Ce qui est bizarre dans les commentaires des professionnels de notre football, c'est le verbe ou les qualificatifs utilisés pour indiquer qu'ils maîtrisent parfaitement le mouvement du sport africain ou plutôt mondial. On a affaire à un véritable institut de prévisions où des professionnels se sont mis à publier, graphiques à l'appui, ce qu'ils entrevoient pour nos Fennecs lors la prochaine coupe d'Afrique des nations qui se déroulera en Afrique du Sud. C'est déjà la fin de cette compétition ? Pourquoi donc s'inquiéter ? Les avis ne se cognent pas mais s'entre-déchirent. Certains pensent que notre Equipe nationale n'ira pas loin dans cette course alors que d'autres ne donnent pas de bons résultats, tout au moins passer le premier tour. Alors, pourquoi suivre l'évolution de nos «Ambassadeurs» sportifs si le coup est déjà donné. «Il ne faut pas espérer... Ce serait un miracle... Enfin, je ne pense pas mais... Peut-être... Sauf si un hasard vient secouer les pronostics...», autant d'avis distribués ça et là. Il y a peut-être derrière ce genres d'avis, une autre image que l'on cherche à construire, en l'occurrence la leur, «je suis le meilleur et mes références me permettent de dire ce qui va se passer en Afrique du Sud». Dans cette marmite à avis, tout bouillonne sans que le journaliste ne réagisse pour contrecarrer, l'interviewer, le provoquer et aller plus loin que possible dans ses recherches pour ne pas dire, investigations. Il joue le jeu et se dit oui, peut-être qu'il a raison, pourquoi pas... C'est l'éternel refrain auquel nous avons droit, notamment depuis l'échec de la coupe du monde. Un jour, il y aura un média qui annoncera les forces et les capacités de nos Verts à brouiller les cartes des adversaires. Peut-être. Il ne faut pas perdre le fil de l'optimisme. Quelques chaînes de télévisions privées font parler d'anciens joueurs, mais restent sans réactions aux déclarations. Il faut peut-être secouer le cocotier et dire que la prochaine CAN est aussi un espoir pour notre sélection d'aller jusqu'au bout et décrocher les meilleurs résultats, pourquoi pas disputer la finale ? Pourquoi pas Non ? Depuis des années, ces chansonnettes reviennent sur le terrain, une chansonnette qui tonne le pessimisme, jamais le possible n'occupe la scène, seuls les doutes cravachent les commentaires et les discussions. Qui a raison et qui a tord ? Et si le contraire se produisit ? Que se passera-t-il dans la baraque des partis qui gèrent le pessimisme ? Pendant ce temps, les autres équipes nationales bénéficient de commentaires plutôt favorables, développés à l'ombre de l'optimisme. C'est le cas du Français Patrice Carteron (42 ans), sélectionneur de l'équipe malienne, cité parmi les outsiders de la prochaine édition sud-africaine qui signale dans une interview que «le Mali fait partie des outsiders. L'équipe a terminé troisième en 2012. Ce sera évidemment difficile de faire aussi bien face à l'adversité – Côte d'Ivoire, Zambie, Ghana, Afrique du Sud, Tunisie, Nigeria... – Mais on va essayer de prouver que le football malien, malgré la crise qui touche le pays, va bien». Tous décollent confiants, mais celle de notre sélectionneur est un peu exceptionnelle. Justement pour Sabri Lamouchi, le sélectionneur franco-tunisien de l'équipe de Côte d'Ivoire, qui vient de dévoiler sa liste de 23 joueurs pour la CAN-2013, une liste sans grande surprise. Mais tous les ténors de la sélection ivoirienne – dont Didier Drogba (Shanghai Shenhua), Kolo Touré (Manchester City) ou encore Yaya Touré (Manchester City) – ont été reconduits. Seule fausse note, la sélection de Siaka Tiéné, le sociétaire du Paris Saint-Germain (PSG), qui totalise à peine 10 minutes de jeu en club cette saison, pour les «Maîtres des terrains du football» la sélection ivoirienne, est l'une des meilleure d'Afrique au regard du classement FIFA du mois de décembre. Elle ira comme les équipes élues pour décrocher ce trophée, «mon objectif est de gagner la CAN. C'est pourquoi, je m'attelle à constituer un bon collectif avec une bonne maîtrise. Je mettrai sur le terrain la meilleure équipe ivoirienne qui remportera la CAN», a expliqué Sabri Lamouchi. Un écho déjà entendu chez tous les sélectionneurs qui s'engagent dans cette formidable aventure africaine...