Mis à part le décalage dans le temps, en millénaires, il n'y a rien qui distingue la célébration du Nouvel An chinois des autres, particulièrement celui de Yennayer, du point de vue coutumes anciennes et cérémonies rituelles. En cette heureuse occasion, nous souhaitons aux Chinois où qu'ils se trouvent nos meilleurs vœux de bonheur et de santé. Peuple issu d'une vieille civilisation marquée par de grandes découvertes et inventions, les Chinois ont toujours apporté la preuve que les traditions n'ont jamais été un frein au progrès. Et même à la pointe du modernisme scientifique et technique, ils continuent de célébrer selon les rites ancestraux leur nouvel an à la manière de tous les évènements à caractère religieux ou familial. L'un des mystères que nous ne sommes pas arrivés à élucider, c'est la figuration de l'animal chinois chaque année au nouvel an. Ainsi, nous avons entendu parler de l'année du tigre, puis du lapin... Le nouvel an 2012, année placée sous le signe du dragon, se situe à un peu plus d'un mois et quelques jours du solstice d'hiver. Est-ce là le résultat d'un calcul du calendrier spécifique ou le fait d'un retour cyclique, compte tenu du fait que l'année chinoise est une année lunaire ? Des traditions qui remontent à des millénaires d'histoire Pour que l'événement soit vécu intensément au point de n'en laisser que de bons souvenirs, on s'organise en familles élargies dans des espaces de rencontre et de préférence à la campagne pour être au plus près de la nature. Si l'on devait expliquer cette manière de célébrer l'événement en nous référant à nos coutumes et traditions, la vraie fête pour les Chinois c'est celle où les membres d'une même famille se retrouvent au grand complet pour se congratuler et échanger de vive voix des vœux de bonheur et de prospérité. Cependant, cette fête qui doit être celle qui marque à vie chaque participant est accompagnée de chants traditionnels perpétués au fil des générations et de carnavals typiquement chinois, mais différents selon les localités. Il n'y a pas d'autre moyen pour obliger chacun à apporter un plus appréciable à une œuvre collective organisée pour procurer de la gaieté, rappeler à chacun les qualités qui font de lui un être créatif. Et cette symbolique des couleurs, des cérémonies festives trouve sa place partout, y compris dans d'autres communautés asiatiques. Elle doit remonter à des millénaires avant l'ère chrétienne. L'animal du Nouvel An, un symbole, un mythe... Le nombre d'années écoulées depuis l'apparition de la dynastie des Xia avant J.-C.est de plus de 4000 ans, probablement 4066 ans. Il faut remonter aux origines, faire une rétrospective pour en tirer une conclusion qui expliquerait toute la symbolique et le mythe de l'animal caractérisant chaque «nouvel an» chinois, depuis les origines. Tout ce que nous pouvons dire, c'est que le dragon pour cette année n'a pas été choisi fortuitement. C'est, pour les Chinois, un animal légendaire de très grande taille par rapport aux animaux qui l'ont précédé, comme le tigre, le cochon, le lapin. Il est généralement représenté par des griffes de lion, des ailes et une queue de serpent. Si on devait se référer aux rêves chinois, le dragon représente la grandeur du peuple, le gardien vigilant et farouche. Il est le symbole d'un pays en développement dont l'économie se caractérise par une forte croissance. Parmi les particularités qui font du dragon un animal pas comme les autres, il y a les symboles dont il est porteur, à l'exemple du rouge comme couleur à fortes connotations dominantes pour les Chinois. C'est, pour eux, la couleur de la fertilité, de la jeunesse signifiant renouveau ou de la «renaissance à la vie». Si les Chinois veulent faire de 2012 une année charnière par rapport au passé et à l'avenir prometteur, pourquoi n'ont-ils pas opté pour un autre animal sauvage ou domestique pour une meilleure réincarnation du renouveau ou du retour de l'ère de la gloire qui a fait de la Chine un pays légendaire. C'est tout cet aspect non élucidé qui fait du dragon un mythe. Coutumes, croyances, rites d'antan mais toujours d'actualité La Chine est une grande nation par ses inventions et découvertes qui remontent à des millénaires. Mais c'est aussi une nation qui a su concilier modernisme et traditionalisme. Tout ce qui concerne la survivance des temps anciens a été sauvegardé. Ce qui explique les cérémonies rituelles du nouvel an. Et le carnaval marqué de dans danses féminines avec des robes multicolores en fait partie. Les chants liturgiques et les offrandes apportées aux temples de Bouddha en sont d'autres preuves. Pendant les festivités liées au nouvel an, il est conseillé d'avoir des enfants parce qu'on croit que ceux-ci ne connaîtront que santé, bonheur et prospérité. Le dragon est porteur de présages de fertilité, de protection et de tout ce qui peut rendre heureux. On espère aussi, durant cette nouvelle année, des projets ambitieux. Pour que le nouvel an soit vécu dans les normes, on a le devoir de satisfaire un rite. Celui d'aller chercher du feu au temple pour le foyer familial. Ce rite est suivi d'offrandes et de prières avant que n'ait lieu le défilé mythique précédé d'un dragon de 20 m de taille. C'est aussi une fête gastronomique On ne sait pas s'il s'agit d'une compétition consistant à faire le meilleur plat qui donne du piquant à la fête. Pour manger, il faut que les plats soient appétissants, et pour cela, il est recommandé de choisir la meilleure recette et d'être un cuisiner talentueux. S'agissant d'un grand événement qui ne revient qu'une fois l'an, chacun s'évertue à se démarquer des autres par ses talents en gastronomie pour procurer du plaisir en mangeant et en buvant. Pour cela, on installe un marché qui apporte à chacun tout ce dont il peut avoir besoin pour ses recettes de cuisine, comme les poissons, les champignons à base de plats préférés, comme le ravioli. Même le dessert est choisi à la mesure de l'importance de l'événement. C'est pourquoi les Chinois ont privilégié la mandarine par rapport à sa peau rouge qui fait peur au dragon, même si cet animal du nouvel an incarne la force prospère. En cette heureuse occasion, on rivalise d'ardeur même pour la boisson entrant dans les plus vieilles traditions chinoises ; il s'agit du thé différemment agrémenté et qui, en plus de ses nombreuses vertus curatives, a fait le bonheur des Chinois. C'est grâce au thé qu'a été découverte la soie. Il y a de cela très longtemps, une reine du pays, qui adorait ce précieux breuvage, en buvait à l'ombre d'un mûrier quand tout à coup une boule tomba dans son verre. Elle essaya de l'enlever mais en vain. Et surprise ! L'enveloppe se dissolvait et elle n'en saisit qu'un fil extrêmement doux au toucher et qui était trop long pour qu'elle le tirât en une fois. C'était un cocon de soie. Une découverte fortuite mais intéressante pour l'économie chinoise.