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Issad Rebrab : “L'algérie peut enrayer le chomage”
Le patron de cevital invité au forum d'el moudjahid
Publié dans Liberté le 06 - 02 - 2006

Devant un parterre de diplomates et d'opérateurs économiques, le patron de Cevital, M. Issad Rebrab, a présenté les grands projets industriels de son groupe. Au cours de ce forum, il a soutenu que l'Algérie a les moyens de réaliser une croissance à deux chiffres pour peu que les blocages soient levés et l'initiative privée libérée.
Un très grand port bien équipé d'éclatements de conteneurs venant de l'Asie ou des Amériques, qui seront dispatchés vers d'autres ports de la région, une zone industrielle qui recevra plusieurs projets pétrochimiques notamment, une unité de production d'essence très propre à partir du gaz, une usine de méthanol d'une capacité de production de 1,7 million de tonnes/an, des projets sidérurgiques, de construction navale, de fabrication de conteneurs, tels sont les grands projets qu'a annoncés l'industriel M. Issad Rebrab, P-DG de l'entreprise privée Cevital, invité hier du forum d'El Moudjahid. Ces projets verraient le jour pour peu que les pouvoirs publics libèrent l'initiative. Ce dernier a également indiqué qu'une grande banque internationale a sollicité l'entreprise pour que Cevital soit cotée à la Bourse de Londres. Comme ces grands projets, l'introduction de Cevital à la Bourse de Londres exige l'autorisation des pouvoirs publics algériens. “Nous avons demandé à cette banque qu'elle sollicite l'autorisation aux autorités monétaires algériennes” a-t-il ajouté.
Ce capitaine d'industrie dont la notoriété est établie, et qui a réussi dans les affaires, fait ainsi rêver les Algériens. Aucun chômeur ou quasiment pas de chômeurs dans dix ans, une croissance durable du pays à deux chiffres. Un revenu par habitant à terme comparable à celui des pays développés. Un rêve pas si difficile, voire possible à réaliser pour peu que les pouvoirs publics encouragent l'initiative privée. Devant aborder le développement du secteur privé, l'homme d'affaires, à la tête d'une entreprise classée 9e en Afrique dans le secteur agroalimentaire, a fait hier la démonstration que cela était réalisable. À partir d'analogies, de la réalité de l'expansion rapide de son groupe (50% de croissance par an) et des perspectives très prometteuses de son développement à travers la concrétisation de plus de 15 projets au cours des trois prochaines années, il a développé dans une communication un argumentaire en béton, assimilable à un message d'espoir pour les sans-emploi et la masse de simples citoyens.
D'emblée, il citera l'exemple de la Corée du Sud et de la Chine. En 1960, le revenu par habitant de la Corée du Sud était de 100 dollars. Il est passé à 12 000 dollars. Ceci grâce à 4 ou 5 petites entreprises familiales qui sont devenues aujourd'hui des firmes de dimension mondiale : LG, Samsung, Hyundai, Daewoo. Le groupe Samsung à lui seul réalise actuellement un chiffre d'affaires qui équivaut au PNB de l'Algérie. “Prenons aussi l'exemple de la Chine, les projections disent que sur les 50 plus grandes entreprises dans le monde dans les dix prochaines années, 10 seront chinoises.” L'industriel a soutenu que ce sont les très grandes entreprises qui tirent l'économie vers le haut. “Notre pays a tout intérêt à ne pas limiter la taille de nos entreprises privées. On ne doit pas établir de distinction entre entreprise publique et privée. C'est l'entreprise qui crée la richesse, qui élève le PNB du pays, donc l'Etat a tout intérêt à encourager le développement de ses entreprises. En résumé, l'Etat a un rôle de facilitateur pour les entreprises ; d'aménagement du territoire ; de création d'infrastructures (routes, autoroutes, chemin de fer, ports et aéroports) ; de régulateur en répartissant les richesses équitablement sur l'ensemble des citoyens. Par ailleurs, il doit également améliorer la qualité de l'enseignement en l'ouvrant aux langues universelles”, a-t-il ajouté.
