Mohamed lui jette un mauvais regard : - Qui est-elle ? Et où vas-tu la reconduire ? - À l'orphelinat. - Hein ? - Cette fille est une "enfant assistée". Je la ramène de temps à autre à la maison. Cela lui permet de changer un peu d'air et de se sentir moins seule et délaissée. Mohamed fronce les sourcils. Avait-il bien entendu ? Une enfant de l'orphelinat chez lui ? - Tu plaisantes, Nafissa ? - Je n'en ai vraiment pas envie, figure-toi. - Et depuis quand ramènes-tu cette... cette enfant du péché sous mon toit ?
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