La manifestation a regroupé pas moins de 17 wilayas du pays, représentées par 33 clubs scientifiques venus des quatre coins du pays. Des projets d'invention présentés concernent entre autres l'hydraulique, la télésurveillance… La septième édition du Carrefour national des clubs scientifiques et de jeunes inventeurs (CNCSJI), tenue dernièrement à la maison de la culture de Tizi Ouzou, aura révélé d'intéressantes avancées dans l'initiative scientifique. Parmi ces révélations, le club d'astronomie Les aigles de l'espace de Ouaguenoun (Tizi Ouzou) a été élu meilleur club de la wilaya et a eu pour cela un prix (un télescope valant plus de 100 000 DA). Khaled Khelouat de Tadmaït (Tizi Ouzou), un jeune électronicien électricien, s'est également illustré par son invention d'une “unité centrale de commandes” destinée aux handicapés moteurs. Cet instrument magique, de dimension d'un grand poste radio, qu'on peut poser n'importe ou à portée de main, renferme une dizaine de fonctions : interrupteurs-allumeurs d'électricité, de télévision, ouverture et fermeture d'une porte, alarme et autres systèmes de parer aux courts-circuits électriques, multi-fiches électriques, mise en marche-arrêt du lecteur CD, ainsi que d'autres fonctions à distance évitant le déplacement au handicapé moteur. Une autre invention qui a également marqué les organisateurs et les visiteurs a été celle de la conception d'un “filtre à air pour lutter contre la pollution”. L'œuvre est de la délégation de Hassi Messaoud (Ouargla), imaginée et conçue par un sexagénaire de la région, Biron Zahir, machiniste de son état, en collaboration avec un jeune diplômé algérois, Ghechoud Redouane. Un quinquagénaire de Mohammadia (Mascara), Mohamed Hamdani, a focalisé lui aussi l'attention des citoyens visiteurs du carrefour par sa prouesse inventive. Celle-ci, a-t-il expliqué, a été enregistrée auprès des services concernés de l'INAPI (Institut national algérien de la propriété industrielle) et accepté par les autorités, notamment le ministère des Ressources en eau et l'Agence nationale des barrages (ANB), qui “m'ont suggéré de voir avec quelque homme d'affaires à même de pouvoir financer sa production”. L'appareil consiste à désenvaser les barrages d'eau, des ports et autres canaux, en extrayant “isolément” les vases et les boues tout en laissant l'eau intacte. Durant cette manifestation, un rush de visiteurs n'aura pas manqué de “harceler” un autre inventeur d'alarmes et de détecteurs de fuite gaz (butane ou naturel), de secousses sismiques, légères soient-elles, de cannes intelligentes pour aveugles, qui alertent leurs porteurs à l'approche de tout obstacle. Les alarmes de notre génie créateur, notamment pour voitures ou autres biens, sont “polyglottes”, puisqu'elles “parlent” en kabyle, en arabe, en français et en anglais. Elles peuvent alerter le propriétaire sur son portable “là où il se trouve à travers la… planète”, d'où celui-ci peut, à son tour, les “faire taire“ (éteindre) par le même appareil (téléphone mobile). Ce “système” de surveillance, réalisé par Mohamed Allal, équipé d'une vidéo infrarouge en miniature, peut même paralyser tout voleur potentiel par la projection d'un gaz foudroyant momentanément. Détenteur de brevets à l'INAPI, Mohamed Allal vit à Kadiria, dans la wilaya de Bouira où il active au sein d'une association de sa localité, l'association Ibn Badis en l'occurrence. L'on se rappelle que cet inventeur de 38 ans avait tenté, en mai 2006, de se… suicider, en raison de “l'indifférence et de la sourde oreille des autorités” quant à la prise en charge de ses travaux de création d'utilité publique, alors qu'il vivait dans des conditions déplorables pour lui comme pour ses enfants. La manifestation, organisée par la Ligue des activités scientifiques et techniques de jeunes (LASTEJ) en collaboration avec la DJS (direction de la jeunesse et des sports) et l'Office des établissements de la jeunesse (OEJ) de Tizi Ouzou, a regroupé pas moins de 17 wilayas du pays, représentées par 33 clubs scientifiques. Il a été retenu cinq projets de jeunes créateurs dont les thèmes ont trait aux “énergies renouvelables”, présentés par le Craag (Centre de recherche en astrologie, astrophysique et géophysique de Bouzaréah, Alger), à la “météorologie”, exposé par l'Office national de la météorologie d'Alger, et à d'autres “énergies nucléaires”. “L'objectif attendu de cette rencontre a été largement atteint”, indiquent Yahia Benzia et Rachid Khelouat, respectivement président et directeur de la ligue organisatrice. Salah Yermèche