Résumé : Djamel appela sa mère pour la mettre au courant. Il s'était promis d'aider sa famille. Meriem lui recommanda d'être prudent. Djamel retrouva Krimo et son ami Hadj Saïd au lieu du rendez-vous. Ils firent connaissance. Hadj Saïd l'interrogea sur sa famille, ses motivations. Il le jugea brave et décida de lui confier une salle de jeux et d'autres tâches. -Et-ce que c'est de la drogue ?, demanda Djamel. Est-ce des paquets volumineux ? Hadj Saïd le rassura. -Ce n'est rien d'interdit, seulement, je tiens à ce que personne ne mette son nez dans mes affaires. Je suis aussi à la tête d'une association de bienfaisance. Tout ce qui nous est remis, fait le bonheur des autres. On reçoit l'aide de l'Etat et de bienfaiteurs anonymes. Ça peut être des vêtements, des meubles, des objets... Parfois, ce sont des chèques. Parfois même de l'espèce. -Puisque vous parlez d'argent, releva Djamel, je serais payé comment ? Quand ? Combien ? -Deux fois par mois. Les courses auront lieu trois fois par semaine, précisa Hadj Saïd. Tu devras être disponible de jour comme de nuit. Dès que tu recevras mon appel à la salle de jeux, tu te rendras au rendez-vous. Est-ce que tu penses être à la hauteur ? -Vous semblez être quelqu'un d'influent et avoir d'autres hommes de main, remarqua Djamel en les lui désignant du menton. Pourquoi me choisir moi pour ces missions ? -J'ai besoin d'une nouvelle tête, d'un inconnu, mais quelqu'un de confiance. Un jour, tu en sauras plus. -Incha Allah. Alors, je suis votre homme. Ils échangèrent une nouvelle poignée de main. Hadj Saïd lui remit une enveloppe, surprenant Djamel. -Mais je n'ai encore rien fait. -C'est un cadeau pour ta famille. Puisqu'elle compte énormément pour toi. Ne refuse pas. Dès demain, tu tiendras les comptes de la salle de jeux. -Où se trouve la salle ? -Tu as déjà l'adresse, tu peux ouvrir dès 10 h du matin. Je t'y appellerais. Bonne chance. Djamel le remercia chaleureusement. Lorsqu'ils se séparèrent, il alla prier, puis il retourna à la résidence. Il prit des sandwichs et des fruits pour ses camarades d'études et révisa avec eux après avoir dîné. -Merci pour ce festin. -De rien, je suis prêt à vous gâter tous les soirs si vous m'aidez à réviser chaque soir. Je suis en grande partie absent pour travailler, mais je tiens à passer les examens et à réussir. Mes parents n'attendent rien d'autre de moi, ils veulent que je réussisse, et je le ferais. -Nous t'aiderons. Et si ton patron a besoin d'autres jeunes, propose-nous. Nous aussi, nous voudrions nous faire de l'argent de poche. Djamel le leur promit. Le lendemain, il passa à la poste et fit un virement à sa mère. Il l'appela pour l'en informer. Elle ne comprit pas pourquoi il avait été payé en avance. -Qu'est-ce que tu devras faire ? -Je n'ai pas encore commencé, répondit-il. En fait, je commencerai tout à l'heure. -C'est louche ! Normalement, même les plus généreux des employeurs payent après un mois de travail, lui dit-elle. Je ne sens pas ce boulot. Yakh, tu ne feras rien de mal ? d'interdit ? Tu ne vas pas te salir les mains pour lui ? Jure-moi qu'il ne va pas t'utiliser comme homme de main. -Je tiendrais une salle de jeux, rien de plus, je te le jure. -J'ai peur pour toi. Je ne voudrais pas que tu tournes mal. Tu es un bon garçon Djamel, est-ce que tu as volé cet argent ?, l'interrogea-t-elle, suspicieuse. As-tu agressé quelqu'un ? Fais-tu du chantage ? Djamel s'emporta. Il ne supportait pas qu'elle puisse douter de lui. -Je ne fais rien de mal, je te le jure. L'argent, je le gagnerais à la sueur de mon front. Jamais je ne ferai vivre ce qu'on a traversé aux autres. Je préfère qu'on mange du pain sec et de l'eau que de voler ou d'agresser d'honnêtes citoyens. J'ai de la peine Yemma, je croyais que tu me connaissais mieux que ça.
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