Résumé : À peine mariée, la jeune femme perdit son mari alors qu'elle attendait un enfant. Elle s'en sortira grâce à la générosité de mon grand-père. Mais c'était sans compter sur les mauvaises langues. - Je répondis que je n'en avais aucunement l'intention. Que mes deux mariages s'étant avérés l'un désastreux et l'autre tragique, l'envie de me lier à nouveau à un homme n'était plus dans mes intentions. Ton grand-père m'assura à nouveau de son soutien matériel et moral, et dès le lendemain se rendit auprès des instances concernées pour légaliser l'adoption. Au bout d'une semaine, tout était réglé. Et mon fils pouvait se considérer chanceux, car sans l'aide de son père adoptif, il n'aurait pu ni faire des études, ni construire une maison, ni mener une fois adulte une vie normale, à l'abri de tout aléa et surtout du besoin. Que Dieu ait l'âme de ton grand-père, Mina. Je ne cesserai jamais de prier pour lui tant que je serai de ce monde. Je suis restée silencieuse durant tout le récit. Cette femme que je venais à peine de rencontrer m'avait encore prouvé que mon grand-père n'était pas un homme comme les autres. Mais comment a-t-il fait pour nous cacher tout cela ? - Oh, il ne l'avait pas caché puisque tout le village a fini par le savoir, me répondit la vieille femme. Mais par respect pour votre famille, les gens n'aimaient pas trop raconter ces choses. Et puis tu étais encore toute jeune à l'époque où cela s'est passé. Ensuite tu es partie en ville, et personne n'a jugé important de te raconter cette histoire. La nuit commençait à tomber. J'avais pratiquement passé l'après-midi au cimetière en compagnie de cette femme. Me rendant compte qu'on devait s'inquiéter de mon retard, je me lève et remets un peu d'ordre dans ma tenue avant de lancer : - Ton histoire est extraordinaire. Je connais assez mon grand-père pour douter de sa générosité, mais je ne vois pas pourquoi qu'il ne m'a jamais parlé de cette adoption. - Peut-être qu'il ne voulait pas se vanter de son geste. Dieu saura le récompenser. Je pris congé de la vieille femme et de son fils et redescendis à la grande maison. Ma mère venait d'arriver en compagnie de mon mari et ma grand-mère Zahra était aux anges, mais tout de même un peu inquiète de mon retard. - Où étais-tu donc passée, Mina ? Ne me dis pas que tu as passé l'après-midi au cimetière ! - Si, grand-mère. Il faisait beau, et la nature était si belle. Et puis j'ai rencontré une femme qui travaillait dans le temps chez nous. - Une femme qui travaillait chez nous ? C'est possible. Comment s'appelle-t-elle ? C'est à ce moment seulement que je me rendis compte que je ne connaissais même pas le nom de cette femme avec qui j'ai discuté une bonne partie de la journée. - Je ne connais pas son nom, mais elle dit avoir travaillé auprès de maman surtout. Ma grand-mère et ma mère échangèrent un regard que je surpris. Hacène, qui s'était allongé sur un matelas, me lance : - En quoi cela te paraît-il bizarre ? Vous avez toujours eu chez vous plusieurs domestiques, et en particulier des femmes. Celle-là doit être une parmi les dizaines qui étaient à votre service dans le temps. Je demeurais silencieuse un moment, me promettant de discuter plus tard en tête-à-tête avec ma mère. Je voulais surtout savoir pourquoi on ne m'a jamais rien dit. Ma mère et ma grand-mère Zahra m'avaient pourtant dévoilé un tas de secrets concernant mon grand-père. Pourquoi m'avoir caché celui-là ? En plus, en guise de secret, il n'en était pas un, puisque cette femme m'avait assurée que tout le village était au courant de l'adoption. Une jeune femme de la maison vint déposer sur la table basse le dîner. Un succulent couscous fumant au poulet. Mais j'avais la gorge nouée.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.