“ Restaurer le FLN du 1er Novembre”, telle est la devise de cette nouvelle formation politique qui prône la décentralisation des pouvoirs. L'ancien chef de cabinet du ministère de l'Intérieur, Lahcen Sériak vient de lancer, avec un groupe de citoyens de divers horizons, l'initiative de création d'un parti politique. Dans une déclaration préliminaire, parvenue, hier, à notre rédaction, les promoteurs du projet annoncent les grandes lignes de leur programme et affirment que leur objectif est de s'organiser “dans un mouvement national et citoyen qui est à même de restaurer le FLN du 1er Novembre 1954 et ses prolongements dans les résolutions du congrès de La Soummam”. Les initiateurs de ce parti précisent, par ailleurs, que leur cadre se veut “une renaissance d'un FLN authentique, républicain, social-libéral, moderniste, ouvert à toutes et à tous”. “Nous croyons dur comme fer, disent-ils, que le champ politique actuel et son corollaire gouvernemental sont squattés par une pseudo-classe politique qui a accumulé les échecs et les impérities”. A propos de la Kabylie, la même source indique que “cette partie vive de la nation doit reprendre son rôle irremplaçable dans l'énergie humaine nationale et transformer la plate-forme d'El-Kseur en un espoir et en un avenir pour notre pays, dans une citoyenneté retrouvée”. Les promoteurs de la nouvelle formation estiment, en effet, que “la philosophie et la démarche idéologico-politique qui étaient tracées par les pères fondateurs de la Révolution algérienne, ont subi après l'indépendance du pays une occultation telle qu'il apparaît, aujourd'hui avec acuité, que le chemin pris par l'Algérie s'avère, avec ses résultats désastreux, absolument contraire aux projections fondatrices de l'indépendance nationale et de la souveraineté de notre pays”. Ce parti qui s'appellerait, soit “FLN républicain” ou “Mouvement national citoyen”, considère dans sa déclaration préliminaire que “la politique de la cité à l'échelle d'une nation est une action, l'histoire de la nation est un passé et un futur, et une doctrine politique efficace est nécessairement intégrante de ces deux éléments si elle veut réellement réaliser le service sacré de la nation”. En affirmant que “le paroxysme de notre mal national est atteint avec la vraie crise historique qui risque de nous être fatale”, les initiateurs du nouveau parti prônent la décentralisation des pouvoirs et la régionalisation comme mode de gestion. Pour eux, “la seule finalité d'un FLN républicain et authentique, ce sont les droits de l'homme et du citoyen, qu'il doit défendre auprès de tous les acteurs publics et notamment de l'Etat”. Ils estiment, enfin, que “l'Algérie fait partie depuis des siècles de la nouvelle humanité où la différence ethnique et religieuse ne sert plus à diviser, mais à en enrichir”. Ainsi, selon eux, “la sociologie historique de l'Algérie la prédispose à recevoir toutes les libertés spirituelles aux côtés de l'islam et de ses richesses”. En fait, l'idée-force, en la matière, du nouveau projet politique se résume à cette réflexion contenue dans sa déclaration préliminaire : “Il en est ainsi du complexe France-Algérie savamment entretenu au détriment d'un affectio-societatis historique et humain d'une rare énergie ; les moudjahidine et les enfants de chouhada sont les premiers partenaires des Français nationalistes d'Algérie demeurés de cœur et de chair”. A. D.