L'information révélée par Liberté dans son édition du 10 mars faisant état d'une correspondance envoyée par la FAF à la FIFA et à la CAF, récusant la désignation de l'arbitre botswanais Joshua Bondo pour officier la rencontre Cameroun-Algérie, s'est avérée juste, en dépit du démenti de Charaf-Eddine Amara. En effet, la Confédération africaine de football (CAF) n'a pas tardé à répondre à la Fédération algérienne de football. Dans une correspondance envoyée dimanche par la CAF à la FAF, dont Liberté détient une copie signée par le président de la commission d'arbitrage de la CAF, le Seychellois Eddy Maillet, la Confédération africaine de football a décidé de maintenir l'arbitre Joshua Bondo pour le choc de barrage qualificatif au Mondial Qatar 2022, devant opposer le Cameroun à l'Algérie le 25 mars au stade de Japoma, à Douala. "Nous nous référons à votre lettre du 9 mars 2022 demandant la récusation de l'arbitre Joshua Bondo, désigné pour officier le match du dernier tour qualificatif à la Coupe du monde Qatar 2022. Vous laissez entendre qu'il aurait mal dirigé son match de septembre Burkina Faso-Algérie et que lors du match Guinée équatoriale-Algérie de la dernière CAN, qu'il officiait en tant que quatrième arbitre, il aurait proféré des menaces à l'encontre de votre entraîneur. La teneur de la menace en question ne ressort pas de votre courrier susmentionné. La mauvaise performance d'un officiel de match, notamment d'un arbitre, est une réalité qui peut se produire. Elle pèsera sur la notation de performance du match en question. Si cette mauvaise performance est volontaire, elle permet de douter de l'intégrité de l'arbitre en question", écrit la CAF, qui, du reste, a tenu à défendre Joshua Bondo, à qui l'instance dirigée par Joseph Motespe "lui fait entièrement confiance". "Or, dans le cas présent, la performance de l'arbitre en objet à la dernière Coupe d'Afrique des nations était à hauteur des exigences de la CAF. À ce titre, la commission des arbitres de la CAF lui fait entièrement confiance pour pouvoir mener à bien cette mission, car son expérience d'arbitre de haut niveau dans des matchs de ce genre n'est plus à démontrer. Pendant les quinze années qu'il a passées sur la liste FIFA, il n'a jamais fait l'objet d'une suspension. Monsieur Bondo fait d'ailleurs partie de la liste des arbitres professionnels et du panel de l'élite A de la CAF", indique l'instance africaine, qui ajoute qu'à ce jour aucune plainte d'une association membre n'a été enregistrée contre l'arbitre Joshua Bondo. "S'agissant des menaces qu'il aurait proférées contre votre entraîneur en lien avec 'le prochain match', nous ne pouvons par conséquent pas entrer en matière sur votre demande de changer d'arbitre sans savoir ce qui vous permet de considérer qu'il faudrait 'nous préserver l'intégrité du match'. Nous observons qu'à ce jour la CAF n'a reçu de plainte d'aucune de ces associations membres dénonçant l'arbitre en question pour des actes mettant en cause son intégrité. Nous encourageons d'ailleurs toutes nos associations membres à nous transmettre tout élément probant permettant de suspecter des actes contraires à l'éthique de la part de nos officiels, et des arbitres en particulier", précise la CAF, qui a d'ailleurs tenu à rassurer la FAF de la présence d'une équipe du VAR (de nationalité espagnole) et d'un évaluateur désigné par la FIFA. "De plus, une équipe de Var de haut niveau et un évaluateur FIFA de très grande expérience sont désignés pour ce match", conclut la CAF dans sa lettre. Et pourtant, le président de la Fédération algérienne de football, Charaf-Eddine Amara, a refusé de commenter la demande de récusation de la FAF, indiquant même, jeudi dernier, que la désignation de Joshua Bondo est tout à fait ordinaire. "La Fédération algérienne n'a aucun commentaire à émettre quant à la désignation de Joshua Bondo. La nomination des arbitres est tout à fait normale et ne relève pas des compétences de la fédération", avait-il déclaré. De deux choses l'une : soit Amara a voulu cacher la correspondance de la FAF, soit il n'est carrément pas du tout au courant de cette correspondance, sachant que les informations relayées par la presse évoquent une intervention de Djamel Belmadi, le coach national, dans ce dossier pour récuser officiellement Joshua Bondo.