À peine installés dans leurs logements flambant neufs, les habitants du nouveau pôle urbain d'Asserdoun, quelques kilomètres au nord de la ville d'El-Milia (wilaya de Jijel), se plaignent déjà d'un certain nombre de contraintes. En dépit de l'engagement des autorités et des efforts ayant accompagné leur relogement dans ce site encore en construction pour leur assurer de meilleures conditions de vie, ces habitants déplorent un manque d'eau, même si des citernes de l'ADE sont quotidiennement acheminées vers les blocs d'habitation. "Ce qu'on reçoit est insuffisant. C'est vrai qu'il y a ces citernes, mais les quantités distribuées ne couvrent pas nos besoins", soutient un habitant, allant jusqu'à décrire "des conditions difficiles dans cette cité, manquant de tout". "Il n'y a même pas une pharmacie", se désole-t-il. Les quelques commerces ouverts dans cette cité ne semblent pas permettre le lancement d'une activité commerciale proprement dite. Il est vrai que les habitants de ce site ont été déplacés en catastrophe, en mars dernier, des blocs de Tabriht qui menaçaient ruine, et leur nouvelle cité est encore loin d'assurer de meilleures conditions de vie. Si des transporteurs privés assurent des liaisons quotidiennement pour permettre le déplacement des habitants, les élèves encore scolarisés à Tabriht éprouvent des difficultés à rallier leurs établissements. C'est le cas pour les lycéens et les collégiens, dont les parents sont contraints de payer de leur poche les frais de transport de leurs enfants inscrits au CEM et au lycée de Tabriht. "Ça me coûte quotidiennement 550 DA", se désole un résident de ce pôle. Handicapé moteur, ce dernier regrette que le transport scolaire ne soit assuré que pour les élèves du primaire. "On aurait pu prendre en charge tous les élèves et nous épargner toutes ces dépenses", lance-t-il. Au-delà de ces contraintes, les habitants d'Asserdoun affirment : "On est certainement mieux ici, surtout que nos blocs sont sûrs et ne présentent aucun risque. Ça n'a rien à voir avec les conditions difficiles de Tabriht, mais on manque également de beaucoup d'autres choses." Outre le réseau d'AEP qui reste à mettre en place, il y a également le gaz qui manque à l'appel. À l'ordre du jour, ce projet est attendu pour délivrer les habitants des difficultés d'approvisionnement en gaz butane. Pour rappel, Asserdoun est un pôle urbain retenu dans le cadre de l'extension de la ville d'El-Milia. Faute d'assiettes foncières pour la réalisation de nouveaux programmes de logements, il a été érigé dans un site qui reste encore à aménager, en attendant que de nouveaux habitants ayant postulé pour un logement, dans le cadre des différentes formules proposées, arrivent sur les lieux pour rejoindre les 400 habitants déjà sur place. Amor Z.