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Pour la régionalisation économique en Algérie, source d'efficience et de cohésion sociale
Publié dans La Nouvelle République le 17 - 03 - 2013

Evitons les discussions et solutions déconnectées des réalités locales et mondiales et privilégions uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie. L'objet de cette contribution est de poser la problématique de la régionalisation économique inséparable de la bonne gouvernance et de l'efficacité des institutions.
Une centralisation à outrance, organisation jacobine, favorise un mode opératoire de gestion autoritaire des affaires publiques, une gouvernance par décrets, c'est-à-dire une gouvernance qui s'impose par la force et l'autorité loin des besoins réels des populations, et produit le blocage de la société. Je considère que la régionalisation économique renforce le rôle de l'Etat régulateur, l'efficience économique et contribue, grâce à la concertation permanente, à l'unité nationale par la cohésion sociale 1. Sous réserve d'objectifs précis impliquant une nouvelle orientation de la politique socio- économique actuelle dont les impacts sont mitigés, misant plus sur l'unique dépense monétaire via la rente des hydrocarbures, dépense sans se soucier des impacts à terme, il s'agit impérativement de procéder à une autre organisation institutionnelle. Il s'agit d'opérer un nécessaire changement qui passe par une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de la conduite de toutes les activités administratives, financières, techniques et économiques. Cette organisation institutionnelle implique d'avoir une autre vision du rôle des collectivités locales. Cela suppose une autre organisation locale, les directions de wilaya étant budgétivores, devant être regroupées en adéquation avec ceux des ministères. En 2002, le gouvernement avait déjà élaboré un texte législatif intitulé : «Avant-projet de loi-cadre fixant les règles générales d'organisation et d'administration du territoire». Une disposition de ce texte concernait justement le découpage territorial en régions, une circonscription administrative intermédiaire entre l'Etat et la wilaya étant prévue, dénommée Circonscription administrative régionale (CAR)», stipulait l'article 85. Concrètement, cette subdivision territoriale devait disposer d'une sorte de gouvernement, d'une capitale et d'une assemblée faisant office de parlement régional. A sa tête, on retrouvait une sorte de superpréfets dotés de très larges prérogatives avec des walis techniciens sous ses ordres au niveau régional devant aller à la suppression des sous-préfectures. Selon l'article 92, il devait être chargé de «coordonner l'activité des administrations et services publics à compétences régionales, notamment les grands services publics, les services extérieurs relevant des administrations centrales». Mais cet avant-projet de loi fixant les règles d'organisation et d'administration du territoire n'a jamais vu le jour alors qu'il est d'une brûlante actualité afin de s'adapter aux nouvelles mutations. C'est que la conception volontariste étatiste de l'aménagement du territoire en Algérie, fondée sur la fameuse théorie des pôles de développement ou de croissance entraînant, a été un leurre et n'a pas eu les effets escomptés. L'aménagement du territoire ne peut être conçu d'une manière autoritaire, interventionniste, conception du passé, mais doit être basé sur la concertation et la participation effective de tous les acteurs sociaux. Elle doit dépasser cette vision distributive à l'image des programmes spéciaux mais doit concourir à optimaliser la fonction du bien-être collectif. De ce fait, je pense que l'aménagement du territoire plaçant l'homme pensant et créateur au cœur du développement doit réaliser un triple objectif : une société plus équilibrée et plus solidaire, la croissance au service de l'emploi et mettre l'Algérie au cœur du développement du Maghreb et plus globalement de la Méditerranée et l'Afrique son espace social naturel, en favorisant la croissance économique. Il ne s'agira pas d'opposer le rural à l'urbain, les métropoles aux provinces, les grandes villes aux petites mais d'organiser leur solidarité. Pour cela, il s'agira de favoriser une armature aubaine souple à travers les réseaux, la fluidité des échanges, la circulation des hommes et des biens, les infrastructures, les réseaux de communication étant le pilier. Cela implique une nouvelle architecture des villes, évitant ces constructions anarchiques sans âme et donc des sous-systèmes de réseaux mieux articulés, plus interdépendants bien que autonomes dans leurs décisions. Elle devra forcément se situer dans le cadre d'une stratégie plus globale incluant la protection de l'environnement, souple dans son organisation, dont le rôle essentiel est la prospective du territoire. Cette vision réaliste s'oppose au centralisme administratif, l'hégémonie des grandes agglomérations en évitant que plus de 95% de la population vive sur moins de 10% du territoire afin de construire un socle productif sur plus d'individus et davantage d'espace. 2.- L'efficacité de ces mesures d'aménagement du territoire pour favoriser les activités productives, implique la refonte des finances locales et des taxes parafiscales sans laquelle la politique d'aménagement du territoire aurait une portée limitée devant s'appuyer sur le système de péréquation entre les régions pauvres et riches et sur une véritable décentralisation qui doit être prise en compte dans la nouvelle Constitution. La structure qui me semble la plus appropriée pour créer ce dynamisme, ce sont les chambres de commerce régionales qui regrouperaient l'Etat, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche. L'action des chambres de commerce, lieu de concertation mais surtout d'impulsion pour la concrétisation de projets, serait quadru- ple : premièrement, dynamiser les infrastructures de base et préparer des sites confiés à des agences de promotion immobilière publiques et privées ; deuxièmement, mettre à la disposition des sociétés une main-d'œuvre qualifiée grâce à un système de formation performant et évolutif allant des ingénieurs aux gestionnaires, aux techniciens spécialisés et ce, grâce aux pôles universitaires et aux centres de recherche, évitant ce mythe d'une université par wilaya. Exemple: la chambre de commerce offrirait un poste pour dix candidats en formation, les 90 % non retenus ne constituant pas une perte pour la région. L'apprentissage en dynamique est un capital humain pour de futures sociétés qui s'installeraient dans la