Depuis quelque temps, la mendicité ne cesse de prendre des proportions alarmantes à travers le pays. Elle est devenue un véritable fléau. Mal vêtus et ayant l'apparence de personne démunies, les mendiants se font remarquer dans chaque ville du pays au niveau des marchés, gares routières, aux portes des mosquées et même dans les trains. Au vu de cette situation qui commence à devenir alarmante, l'imam d'une mosquée de Blida n'a pas hésité à dénoncer cette pratique affirmant que certains mendiants profitent de la bonté et de la naïveté des citoyens pour leur tirer une pièce de monnaie. Il a même affirmé que des femmes arrivaient le matin de bonne heure à bord de véhicules pour prendre place devant la mosquée, avant d'être récupérées le soir. Au regard de leur accent, bon nombre d'entre eux habitent les bidonvilles implantés à travers la wilaya. D'autres viennent de plus loin. Au niveau des marchés et des rues du centre-ville, les citoyens sont accostés par de nombreux mendiants accompagnés d'enfants en bas âge âges, sans compter ceux et celles qui squattent les trottoirs à longueur de journée au même titre que les commerçants informels. Ainsi, la mendicité est devenue une activité lucrative au point ou en plus des rues, des marchés, des mosquées et des gares routières, ils ont investi les trains. Profitant, parfois de la naïveté de certains voyageurs, ils disent être venus de loin à la recherche d'un travail ou avoir des parents hospitalisés, une méthode qui leur permet toujours d'attirer la sympathique d'honnêtes gens. Bon nombre d'entre eux, une fois leur «mission» terminée, ils rentrent le soir dans leur village avant de faire le bilan de la journée. Compte tenu de la situation économique que traverse le pays, il n'est pas exclu que des personnes se voient obligées de faire la manche, mais leur nombre est très limité. Au cours du Ramadhan dernier, les bienfaiteurs ont préféré cibler les familles démunies pour leur octroyer une aide. Des bouchers nous ont affirmé que des chefs de famille leur ont payé une certaine quantité de viande lors du mois de Ramadhan tout en leur demandant de la répartir entre ceux dans le besoin, sans que ceux-ci connaissent leurs donateurs. Il faut souligner que les couffins du Ramadhan servis par les associations caritatives n'arrivent pas à satisfaire l'ensemble des demandes. D'ailleurs, lors du mois sacré, le nombre de familles démunies recensées par la Direction de l'action sociale à travers la wilaya de Blida est effarent, mais bon nombre d'entre elles refusent par dignité de procéder à l'enlèvement de leur couffin. Or, pour celles qui s'adonnent sans scrupule à la mendicité, leur nombre augmente de plus en plus, a-t-on constaté.