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Les habitants s'en souviennent toujours
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 05 - 2013

21 mai 2003, 21 mai 2013. Le temps est passé comme un clin d'œil, la mémoire se souvient encore d'un drame désastreux qui s'est produit à la wilaya de Boumerdès. L'histoire et la mémoire ont fait un trait sur cette date du 21 mai 2003.
Le printemps, cette belle saison offrait à toute la région de Boumerdès un très beau décors naturel. Sur la côte méditerranéenne, dans les prés verdoyants ou même aux cœurs des villes citadines, l'atmosphère était enviable. Comme le veut cette saison, avec son climat doux et délectable, les habitants de Boumerdès sont à l'heure et en profitent le plus possible. De jour comme de nuit, les rues étaient bourrées de gens, et leurs voix et rires s'entendaient de loin. C'était la belle époque où tout le monde souriait, jouait, s'entraidait... La vie était paisible. Un certain mercredi 21 mai. Une journée comme toutes les autres de cette année 2003. Rien n'est différent. Cette date, en plus de son agréable température, offrait un événement sportif très attendu par les amoureux du football. Bien entendu, c'était le jour de la finale de la coupe de l'UEFA (appelée actuellement Europa League). Un match opposant le Celtic Glasgow au FC Porto, et tout le monde se met à l'heure de la rencontre. Au coup d'envoi, aux alentours de 19h45, on s'installait déjà devant les écrans... On attendait toujours le commencement de la partie et les yeux son toujours fixés sur les petits écrans... Soudain, on transforma nos attentions. On oublia complètement ce match, on oublia même ceux qui étaient à nos côtés. Sans contrôler les mouvements, sans savoir vraiment ce qui se passait, on commençait à hurler, à courir, n'importe où, à la recherche d'une cachette, d'un abri, un refuge, juste pour fuir. La terre était instable, on ne comprenait pas encore se qui se passait. Pendant quelques secondes, tout est devenu sombre... Un terrible silence envahit les lieux. Il a fallu un instant pour faire le constat choquant. La région est frappée par un séisme vigoureux. Des nuages de poussière remontent dans le ciel pour se mêler avec l'obscurité de la nuit, de l'eau qui coule du fond de la terre, en un mot c'est le : désastre. La nuit tomba et l'état d'urgence alerta toute la région. Des bâtiments et immeubles se sont effondrés. Avec cette magnitude de 6,8 et bien aidé par le bricolage des entrepreneurs, le séisme n'a laissé aucune chance aux constructions fragiles pour se maintenir et les a mises à terre. Mais le pire, c'était les dégâts humains. En effet, des décès par centaines sont à déplorer et aussitôt, l'opération de secours commence. Comme à l'accoutumée, le peuple, solidaire comme un homme, aux côtés des éléments de l'ANP, ont répondu présents aux cris de secours lancés par ci par là. D'un côté, des cadavres déchiquetés et pétrifiés, et de l'autre, des corps toujours en vie hurlant à mi-voix à la recherche d'une main pour s'accrocher et se dégager des décombres bétonnées. Tel a été le synopsis de cette nuit du mercredi au jeudi et même des jours suivants qui resteront mémorisés dans la tête des habitants. 1 391 personnes décédées, 3 443 blessés, 120 000 personnes en précarité et 10 513 logements détruits, voilà le bilan officiel du drame ! Et place à la reconstruction. Sur environ 100 sites, on installait quelques 18 300 tentes pour servir d'abri aux personnes qui ne pouvaient plus retourner à leurs maisons malgré la stabilité de la terre. Depuis cette phase, un nouvel épisode dans la vie des Boumerdassis commence et le problème de relogement devient la première préoccupation des désormais sans abri, qui ont vu leurs habitations effondrées ou démolies. Un vrai chantier pour le gouvernement d'Ouyahia – fraîchement placé au poste de Premier ministre de l'époque – qui entre dans une course contre la montre. Quelques mois après, des chalets ont été érigés dans la plupart des communes comme Corso, Boudouaou et Zemmouri... Des habitations préfabriquées pour abriter, provisoirement, les sinistrés qui ont déjà passé un hiver sous les tentes. Dix ans après, le problème de relogement est toujours posé Pour tout comprendre sur ce sujet, on écoute l'histoire de Islam qui habitait à la cité des 1200 logements chez ses parents jusqu'à 2003 et depuis, rien ne va plus : «Quand notre maison s'est écroulée, on nous a donnés un chalet dans un endroit un peu isolé. C'était difficile de s'adapter à une telle vie sous une chaleur de plomb en été et un hiver très humide. On a habité le chalet jusqu'à la fin 2012 avant que les autorités concernées ne le démolit après la fin de la reconstruction de notre maison qui n'était, bien sûr, pas comme la première. Elle était mal finie et on a dû refaire beaucoup de retouches pour la rendre plus décente. Mais ce que les responsables de la démolition du chalet ont oublié, c'est qu'après dix ans, on nous a livrés une maison avec la même superficie que celle de jadis, sans penser à nous, les enfants. Vous savez, nous avons grandi et nous sommes devenus adultes, donc actuellement, nous nécessitons aussi un logement indépendant. J'avais 18 ans en 2003, ça donne 28 ans maintenant et c'est le même F3 que j'occupe avec ma famille. Ils ont dû me laisser garder le chalet. Je pense que le problème devient de plus en plus compliqué». Par ailleurs, les quartiers des chalets qui se répandent sur tout le territoire de la wilaya sont toujours habités et rien ne laisse croire que ces sites vont disparaître d'aussitôt. Quel visage pour la ville en 2013 ? Après une décennie, Boumerdès n'est pas encore sortie de son choc. Les traces d'un amer souvenir sont toujours apparentes, surtout concernant les constructions en préfabriqué, car les chalets ne sont pas fait uniquement pour y habiter, mais peuvent aussi servir d'écoles et d'administration. A Zemmouri, on a un exemple vivant. Dans cette grande ville, il existe un seul lycée, celui des frères «Tala Mali» et ceci, pour plusieurs milliers d'habitants. Malheureusement, l'enseignement au sein de cette unique école secondaire se fait dans des chalets qui, en plus de l'isolation, n'offre pas les conditions agréables pour inculquer le savoir. Les élèves qui viennent même des localités avoisinantes comme Si Mustapha, Zâatra et Ben Younes sont obligés de s'adapter à des situations cruelles pour finir l'année scolaire et leur cursus secondaire avec efficience. Loin de l'éducation. Si vous voulez vous renseigner sur les modalités de bénéficier d'un crédit dans le cadre de l'ANSEJ, vous pouvez vous rendre au quartier des 350 logements. Face à la résidence universitaire des filles, à côté du CEM Rahil Rabah, vous trouverez le service demandé. Des bureaux qui n'ont trouvé que des chalets pour prendre place et servir la nombreuse affluence quotidienne dans un état désolant. N'y a-t-il pas un immeuble convenable pour ce faire ! Hélas et cent fois hélas, il paraît que cette idée ne dérange personne à Boumerdès.

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