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Une économie «rentière et léthargique» (II)
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 05 - 2013

Au moment où l'on spécule sur la santé du président Abdelaziz Bouteflika et sur sa candidature incertaine à sa réélection en avril 2014, dans quel état se trouve l'Algérie ?
A la lecture des articles du professeur Abderrahmane Mebtoul, économiste algérien et expert international en management stratégique, on réalise que la situation économique du pays est loin d'être aussi rassurante que le mirobolant excédent de devises pourrait le laisser penser. «Un manque patent de transparence» A ce propos, «comment ne pas relever, assure le Pr Mebtoul, que la Direction générale de la prévision et des politiques (DGPP) du ministère algérien des Finances a déclaré, le 7 mai 2013 — information reprise par l'agence officielle APS —, que les deux plans quinquennaux successifs ont été respectivement dotés de 100 et de 286 milliards de dollars, soit une enveloppe budgétaire globale de 386 milliards, pour la décennie 2005-2014. L'écart entre le niveau de décaissement effectif, incluant les prévisions pour l'année en cours — qui restent cependant provisoires —, et celui inscrit dans les deux programmes — 500 milliards de dollars — s'explique par la faiblesse de la capacité du marché algérien à absorber les investissements projetés, notamment du secteur du BTP. Pourquoi a-t-on donc parlé initialement d'une dépense publique de 500 milliards de dollars pour la situer ensuite à 386 milliards, alors qu'aucun bilan n'a été réalisé à ce jour ? Puisque la DGPP parle uniquement d'investissement, la différence est-elle due aux matières premières importées — le taux d'intégration, tant des entreprises publiques que privées algériennes, ne dépassant pas 15 % — et inclues dans la dépense publique ?... Nous sommes, ici encore, devant un manque patent de transparence, à l'instar de ce qui se passe dans la gestion des réserves de change». Les contre-performances des banques et des TIC Autre indicateur négatif, attestant de la difficulté du pays à épouser son époque : l'Algérie est toujours à la traîne pour le développement des TIC. «Elle est même en recul dans le classement mondial établi par le World Economic Forum. En 2013, l'Algérie est classée 131e, alors qu'elle s'était hissée à la 118e place en 2012, souligne l'économiste. L'indice "Networked Readiness Index", qui a permis au World Economic Forum d'établir son classement, évalue l'impact des TIC sur l'économie et la compétitivité de 144 pays. Selon cet indice, l'Algérie se classe respectivement à la 100e place pour l'usage individuel des TIC, au 144e rang pour leur utilisation dans les affaires, et pointe seulement en 139e position pour la mise en œuvre des TIC dans la sphère institutionnelle et gouvernementale». Pour compléter ce tableau de contre-performances, il faut encore évoquer l'archaïsme notoire du système bancaire : 90 % du financement de l'économie, dont 100 % du secteur public et plus de 77% du secteur privé, se fait par les banques publiques. «Les financements bancaires à long terme sont généralement inaccessibles pour les PME, faute de garanties (...) et pourtant les banques publiques croulent sous les liquidités oisives. C'est une des conséquences de la règle du 49/51, qui les place en situation de monopole». De fait, selon le professeur Mebtoul, 40 à 50 % de la masse monétaire est en circulation hors des banques, voire plus si l'on inclut les transactions en nature pour 65% des marchés de première nécessité : fruits et légumes, poisson et viande, textile et cuir. «Selon des données des douanes algériennes, 75% des transactions commerciales en 2012 se sont faites en cash. Il ne s'agit pas de corruption, bien évidemment, mais l'informel est un terrain fertile pour son développement»,estime l'économiste, cité par le site du quotidien pro-gouvernemental El Moudjahid du 6 mars 2013. Piètre gouvernance et «corruption socialisée» Pour autant, l'ampleur de la corruption, y compris aux plus hauts niveaux de l'Etat, est désormais connue et reconnue de tous. Dans la plus récente affaire impliquant la Sonatrach, où il est question de pots-de-vin versés par une compagnie italienne pour décrocher de gigantesques contrats pétroliers, et qui a défrayé la chronique ces dernières semaines, on trouve l'ancien ministre de l'Energie parmi les cadres dirigeants mis en cause. Pour le professeur Abderrahmane Mebtoul, «c'est le mode de gouvernance qui, par la distribution massive de la rente et la corruption socialisée, a anesthésié la majorité de la population active. Il en résulte une forte crise de confiance entre l'Etat et les citoyens, et cela ne peut que conduire le pays au suicide collectif». Face à «ce manque de visibilité et de cohérence dans la politique socio-économique actuelle, qui a montré ses limites en dépensant sans compter», l'actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal, «homme intègre» selon le professeur Mebtoul, «joue au pompier face aux tensions sociales croissantes, n'ayant aucun pouvoir de décision réel, l'actuelle constitution concentrant tous les pouvoirs au niveau du président de la République». Dernière illustration de cette piètre gouvernance, voire de la «hogra» (mépris) des gouvernants dont les citoyens se plaignent en permanence : début mai, les parlementaires algériens auraient décidé d'augmenter leurs indemnités — déjà équivalentes à 20 fois le smic algérien — de 5 fois la valeur de celui-ci, qui se situe entre 150 et 200 euros, selon que l'on se réfère au cours officiel des devises ou à celui du marché parallèle. La nouvelle aussitôt connue, le professeur Mebtoul a encore une fois pris sa plume, le 5 mai, pour faire connaître son indignation. Dans sa Lettre ouverte au président Abdelaziz Bouteflika et au Premier ministre Abdelmalek Sellal, il dénonce ce «véritable scandale moral» et demande «l'annulation de cette décision irresponsable». On attend toujours la réponse des deux premiers personnages de l'Etat algérien... En revanche, le président de l'Assemblée populaire nationale a démenti dimanche 12 mai avoir été favorable à cette augmentation. Mais des députés l'ont contredit, affirmant qu'il devait signer la révision des indemnités le 6 mai, avant de se rétracter devant «la polémique et la colère ressenties chez les citoyens à la suite de la diffusion de l'information par la presse. (Suite et fin)

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