Le rôle du privé, lui, consiste à investir et à produire. Il est appelé à créer des emplois et des richesses, contribuer au budget de l'Etat, participer à la réalisation des infrastructures sous forme de BOT.
Ce nouveau plaidoyer, pour la promotion de l'initiative privée dressé dans une salle comble, en présence d'un parterre d'ambassadeurs, intervient dans un contexte où les sociétés privées connaissent toujours des difficultés. “Aujourd'hui, nous connaissons un ralentissement au niveau du développement économique malgré les moyens dont dispose notre pays. Nous avons un très grand retard au niveau des infrastructures. Nous n'avons pas connu depuis l'Indépendance une véritable politique d'aménagement du territoire. Malheureusement, les entreprises ont des difficultés à trouver les assiettes de terrain nécessaires à leur développement. Quand on voit les prix des terrains qui sont cédés pour l'industrie, la construction de logements ou même pour l'agriculture… nous sommes l'un des pays où le prix du terrain pour l'investissement est le plus cher.”
Sur cette question de l'aménagement du territoire, il a relevé que la capitale étouffe. Il suffit de créer une nouvelle ville du côté de Boughzoul ou Boudouaou, en passant par les piémonts de Meftah, Larbaâ, Blida, jusqu'à Tablat. Il y a des superficies importantes sur lesquelles on peut construire trois fois l'équivalent d'Alger, tout en accordant à chaque famille entre 2 000 et 3 000 m2. Et avec une autoroute et un train rapide, on peut relier Alger à cette nouvelle ville beaucoup plus rapidement qu'en traversant la capitale en voiture.
“Vous voyez, a-t-il observé, que le rôle de l'Etat est important dans le développement économique du pays.” L'Etat, en somme, ne doit pas s'occuper de la production et de la gestion. Car il ne sait pas gérer.
Abordant l'expansion rapide de son entreprise, l'industriel a rappelé que Cevital a été créée en mai 1998. Elle a démarré avec deux lignes de production d'huile de respectivement 600 tonnes/jour et 800 tonnes/jour. Puis une troisième ligne s'est ajoutée d'une capacité de production de 1 000 tonnes/jour. La capacité de la raffinerie d'huile est passée à 1 800 tonnes/jour. L'Algérie est ainsi passée du statut d'importateur à celui d'exportateur. La margarinerie a une capacité de production de 120% par rapport aux besoins nationaux. La raffinerie de sucre de Cevital a une capacité de production de 600 000 tonnes/an. “Nous comptons porter cette capacité à 1 600 000 tonnes/an. Notre pays passera également pour le sucre blanc du statut d'importateur à celui d'exportateur”, a-t-il rappelé. L'industriel a souligné que Cevital s'est développée en réinvestissant constamment ses bénéfices. Elle n'a aucun découvert bancaire. Ses investissements sont couverts à 150% par ses fonds propres. “Pour l'année 2005, a-t-il ajouté, nous avons lancé 5 projets industriels. Nous avons investi 18 milliards de dinars, soit 225 millions de dollars, presque autant que les cinq premières années où Cevital avait investi 20 milliards de dinars. En une année, nous avons investi presque l'équivalent des cinq premières années. La majeure partie de ces investissements a été réalisée sur nos fonds propres. Nous avons, du reste, 15 projets industriels à réaliser au cours des trois prochaines années.”
Deux projets peuvent doubler les exportations hors hydrocarbures du pays
“Deux de nos projets, l'unité de trituration de graines oléagineuses et la nouvelle raffinerie de sucre d'une capacité de 1 million de tonnes/an, peuvent doubler les exportations hors hydrocarbures du pays en 2007.” “Malheureusement, ces deux projets sont actuellement bloqués.” En fait, ce sont au total quatre projets qui sont bloqués : outre ces deux unités, deux centrales électriques en cogénération, 29 lignes de conditionnement de sucre sont actuellement dans les caisses depuis plus d'un an.
Cevital a également investi dans des créneaux porteurs, en particulier le secteur de la construction.
