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"Nous nous dirigeons droit vers une explosion sociale"
Boualem Amoura, secrétaire général du SATEF
Publié dans Liberté le 01 - 02 - 2021

Liberté : Des mouvements de contestation sociale réapparaissent après une trêve observée notamment durant la période de confinement. Qu'est-ce que cela signifie ?
Boualem Amoura : Les conditions sociales des Algériens en général et des travailleurs en particulier sont de plus en plus mauvaises. Il y une absence criante de justice sociale dans notre pays. Les richesses nationales sont toujours mal réparties, et cette logique persiste. Les couches moyennes ont disparu et l'Algérien s'appauvrit davantage. Est-il concevable qu'en 2021, le travailleur algérien continue à percevoir, pour certains, un salaire de 18 000 DA ? Il est évident que le constat social est amer. Les syndicats autonomes que nous sommes avont titré la sonnette d'alarme depuis fort longtemps. Force est de constater que nous n'avons pas été écoutés.
Pensez-vous que les pouvoirs publics ont péché par manque de vision et d'anticipation ?
Il y a un peu de cela, mais c'est beaucoup plus par manque de volonté politique et par le système de gouvernance. L'Algérie n'est pas gouvernée démocratiquement ! Les riches continuent à s'enrichir et les pauvres à s'appauvrir.
Il n'y a qu'à voir le nombre de milliards détournés par ceux-là mêmes qui ont gouverné le pays durant de longues années. Avec tout ce qui a été "gaspillé", nous aurions pu construire des villes entières, augmenter les salaires des travailleurs, construire de grands hôpitaux et des usines, mais hélas ! Ils ont fait fi de toutes les compétences algériennes, et là aussi, c'est une grave faute : certains ont été écartés et d'autres se sont exilés.
La crise sanitaire n'est-elle pas la conséquence de la crise sociale ?
La pandémie ne doit pas être une excuse pour voiler l'incompétence des gouvernants. Cette dégradation de la vie sociale et l'érosion du pouvoir d'achat ne sont pas venues avec la pandémie. C'est une excuse inacceptable.
Le gouvernement estime, compte tenu de la crise économique accentuée par les effets de la pandémie, que le moment est donc mal choisi pour recourir à des grèves ou à toute autre forme de protestation. Qu'en pensez-vous ?
C'est une vieille chanson, tout comme celle de "la main de l'étranger". Au lieu de demander des excuses aux travailleuses et aux travailleurs pour sa mauvaise gestion, le gouvernement essaie de jouer sur la fibre nationaliste.
Mais cela ne marche plus. Aujourd'hui, des citoyens, qui ne peuvent plus assurer une vie décente à leur famille, n'arrivent plus à supporter cette situation dramatique. L'Algérien n'a-t-il pas le droit d'aspirer à la prospérité dans un pays aussi riche que le nôtre ?
Qu'en est-il de l'éducation ?
Rien de nouveau ! C'est l'inertie totale. Et là aussi, nos dirigeants mettent tout sur le dos de la pandémie. C'est inadmissible. Surtout que c'est une année scolaire très difficile pour les travailleurs, pour les élèves et même pour les parents. Le ministère n'a pas respecté le rythme scolaire, et cela a engendré une saturation pour tous. Les partenaires sociaux sont marginalisés. Nous pouvons affirmer que nous naviguons à vue.
La décision de faire passer en classe supérieure les élèves n'ayant pas obtenu la moyenne requise est aberrante. Des élèves de première année moyenne qui ne savent ni lire ni écrire ! C'était une décision politique et populiste contre laquelle le Satef s'est élevé. L'analyse que nous faisons au sein de la Confédération des syndicats algériens (CSA) est que, avec l'érosion du pouvoir d'achat, nous avons atteint un seuil critique. Nous nous dirigeons vers une explosion sociale. Le gouvernement en assumera seul la responsabilité.
Quelles solutions préconisez-vous pour éviter un effondrement social ?
D'abord, il nous faut revoir la politique salariale en Algérie et réviser la valeur du point indiciaire qui doit être aligné selon l'inflation, et pour le moment, il doit être de 90 DA. Il nous faudra, ensuite, aller vers une répartition équitable des richesses du pays et supprimer la ségrégation salariale en Algérie.
Il serait judicieux, par ailleurs, de revoir le système de retraite, car là aussi, il y a une injustice entre les Algériens ; ceux qui bénéficient d'une retraite dorée, et là je fais référence au Fonds spécial des retraites (FSR) réservé aux "hauts cadres", et la Caisse nationale des retraites (CNR) dédiée à la majorité des travailleurs algériens. Il faut également, et là c'est un impératif, revoir le Salaire national minimum garanti (SNMG) qui est de l'ordre de 20 000 DA. Il faudra le relever à 80 000 DA. Il faut impérativement abroger l'article 87 bis.
Propos recueillis par : Nabila Saïdoun


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