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Ils fuient... !
DES CENTAINES DE MEDECINS ALGERIENS S'INSTALLENT EN FRANCE
Publié dans Liberté le 06 - 02 - 2022

L'information rapportée par le président du Syndicat des praticiens de la santé publique Lyes Merabet au sujet du départ vers la France de 1 200 médecins algériens confirme un mouvement en nette progression de la fuite des cerveaux. Une immense perte révélatrice d'un mal-être algérien.
La fuite des cerveaux algériens ne semble pas près de s'estomper. Une véritable saignée, comme une plaie béante qui vide le système nerveux de sa matière grise, s'étendant, d'année en année, à toutes les pépinières de compétences que compte le pays.
Ainsi, pas moins de 1 200 médecins algériens s'apprêteraient à quitter leur pays pour s'installer en France, après avoir réussi le test d'équivalence des compétences, une première étape avant le test pratique. L'information a été relayée, hier matin, par le médecin Lyes Merabet et néanmoins président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP).
Elle a été aussitôt partagée sur les réseaux sociaux, avec l'effet d'un buzz. Vendredi 4 avril, c'est le site www.cng.sante.fr, relevant d'un établissement public administratif sous tutelle du ministre français chargé de la Santé, qui a rendu les résultats des tests d'équivalence pour les médecins étrangers, avec la liste de tous les candidats étrangers ayant été admis.
Question : qu'est-ce qui fait courir ainsi les médecins algériens à émigrer vers la France particulièrement ? S'il est admis que l'un des premiers facteurs expliquant ce phénomène est d'ordre économique, la migration massive qui touche les compétences algériennes est aussi symptomatique d'une crise multidimensionnelle qui frappe le pays, comme l'explique Lyes Merabet.
"La recherche d'une meilleure condition sociale apparaît comme une des premières motivations qui poussent les médecins Algériens à émigrer. Il s'agit d'une aspiration matérielle, légitime du reste, mais c'est loin de mettre le doigt sur toutes les raisons de cette saignée", affirme-t-il pour Liberté.
Selon lui, l'ambition matérielle n'explique pas à elle seule ce phénomène qui tend à se généraliser, alors que, selon des sources, pas moins de 16 000 médecins algériens exercent déjà en France.
"Au-delà de l'aspect matériel, il y a également tout un environnement : professionnel (conditions de travail, reconnaissance du statut) ou encore l'environnement social peu favorable à l'épanouissement des médecins algériens", explique encore le médecin, en mettant le doigt, par ailleurs, sur le mal "chronique" qui ronge le système de santé en Algérie.
"Le système de santé baigne depuis de nombreuses années dans une médiocrité ambiante. C'est un environnement peu propice à l'épanouissement du personnel de la santé sur le plan professionnel. Ce n'est pas négligeable, en tant que facteur repoussant, d'où la recherche d'un ailleurs meilleur", dit encore le président du SNPSP. Même avec toute la volonté du gouvernement à vouloir réformer le secteur de la santé "les réformes tardent à voir le jour et les praticiens s'impatientent.
Beaucoup, parmi les jeunes praticiens notamment, désespèrent en raison de toutes les promesses de réformes annoncées mais qui sont encore loin d'être mises en œuvre sur le terrain", analyse encore Lyes Merabet.
À cela s'ajoute, bien évidemment, l'incertitude générale au plan politique, économique et social qui plombe les compétences du pays. Car, et c'est un secret de Polichinelle, le désir de tenter sa chance sous d'autres cieux est nourri aujourd'hui par de nombreux universitaires, chercheurs et étudiants.
Exemple édifiant : "Chaque année 30% des psychiatres algériens quittent le pays", selon le sociologue et chercheur Karim Khaled, auteur, entre autres, du livre Les intellectuels algériens exode et forme d'engagement.
Pour lui, la migration des cerveaux algériens est d'abord symptomatique d'un "mal de gouvernance" à tous les échelons. "Si ce phénomène ne date pas d'hier, il a été amplifié de manière extraordinaire depuis 2010, en raison notamment d'une gouvernance obsolète et archaïque loin de rassurer nos étudiants, universitaires, médecins, chercheurs et, de manière générale, des pans entiers de notre société", analyse-t-il.
Cette dernière décennie, le sociologue l'appelle "L'Âge des incertitudes". Car, indique-t-il, au-delà de l'aspect matériel, qui naturellement est un facteur non négligeable dans la croissance du phénomène de la migration, il y a la condition de l'Algérien, en tant qu'individu, vivant dans un environnement incertain mais, pis encore, hostile à l'épanouissement individuel.
En résumé, dit-il, "c'est aussi une question de dignité". "Quand un chercheur est blessé dans son amour propre et ne bénéficie d'aucune ou de très peu de reconnaissance au double plan institutionnel et social, il ne faut pas s'étonner de le voir opter pour un autre pays, étranger, prêt à l'accueillir et à reconnaître ses compétences", explique le sociologue Karim Khaled. Forcément, cette saignée qui ne dit pas son nom, a un coût exorbitant pour le pays d'origine.
Dans le secteur médical, la formation complète d'un médecin spécialiste revient en moyenne à quinze millions de dinars (1,5 milliard de centimes), selon le médecin Lyes Merabet. "C'est un coût énorme pour l'Etat algérien", dit-il. Mais au-delà, il s'agit surtout d'une perte sèche en compétence pour le secteur de la santé, avec des répercussions évidentes sur autant la qualité de la santé publique que sur la disponibilité de médecins pour une population en constante augmentation.

Karim BENAMAR


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