“Aujourd'hui les pays développés ne construisent plus de manière traditionnelle. Tous les bâtiments et constructions sont aujourd'hui industrialisés dans ces pays. On peut construire avec le préfabriqué tout en réalisant des produits de qualité rapidement et à moindre coût. Nous avons de ce fait lancé trois projets. Le premier à Larbaâ sera achevé en mars 2006. Le second à Oran sera lancé ce mois-ci. Le troisième à Sétif sera lancé fin 2006. Chaque unité produira 2 000 mètres carrés/jour, soit l'équivalent de 20 logements/jour. Cette production pourrait servir aussi à réaliser des hôpitaux, universités, lycées, centres commerciaux dans des délais très courts. Cevital a également investi dans un complexe de float glass ou verre plat qui entrera en production en juillet 2006. Cette grande installation industrielle fera passer notre pays au douzième rang dans le monde dans la production de float glass. Elle créera plusieurs dizaines d'unités de transformation de ce verre en amont et en aval.”
En réponse à une question posée par M. Hassani, représentant de l'organisation patronale CIPA, qui a, notons-le, rendu hommage à l'esprit d'initiative de l'industriel sur sa recette pour surmonter les obstacles bureaucratiques, il a relevé que le délai de réalisation des projets est inférieur au délai pour l'obtention du permis de construire : 6 mois pour réaliser un projet, 15 mois pour obtenir ce document. “Il faut se battre. La vie est un combat. On arrive à surmonter les obstacles. C'est une question de temps. On voulait investir dans l'agriculture, dans la mise en valeur des terres. On a demandé au ministère de l'Agriculture une autorisation pour la mise en valeur de 10 000 hectares dans le Sud sous la formule concession, la concession de fermes laitières. Nous étions prêts à investir dans l'agriculture 33% de nos revenus industriels annuellement. Malheureusement, notre demande n'a pas eu d'écho. Je suis déçu qu'on essaie de faire appel à des étrangers pour leur donner des terres en concession et qu'on les refuse aux entreprises algériennes. À titre d'exemple, la Floride réalise un chiffre d'affaires de 52 milliards de dollars uniquement dans la filière orange et jus de fruits. El-Goléa dans le Sud pourrait être la Floride de l'Algérie. J'espère qu'avec le temps, nous réussirons à convaincre les pouvoirs publics à nous autoriser à investir dans le secteur agricole”, a-t-il répondu.
À la question posée par l'ambassadeur d'Autriche sur l'impact de l'accord d'association avec l'Union européenne sur l'Algérie, il a rappelé qu'il est à l'avantage de l'Europe dans certaines de ses dispositions. Nous demandons à ce qu'il y ait équité. Nous demandons à ce que l'Union européenne arrête le dumping, suspende le contingent donné quand il y a dumping (cas du sucre).
“Des crédits sont accordés sur injonctions”
À la question d'un jeune promoteur sur les réticences des banques à accompagner les jeunes entrepreneurs, il a indiqué qu'il y a une psychose au sein de la place. Pour un oui ou pour un non, pour un escompte du chèque, un responsable de banque peut se retrouver en prison. “Je parle des banques publiques, les banques privées, internationales implantées en Algérie ne sont pas suffisamment capitalisées. Le gros problème qui se pose, c'est qu'au niveau des banques publiques, malheureusement, il y a des injonctions. On donne des injonctions pour accompagner des opérateurs dans des projets non rentables et on interdit aux dirigeants de banques d'accompagner des projets qui sont bancables.
Des solutions existent en demandant aux banques de participer dans des fonds d'investissement qui seraient donnés en gestion à des experts nationaux ou internationaux, qui peuvent être rémunérés sur la base des résultats. En un mot, pour éviter ces injonctions, je suggère aux pouvoirs publics de créer des fonds d'investissement. Les banques de la place et le Trésor public peuvent participer à ces fonds.
Il y a des milliers de projets. Seulement 3 à 5% voient le jour. Avec les fonds d'investissement, beaucoup de projets bancables seront concrétisés. Par ailleurs, sur les cinq banques, on peut en privatiser deux ou trois.”
En attendant, notre économie souffre d'un dysfonctionnement au niveau du marché financier. Pour M. Rebrab, “les remèdes existent. L'emprunt obligataire constitue l'une de ces solutions.”
N. Ryad


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