région, une société installée payant des impôts qui couvriront largement les avances en capital de la formation avancée. Cette formation devra être adaptée pour tenir compte de la norme qualité standard, le label qualité étant exigé pour tout exportateur (y compris le Maghreb) en direction de la CEE, des USA ou de l'Asie. Ainsi, nous assisterons à une symbiose entre l'université et les entreprises. Car les sociétés ont besoin de l'accès aux chercheurs, aux laboratoires pour les tests d'expérimentation, et l'université a besoin des sociétés comme support financier et surtout d'améliorer la recherche. Les étudiants vivent ainsi la dialectique entre la théorie et la prati- que ; la troisième action est de favoriser des entreprises souples reposant sur la mobilité et les initiatives individuelles; la quatrième action, à travers cette structure régionale animée par la chambre de commerce, lieu de concertation et de dialogue, intensifier les courants d'échange à travers différentes expériences entre les régions du pays et l'extérieur et l'élaboration de tableaux de prospectifs régionaux, horizon 2015/2020. La mise à la disposition des futurs investisseurs de toutes les commodités nécessaires, ainsi que des prestations de services divers (réseau commercial, loisirs) est fondamentale. Cette symbiose entre ces différentes structures et certains segments de la société civile doit aboutir à des analyses prospectives fondamentales, à un tableau de bord d'orientation des futures activités de la région. Ces axes directeurs devraient s'inscrire dans le cadre de la régionalisation économique que beaucoup confondent avec le régionalisme, source d'intolérance et de centralisme bureaucratique. Au contraire, et l'expérience des USA est là pour le démontrer ou l'Allemagne à travers les Landers, la régionalisation économique renforce le rôle de l'Etat régulateur, renforce l'efficience économique et contribue à l'unité nationale par la cohésion sociale régionale. Certes, la notion de région est elle-même extrêmement variable. La régionalisation pouvant se réaliser au sein du pays ou bien par le regroupement d'un ensemble d'Etats dans une zone géographique particulière ou sur la base d'intérêts ressentis comme communs, ce que les économistes qualifient d'intégration régionale, exemple: la Communauté économique européenne. Aussi, la régionalisation peut prendre des formes très différentes selon les pays, allant de la décentralisation au quasi-fédéralisme. Pour le cas algérien, je définis la régionalisation comme un mode d'organisation de l'Etat qui confère à la région un rôle et un statut économique et politique propre, caractérisé par une autonomie relative mais non indépendant de l'Etat central pour les grandes orientations stratégiques tant politiques qu'économiques, cette autonomie étant donc encadrée par l'autorité nationale. Toute régionalisation appelle les questions fondamentales suivantes : compétences des régions ; règles de composition et de fonctionnement des assemblées et exécutifs régionaux ; ressources des régions; relations avec le pouvoir central ; modalités de transfert aux pouvoirs régionaux et enfin concertation entre régions. D'une manière plus générale, la mise en place de la régionalisation doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l'argument de base résidant dans la proximité géographique. Cela signifie qu'il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu'une solution nationale. Selon les théories régionalistes, la diversité des situations locales impose une diversité de solutions pour s'adapter aux conditions locales spécifiques. La régionalisation économique couplée avec une réelle
décentralisation supposant une clarté dans l'orientation de la politique socioéconomique évitant des tensions et conflits entre le pouvoir local et central et des concurrences entre le centre et la périphérie permettrait un nouveau cadre de pouvoir avec de nouveaux acteurs, de nouvelles règles et de nouveaux enjeux, avec de nouvelles stratégies élaborées. Elle devrait favoriser un nouveau contrat social national afin d'optimaliser l'effet de la dépense publique et rendre moins coûteux et plus flexible le service public. La création d'un nouvel espace public générerait une nouvelle opinion publique, voire une nouvelle société civile. Le débat permet l'émergence de thématiques communes, des modes de propositions communs, et donc déterminerait des choix collectifs optimaux. Une centralisation à outrance favorise un mode opératoire de gestion autoritaire des affaires publiques, une gouvernance par décrets, c'est-à-dire une gouvernance qui s'impose par la force et l'autorité, loin des besoins réels des populations, et produit le blocage de la société. Les expériences historiques montrent clairement que si la centralisation a été nécessaire dans une première phase, elle a vite atteint ses limites et que ce sont les pays qui ont développé des décentralisations réelles et non des déconcentrations, synchronisant gouvernance centrale et locale, qui ont le mieux réussi leur développement. Une réorganisation du pouvoir local dont la base est la commune, pour une société plus participative et citoyenne s'impose, réorganisation en fonction de la revalorisation de la ressource humaine renvoyant à l'urgence de la révision du statut de la fonction publique. Après la «commune providence» du tout Etat, l'heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toutes formes de synergie et à l'ingénierie territoriale. C'est à la commune que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l'accueil des entreprises et de l'investissement. La wilaya et la commune doivent passer du stade de collectivités locales providence à celui de collectivités locales entreprises et citoyennes responsables de l'aménagement du développement et du marketing de leur territoire. Cela implique à la fois de la compétence mais également d'être à l'écoute des préoccupations des citoyens. En résumé, il devint impérieux pour l'Algérie de penser un autre mode de gestion et une nouvelle organisation. Les tensions pas seulement dans le Sud mais dans bon nombre de wilayas ne doivent pas être prises à la légère par des replâtrages sans vision stratégique. En fait, la pleine réussite de la régionalisation économique implique de poser le nouveau rôle de l'Etat et son articulation avec le marché dans la future stratégie économique inséparable des nouvelles mutations mondiales : cela s'appelle instaurer un Etat de droit et la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle.


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