La veuve de Jamal Khashoggi a remis en question vendredi l'engagement du président américain Joe Biden à réclamer des comptes au royaume saoudien, trois ans après l'assassinat du journaliste qui avait choqué le monde. Pour marquer cet anniversaire, Hatice Cengiz s'est rendue à Washington pour une manifestation devant l'ambassade saoudienne et une veillée près du Congrès américain, où elle a dévoilé un portrait de Khashoggi réalisé à partir de coupures de journaux. Elle s'est dite consternée par le fait que, seulement quelques jours avant cette date anniversaire, le conseiller à la sécurité nationale de M. Biden, Jake Sullivan, a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, dit MBS. Selon un rapport des renseignements américains, dont Joe Biden a ordonné la publication au printemps, MBS a "validé" l'assassinat du journaliste saoudien en 2018 à Istanbul. Le président Biden avait promis avant son élection de faire "payer" les dirigeants saoudiens pour leur responsabilité dans la mort de Jamal Khashoggi et de les traiter en "parias". Mais le gouvernement américain n'a paradoxalement pas sanctionné MBS, afin d'éviter une crise ouverte avec le royaume pétrolier du Golfe, qui reste un partenaire-clé des Etats-Unis.