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"Heureusement qu'il y a cet élan de solidarité des Algériens"
Le Pr Abdelaziz Tadjeddine, Chef du service épidémiologie et médecine préventive à l'hôpital pédiatrique de Canastel
Publié dans Liberté le 05 - 08 - 2021

Le Pr Abdelaziz Tadjeddine, chef du service épidémiologie et médecine préventive à l'hôpital pédiatrique de Canastel, revient dans cet entretien sur l'actualité sanitaire du pays liée à la troisième vague de la Covid-19 et les prévisions quant à l'évolution de l'infection.
Liberté : Comment analysez-vous la situation épidémiologique actuelle ?
Abdelaziz Tadjeddine : Inquiétante pour ne pas dire autre chose. Nous sommes dans une situation où il n'y a pas de pilote dans l'avion. Lorsque nous avons eu la chance inouïe d'avoir une fenêtre épidémiologique de cinq mois, de février à juillet, une accalmie, pour nous préparer et prendre des mesures stratégiques, rien n'a été planifié. En outre, nous savions, et personne ne peut dire le contraire, qu'il y aurait une troisième vague comme nous savons maintenant qu'il y en aura une quatrième en octobre ou en novembre. Malheureusement, nous n'avons pas eu d'engagement concret de la part des décideurs lorsque nous avons évoqué le sujet avec eux. L'irrationalité nous a menés droit au mur, nous sommes devant un mur, et ce n'est pas normal. Nous vivons une situation où les professionnels de santé que nous sommes, tous grades, titres et secteurs confondus, en plus de la diaspora, sommes totalement démunis pas seulement sur le plan des moyens, mais aussi physiquement et psychologiquement.
Je suis le président d'une petite association de lutte contre le sida. En avril dernier, il y avait de l'argent qui restait après l'annulation d'activité à cause de la crise sanitaire et j'avais demandé à notre bailleur si je pouvais utiliser cette somme pour acheter des extracteurs d'oxygène. Durant cette période, c'était l'accalmie totale et les gens se sont étonnés de cette démarche. Actuellement, ce sont les malades porteurs du VIH qui en bénéficient. C'est pour vous dire qu'il n'y a pas eu anticipation, et gouverner, c'est d'abord anticiper.
Je comprends que le ministre soit dans une situation délicate, mais comment se fait-il qu'autour de lui, personne n'a réagi alors que nous leur avons dit que la troisième vague était inévitable et qu'elle allait causer des dégâts. Alors, quel plaidoyer faire et avec qui ? Heureusement qu'il y a cet élan de solidarité des Algériens et de la diaspora, et j'espère qu'elle continuera, qu'elle sera renforcée et qu'on laissera ces professionnels de la santé établis à l'étranger entrer au pays et ramener avec eux de l'équipement pour minimiser la facture. Une facture que nous payons actuellement puisque des gens continuent à mourir parce qu'il n'y a pas d'assistance.
Il existe une catégorie de population qui tarde à se rendre à l'hôpital, et lorsqu'elle y va, elle ne trouve pas de place. C'est le premier jour où l'on a des difficultés qu'il faut se présenter dans un établissement hospitalier et pas le sixième jour quand c'est trop tard.
Mais quand ils vont à l'hôpital le premier jour, on les renvoie chez eux...
Je suis d'accord, mais où sont les hôpitaux de toile, où sont les gymnases ? Nous sommes dans une médecine de guerre. Les gens sont tétanisés. Je peux l'être, vous aussi par moment, mais quand on est responsable et qu'on se retrouve tétanisé une demi-journée ou une journée complète, les conséquences sont immédiates, et malheureusement, nous sommes tétanisés depuis février 2019.
Quand vont-ils assumer leurs responsabilités et ne pas attendre les directives d'en haut. Pourquoi un wali ne bouge-t-il pas de son propre chef ? Pourquoi un directeur d'hôpital ne prend-il pas d'initiatives à son niveau ? Nous sommes dans une situation où nous sommes incapables de prendre une initiative aussi simple soit-elle.
Qu'en est-il de la campagne de vaccination ?
Comment voulez-vous que les autres se vaccinent, alors que les médecins ne le font pas. Nous sommes dans une situation où il n'y a pas eu de promotion pour la vaccination, nous n'avons pas sensibilisé et pas mobilisé suffisamment. Nous sommes tous complices d'un système qui nous infantilise, y compris les médias. Nous aurions pu faire quelque chose depuis cinq mois. Qu'importe l'efficacité du vaccin, il prévient et nous empêche de mourir parce que c'est cela qui nous arrive maintenant, et nous sommes complètement débordés car nous ne sommes pas suffisamment vaccinés et nous restons toujours les derniers de la classe.
Cela veut-il dire qu'il y a une défaillance à tous les niveaux ?
À tous les niveaux, y compris au nôtre. On aurait pu éviter que des confrères meurent, que des personnes meurent et cela ne va pas se terminer maintenant.
Nous sommes encore loin du compte avec la quatrième vague et la vaccination reste la seule solution en espérant que les gens se feront vacciner. Cependant, nous devons leur assurer les meilleures conditions pour cela sans les parquer pendant des heures comme des moutons. Nous pouvons faire mieux ! Il faut nous organiser, car c'est d'abord un problème de prise de conscience et d'organisation. Il y a des responsables qui doivent partir.
Comment voyez-vous la quatrième vague ?
La troisième vague n'est pas encore terminée et elle va aller, à mon avis, probablement jusqu'à fin août, sinon plus tard. Le retard pris sur la vaccination ne peut pas être comblé et donc la quatrième vague, qui va arriver en octobre ou novembre, sera aussi une catastrophe si nous ne nous remettons pas en question.
La nouveauté de ce variant Delta et la contamination des enfants...
Nous commençons à enregistrer de plus en plus d'enfants covidés et avec la rentrée scolaire, nous pouvons nous attendre au pire si nous n'arrivons pas à stabiliser la situation épidémiologique avant septembre. Nous risquons d'être complètement débordés en octobre.

Propos recueillis par : Saïd Oussad


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