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Le Mimosa de décembre de Keltoum Staali
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 09 - 2012

Aujourd'hui mon libraire m'a emmené bien loin dans l'imaginaire d'une femme qui me guide dans une partie de sa vie avec générosité. Je me rend compte, à la rencontre de cet être brillant, qu'il est de certains personnages dont on dit qu'ils sont solaires, car ils font émaner ces lumières créatrices. Mais il est aussi de certains personnages qui appartiennent à la lune, ils possèdent cette douce lueur argentée dans le visage. Et la lumière éclate en mille volutes de grâce.
Aller à la rencontre de Keltoum Staali est un de ces moments de grâce, elle me fait penser puissamment à l'autre princesse aurèsienne Houria Aïchi, même force tranquille, même poésie posée sur les mots de tous le jours. Le temps semble du reste suspendu au regard fixe de cette gente dame qui se plaît à regarder toujours droit devant elle, même si elle pointe un défaut, ou lance une pique ironique dans un sourire inracontable. Dans un opus édité chez Lazhari Labter Editions, préfacé par Gilles Perrault, Keltoum Staali se livre dans un récit concentré sur les minuscules volumes que l'éditeur nous offre dans un partage d'intimité et de douceur dans une collection fabuleuse intitulée Passe Poche. L'écrivaine joue le rôle de passeur dans les délicats sentiers d'une intimité dont on pouvait ignorer l'existence sachant qu'elle est une fille de l'émigration farouchement amoureuse de son pays d'origine, tout en pratiquant avec passion sa langue d'adoption. Keltoum digne fille de Mazouna n'acceptera jamais l'assimilation de la France, et se refusera à toutes les offres de «papiers» contre la compromission d'être avalée par cette France dont elle réfute le côté vénéneux et castrateur. Le récit se déroule dans un texte limpide, enfance ici pour les vacances, ailleurs pour la vie de tous les jours. La petite Keltoum, cheveux noirs et yeux charbonneux, ressemble étrangement à son petit frère, emporté par une méchante maladie dans le village des ancêtres, un lourd tribut versé aux origines comme dans une mauvaise cérémonie de sacrifices païens. Le père importe en France ses us et ses coutumes, les filles résistent et Keltoum ira jusqu'en fac apprendre ces notes de liberté. Elans militants obliges, elle viendra tâter de la terre de ses aïeux avec cette curiosité catalysée par toutes les adversités. L'enfant de Salon née dans les années 1960 devient professeur de français, elle sera journaliste de 1985 à 1991 au sein de «Révolution africaine», «Alger Républicain», et l'on retrouve sa signature dans des revues comme «Tassili», dans des journaux comme «El Watan», «Le Matin en ligne», «L'Humanité», «Recherches Internationales». Dans le texte vivifiant de «Le Mimosa de décembre» dont on connaîtra le secret de cet arbre et son importance symbolique dans l'univers de l'auteur qui nous mènera tranquillement par la main dans un pan entier de sa vie malmenée par les intolérances et les diableries de tous genres, mais aussi dans un univers sobrement déroulé dans le texte affectueux, tendre et fortement enjoué dans certaines narrations qui nous mènent dans la vie trépidante de cette femme qui a été militante, amoureuse, amante éprise et femme forte dans un moment où l'Algérie n'oubliera plus jamais ceux qui l'on porté à bout de bras. Ce petit livre étonnamment puissant nous livre le destin enjoué d'une femme de lettres, d'une femme forte dont la modestie ne cesse de nous perturber quand d'autres héros de fiction ont fait leur beurre en barattant le sang des victimes ici bas de la décennie noire. Ce livre délicat nous conte un récit authentique qui fait chaud au cœur, comme le déroulé d'une histoire joliment sertie d'anecdotes porteuses des images les plus poétiques malgré les accidents de parcours dans la vie qui font trébucher les femmes les plus résistance dans les rets violents de la tradition et des héritages séculaires abrupts. Les mots sauvent la mise, l'écriture remet les points sur les «I», nulle option vengeresse, Keltoum Staâli évoque sa famille, son frère fantôme trop vrai et trop beau pour rester en vie, ses amours heureuses et celles contrariées mais pas trop, on sent chez cette femme la leçon de la défaite autant que celle de la réussite. Elle réussit sa vie écrite, et la politique la suit de près. Et puis, le retour sous le soleil se fait approximatif, la maternité reste un immense feu de joie. En 2005, elle écrit «Talisman» dans la plus belle des formes de récit et de don de soi...la poésie. Ensuite, en 2010, «Identité majeure». «Le Mimosa de décembre» est sa troisième production. Elle est membre active et régulière de cette singulière tribu de «Raconte-Arts» qui s'en va embrasser les monts kabyles pour les plus enjouées des aventures culturelles. Cette écrivaine peu prolifiques en ouvrages, nous fait rencontrer à chaque opus la force incommensurable de textes bien écrits et à dimension humaine qui font plaisir à lire. Elle nous aura mené dans la délicatesse de confidences bien mises à plat, en noircissant des pages entières de ses souvenirs vivaces, l'espace d'un texte déroulé dans la générosité. Keltoum Staali nous aura mené dans une des plus belles aventures, l'aventure du cœur. «Le Mimosa de décembre», récit de Keltoum Staali, préface de Gilles Perrault, éditions Lazhari Labter, Alger, 2011, 107 pages, prix conseillé 200 DA.

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