L'Assemblée générale de l'ONU avait entamé, jeudi, la mise en œuvre de sa stratégie antiterroriste mondiale adoptée en 2006, et qui s'articule autour de quatre piliers : élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme, prévention et lutte contre le terrorisme, renforcement des capacités de tous les Etats et rôle de l'ONU, et les droits de l'Homme. Le rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon contient plusieurs recommandations dont la désignation d'un coordinateur de l'ONU pour la lutte contre le terrorisme qui serait responsable de la coordination et de la mise en œuvre de la stratégie et qui serait également son conseiller principal pour les questions relatives à la lutte antiterroriste. Le SG de l'ONU a aussi relevé l'importance d'adopter les meilleurs plans nationaux et régionaux possibles afin de porter au maximum le caractère global de la stratégie antiterroriste mondiale. Intervenant durant cette réunion, le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, s'est réjoui que son pays copréside, avec l'Algérie, le groupe de travail sur le Sahel au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (FMLT) lancé à New York en septembre dernier. Aussi, a-t-il fait savoir que le Canada veille à ce que les autorités locales canadiennes soient plus résilientes face à l'extrémisme et à la radicalisation. «Notre objectif est de réduire le risque que des personnes se laissent entraîner par l'extrémisme violent et la radicalisation», a-t-il précisé. Le représentant des Etats-Unis, Jeff de Laurentis, a constaté que malgré les importantes avancées réalisées ces derniers temps, la lutte contre le terrorisme demeure urgente. D'après lui, «Al-Qaïda est peut-être sur le point d'être démantelée, mais sa portée géographique ne fait que croître, notamment au Sahel». Il a aussi indiqué que les Etats-Unis appuyaient deux projets novateurs à l'ONU, à savoir la formation de responsables de police dans diverses régions du monde et les programmes de réforme pour renforcer la lutte contre le terrorisme. Pour sa part, le représentant de la Libye, El Jadey, a indiqué que son pays était parvenu à «s'extraire» d'une situation difficile et que l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi recrutait de nombreux étrangers pour ses brigades de sécurité. A cet effet, il a mis l'accent sur «la menace posée par ces mercenaires, rentrés chez eux, et qui collaborent, à présent, avec certaines organisations terroristes de la région du Sahel dans le trafic d'armes et de stupéfiants». Selon lui, le gouvernement libyen ne ménage aucun effort pour continuer à lutter contre le terrorisme. De son côté, Philippa King, représentante de l'Australie, a relevé, elle aussi, que malgré les progrès enregistrés, les menaces terroristes n'ont pas diminué pour autant, tout en affirmant que les terroristes exploitent l'instabilité dans certaines régions du monde pour s'étendre géographiquement. Dans ce sens, elle a évoqué «les menaces terroristes qui se posent dans la région du Sahel et du Maghreb exacerbées par la pauvreté, la crise alimentaire et les crises politiques». Pour elle, le défi est d'assurer que la coopération internationale contre le terrorisme s'adapte aussi rapidement aux menaces nouvelles. Bachar Djaafari, qui s'exprimait au nom de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), également représentant de la Syrie à l'ONU, a affirmé que l'OCI continue de rejeter de manière sans équivoque l'association du terrorisme avec une religion, une nationalité, une civilisation ou un groupe ethnique. «Nous pensons que toute déclaration irresponsable qui tente d'associer le terrorisme avec une religion ou une nationalité est, en soi, une incitation claire au terrorisme», a-t-il soutenu. Au nom de l'OCI, il a également rappelé que la mise en œuvre de la stratégie était du ressort des Etats, et a appelé ces derniers à renforcer leurs engagements vis-à-vis du travail de l'équipe spéciale de l'ONU de lutte contre le terrorisme.