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Ouled Ben-Bendida, un patelin oublié
Publié dans La Nouvelle République le 18 - 02 - 2014

Un peu comme si l'horloge du temps a marqué un arrêt dans l'histoire. Ici, sur place l'on s'imagine que la machine du temps nous a renvoyé un demi-siècle avant au contacte d'une civilisation qui nous est proche, mais lointaine.
Des pistes qui n'ont jamais côtoyé l'évolution de l'asphalte et du bitume depuis même avant l'indépendance, des excavations et des nids de toutes sortes d'oiseaux en abondance défiant les piétons et voitures qui s'y aventurent. S'il vous arrive d'être pris au piège par malchance d'un imprévu dans cette aire, ne ménager surtout nul effort de penser où poser vos pieds, laissez le hasard vous guider, et surtout priez Dieu de vous en sortir indemne sans égratignure, sans toutefois lancer votre sortilège sur ceux qui en sont la cause. De grosses pierres éparses en saillies, partout, que des pluies lointaines et récentes ont librement confectionnées loin des inquiétudes des élus et de l'autorité, au plaisir des infortunés par les effets de l'érosion. Les eaux pluviales ici n'ont point où aller que de tournicoter à dégrader davantage le paysage et alourdir l'existence des riverains. Quant aux avaloirs, ils sont d'un langage étranger, tout nage sous la pluie en hiver, l'automne, témoignent des jeunes, le vent fait ce qu'il veut des molécules affaiblies par la chaleur et les marches en procession de tous les jours des moutons infectant le ciel, comme si le malheur en bas n'aurait pas suffit tout seul. Partout où les yeux atterrissent trainés par la curiosité d'une similitude entre habitant et habitation, c'est l'étonnement comme un mystère qui parait à un certain moment logique. À force d'y vivre et de subir, d'admettre et s'y habituer devient une seconde nature où la souffrance semble apprivoiser une gaité disparate. Les artères et les ruelles, si l'on ose les appeler ainsi, donnent l'image d'un lieu ancestral que des générations bien lointaines auraient parachevé l'éclosion à une phase primitive. L'on comprend après tout cela la raison de cette mystérieuse force sournois : si la vie doit nous malmener, c'est qu'au fond, elle nous aide à résister à la misère. Une commune ! Non, sauf cela... qui relève de la circonscription du chef-lieu communal de Boukhanefis, (distante de 16 km de la ville de Sidi Bel Abbes) à quelques minutes seulement et d'une durée moindre du chef-lieu de la communes dont il dépend administrativement. Et pourtant, aucune influence de développement même minime. Une image nébuleuse se manifeste à chaque recoin dénonçant des prévarications des élus qui se sont succédé depuis 50 fêtes d'indépendances qui n'ont fait émergées aucun signe ou fruit de liberté. Une bourgade ! Non, c'est trop pour lui un classement à ce titre. Un douar ! Peuh non plus... Ces village arabes, comme on les appelait avant, donnaient de la chaleur d'y vivre, d'y exister, même dans un état délabré, ils avaient leur propre classe de la civilisation bédouine. L'activité appropriée et la chaleur humaine faisaient de ce regroupent d'habitation et de ces gens simples qui y logeaient un milieu de vie agréable et supérieur au mode de l'instant, du moment qu'il n'y avait presque rien. Tout s'y trouvait, du moins personne ne manquait d'oeufs de poules, ni de lait de chèvre qu'on prescrit aujourd'hui pour l'allaitement des enfants malades à 120 dinars le litre, de viande de lapin, de chèvres et d'agneaux, ni de lait de vache, du petit lait qu'on donnait gratuitement à tout venant et en place à ceux-là qui demandaient de l'eau en guise de prodigalité, et tellement d'autres simples belles choses qui surpassaient les insuffisances de l'instant. A force d'en savoir plus sur le droit d'une existence digne de l'être humain, à force de se rappeler qu'il existe une constitution et des lois qui prescrivent