Lors de la séance plénière des 2es assises régionales préparatoires de la conférence nationale sur la formation et l'enseignement professionnels organisées à Annaba hier mardi, le discours de Mme Chergou Akila, la représentante du ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels (MFEP) n'a pas été à la mesure des objectifs tracés à cette rencontre. Et pourtant, il est affirmé que la conférence nationale appelée à se tenir à Boumerdès du 3 au 5 février prochain devait permettre l'élaboration d'un nouveau projet de la formation et l'enseignement professionnels avec une projection à 2030. C'est en tout cas l'interprétation à accorder à la démarche des initiateurs de cette conférence nationale. Ce projet a pour objectif d'offrir à tous les citoyens concernés une formation de qualité, susceptible d'élargir leurs horizons pour contribuer efficacement à l'enrichissement du capital humain dans le pays. Il est dit que la conférence nationale s'ouvrira sur des principes universels à même de doter le citoyen de demain des moyens professionnels pédagogiques et pratiques nécessaires pour se placer sur le marché de l'emploi. A ces 2es assises de Annaba, il n'y a pas eu de logo pour mobiliser les principaux animateurs du secteur autour du projet basé sur le droit à une formation et un enseignement modernes, accessibles et de qualité. La désorganisation de cette manifestation socioéconomique importante pour l'avenir du pays, a été relevée. Point de documentation individuelle sur les thèmes et autres questions appelés à être traités. Et comme s'il s'agissait d'éviter de fournir des efforts, l'on a omis de faire le nécessaire pour l'exploitation des moyens de communication dont est doté l'Institut de la formation et de l'enseignement professionnels de Bouhdid (Annaba). Puisque le rendez-vous de Annaba est une approche dialectique destinée à préparer la transformation du secteur en un véritable moteur pour le développement socioéconomique du pays, il y a comme un hiatus au département de Nouredine Bedoui, le premier responsable du MFEP. Rien n'a été dit sur les contours du projet appelé à imprégner un nouveau souffle au secteur. Les orientations des travaux des 4 ateliers mis en exergue sur le tableau d'affichage difficilement accessible pour les 300 participants et les représentants de la presse, sont conçues selon des finalités essentielles à savoir : la demande économique et les dispositifs à mettre en place, les acteurs et les moyens ayant comme support les technologies de l'information et de la communication, la mise en place d'une structure pour une meilleure écoute de l'environnement socioéconomique. En termes plus académiques, il s'agit pour le MPEF de consolider la connaissance fondamentale, la prise en compte du marché de l'emploi, l'ambition individuelle des candidats à la formation et des besoins économiques pour le développement du pays. Lors de la séance plénière d'ouverture de ces assises, la représentante du ministre n'a pas abordé les mesures prioritaires pour la dynamisation du secteur. Rien n'a été dit sur l'acquisition des apprentissages fondamentaux, la maîtrise de la langue arabe et des langues étrangères, la fusion de l'enseignement et de la formation professionnelle et leur valorisation au développement de l'initiative de la prise du risque, de l'ouverture individuelle par la consolidation des compétences transversales, l'amélioration de l'offre, l'encadrement pédagogique, la gouvernance, la valorisation de l'élément humain et de la compétitivité de l'entreprise dans la formation professionnelle. Les thèmes retenus et les questions posées à ces 2es assises de Annaba appelés à être abordés lors des travaux en ateliers, seront-ils à la mesure des efforts consentis par l'Etat pour une formation et un enseignement de qualité ? Particulièrement en cette période où le système de la formation et de l'enseignement professionnels souffre encore de plusieurs dysfonctionnements comme le décrochage, l'encombrement, le nombre élevé des stagiaires à différents niveaux, l'état des infrastructures, l'intégration difficile de la vie professionnelle, le déficit en ressources humaines et la faiblesse de l'implication des acteurs locaux ? A Annaba hier, il n'y a pas eu de diagnostic pour prétendre à un remède. C'est pourquoi, en aparté, des participants ont souligné la nécessité d'attirer l'attention de leurs collègues activant en atelier sur l'identification des véritables défis et de proposer des solutions. Les multiples changements de stratégie (où en est le bac professionnel ?) ont créé un climat de méfiance pour ne pas dire délétère dans le milieu des jeunes exclus du système scolaire. Il y a également la relation avec les enseignants qui doit être revue pour valoriser leur travail en tant qu'acteurs principaux. On en saura un peu plus lors de la conférence nationale à Boumerdès. Mais faudrait-il que le ministère pense à créer les conditions de travail nécessaires pour mieux appréhender les problèmes. A Annaba, ces conditions étaient pratiquement inexistantes pour permettre aux participants et aux représentants des médias de disposer d'informations fiables. A. Djabali