Les travailleurs de l'entreprise s'élèvent contre le mutisme des pouvoirs publics alors que la crise que vit leur société risque de mettre au chômage pas moins de 6 000 salariés. Les employés de l'entreprise publique économique de bâtiments industrialisés, Batimetal, dénoncent depuis plusieurs mois les conditions de travail et les rémunérations qui, à leur avis, ne favorisent pas l'épanouissement des travailleurs qui, par ailleurs, exposent dans de longs documents, la gestion de l'entreprise sur fond de régionalisme et de népotisme. Face au "mutisme" de la direction, le syndicat de l'entreprise Batimetal a adressé des correspondances au ministre de l'Industrie et au secrétaire général de la Fédération de la mécanique début juillet pour "secourir 6 000 familles d'un avenir incertain au sein de l'entreprise". Suite à cela, les représentants des travailleurs se sont réunis avec l'adjoint directeur de leur entreprise, et après plusieurs concertations, pour que la direction prenne ses responsabilités et mène une introspection pour tracer une ligne de conduite, le responsable leur a signifié clairement que "ce n'était pas à lui de décider". Ballottés d'un service à l'autre, ils ont saisi le directeur général dans une lettre envoyée le 23 juillet pour l'informer de l'organisation d'un sit-in le 26 juillet, tout en dévoilant le manque de considération et la tentative de chamboulement de leurs revendications qui ont été approuvées et qui ont abouti à la signature d'un procès-verbal. Ainsi, ils affichent leur mécontentement quant aux prises de décision à l'issue des réunions, qui ont été, selon eux, non concluantes. Parmi leurs revendications mentionnées dans ladite lettre : "L'absence de dialogue et de communication sérieuse pour régler leurs problèmes professionnels et la poursuite de l'incitation au désordre entre les travailleurs pour des raisons inconnues." Ils mettent en garde également contre "l'absence d'une décision unifiée de la direction générale, surtout en ce qui concerne la rémunération pendant la pandémie, qui a connu une différence dans son versement, d'une unité à l'autre. Ce qui a poussé à une dissension entre les travailleurs de la même entreprise". Pour conclure leur note, les représentants du syndicat reprochent au DG son obstination à inciter les travailleurs à un mouvement de protestation pour des raisons inconnues. Parallèlement, l'entreprise Batimetal a reçu au moins trois mises en demeure de la Direction générale de la Sûreté nationale, publiées dans le journal El Moudjahid. La dernière en date remonte au 24 août 2020, où il est exigé à Batimetal de respecter ses engagements contractuels et de prendre toutes les mesures nécessaires permettant de lever les réserves mentionnées dans le procès-verbal de visite du projet établi le 28 novembre 2018, dans le projet de la réalisation des travaux d'extension du siège de la direction de l'administration générale sise à Hydra, dans la wilaya d'Alger. Cette mise en demeure fixe "un délai de huit jours à compter de la date de sa parution dans le Bulletin officiel des marchés de l'opérateur public (Bomop) ou la presse", tout en signalant que le non-respect de ce délai entraînera "l'application à l'encontre de l'entreprise des mesures coercitives prévues par le décret présidentiel n°02-250 du 24 juillet, modifié et complété, portant réglementation des marchés publics". Contacté par téléphone, le directeur général de Batimetal a indiqué que ce problème concernait l'unité d'Hydra actuellement en congé. Toutefois il a promis de nous recevoir en septembre pour nous communiquer plus de détails sur le dossier.