la garantie d'un minimum de respect à la vie humaine, à force de trop savoir sans pouvoir avoir, sans rien avoir, à force de penser que toutes ces belles simples choses ont de leur coté disparu, à force de conclure qu'on n'a pu ni préserver ce qu'on avait, ni progresser, l'on déduit à chaque tournant dans ce tas, complètement isolé, que le contraste a définitivement tourné le dos à la beauté de la simplicité et au développement, plongeant cette aire dans l'indifférence. L'on pense que si réellement certains endroits et certains citoyens natifs font réellement partie de l'Algérie, qu'il y a réellement un équilibre social dont une classe bien définie a pris et prend de force la responsabilité de garantir sans la garantir. Les jeunes sans travail ont appris à consommer leurs âges sans bruit, sans bousculer personne, le chômage leur est d'apparence familier. L'âge qu'ils cumulent dans leurs vies respectives et différentes ne s'entend pas d'ailleurs avec leurs silhouettes flétries et d'air impassible. La cigarette qu'ils chérissent comme compagnon fidèle, le mal de vivre qui colle à leur chair, ont fait d'eux des blafards plus âgés que leurs âges. Le temps qui a pris tout son temps dans cette société sans assistance a incroyablement sculpté son sentier dans le désert de la résignation. Ces gens ont appris à vivre dans ce climat qui s'étreint chaque jour davantage par des nuées de marginalisations manifestées à chaque atterrissage de plus en plus curieux de la vue, leurs cris sont devenues de nature poussifs d'apparence ordinaires, leurs traits portent des messages de douleur qu'ils arrivent à peine à cacher, leur regard presque identique, sauf exception de physionomie, parle à travers des ondes télépathiques un langage chronique. Ils ont tout bonnement acquis la science de souffrir sournoisement, apprivoiser la souffrance sans souffrir. Vulnérabilité ! Ténacité!... Un mystère lancinant qui pousse à davantage de curiosité de comprendre l'impuissance de l'infamie à tordre des êtres affaiblis ou la rudesse forgée par le temps qui rend indifférent ces gens devant l'insupportable. La misère n'est elle pas une école qui forme des hommes? Jusqu'à preuve de l'injustice oui ! La misère ici est sentie, partagée, elle devient alors mystérieusement bénéfique. Parce que dans le cas contraire, son contraste est l'aboutissement fatal à ces fléaux qui infestent la vie de la société. Rien, il n'y a rien, absolument rien. L'endroit est tout simplement meurtri, même le ciel ne vit pas en dessus, ni la pluie, ni le soleil ne trouvent de barrière nuptiale harmonieuse de volatiles qui donnent par leur absence le pressentiment d'avoir fuit ce mode de vie. Un ami disait «qu'on me laisse ici juste un quart d'heure, si je ne meurs pas de chagrin, alors je déphase». La majorité des jeunes sont absents durant toute la journée et ne reviennent que pour dormir tardivement le soir. Les autorités sont responsables de cette situation de grande désolation. Le mystère qui se forge en toute discrétion dans ces coeurs et esprits serait comparable à une bombe à retardement. Le terrorisme n'avait aucune peine de s'y loger en assurance et trouver refuge dans ce patelin, des vies même ont disparu. Cohérence mystérieuse entre force et fragilité, qui fait hésiter de se lancer dans un premier jugement, de peur de tomber dans le piège du ridicule de tout novice. Ces gens sont-ils à leur aise ou ont-ils adapté leur mode de vie à leur entourage dénudé d'impulsion rêveuse... Pourquoi cet état d'âme inconditionné avec une existence qui ne manifeste aucune condition ni d'ailleurs simple revendication ? De toute façon, si ces gens devaient manifester leurs colères, hurler, ils ne devraient le faire qu'à l'intérieur en secret par pur vertu à les voir sourire malgré tout et par-dessus cela, sans perdre le délice de l'hospitalité.

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