Ces jours-ci, on parle du génocide arménien. Pourquoi doit-on revisiter le passé pour occulter les tueries de masses en cours : des génocides perpétrés au quotidien au nom de la prétendue guerre anti-terroriste. Dans cette chronique, nous nous consacrerons au cas irakien ; un génocide irakien entamé à grands pas depuis le déclenchement de la seconde guerre d'Irak(2003). «L'imagination de l'homme ne connaît aucune limite pour détruire», dit-on ; dans le génocide irakien, toutes les limites de l'horreur sont dépassées ! Ceci dit, on nous rabâche tous les jours de la Shoah (passée) des Juifs, en oubliant d'ailleurs les Tsiganes et les autres victimes de la barbarie des camps de la honte. Et on se tait scandaleusement sur les «Shoah» d'aujourd'hui. Il y en a à la pelle, à commencer par celle du peuple Karens en Birmanie. Dans cette parution, vous verrez le sort réservé aux communautés indiennes en Colombie lorsqu'elles gênent les multinationales, ou aux paysans qui revendiquent l'application du Droit : têtes coupées, fours crématoires, Indiens jetés vivants aux caïmans, etc., et cela par milliers ! Silence radio des médias occidentaux, plus prompts à s'inquiéter de la popularité de Chavez auprès de son peuple... Et que dire du génocide en Irak, accompli par ceux-là mêmes qui se prétendent les dépositaires du bien, de la liberté, de la démocratie, peuple lui aussi «élu» pour être un modèle, mais aux Etats-Unis cette fois ? Bilan de l'opération irakienne entamée en 2003 : - Un million et demi de morts (essentiellement des civils) - Cinq millions de réfugiés - Enfants nés avec des malformations à cause du phosphore blanc et de l'uranium appauvri - Manque d'eau potable, d'électricité, de soins de santé - Destruction du système d'enseignement (génération perdue) - Intimidations, enlèvements, meurtres d'universitaires, de journalistes, de médecins, d'ingénieurs, de leaders spirituels... Assassinats ciblés. Aucune enquête sur les meurtres, pas de coupables, pas de jugements... Il s'agit d'«éliminer la classe intellectuelle qui aurait pu devenir le fondement d'un nouvel Etat démocratique». Elle est belle, la démocratie imposée par l'Occident ! Et les pays «arabes» sont sommés de prendre les Etats-Unis comme modèle, s'aligner sur cet Etat, participer à ses guerres impériales, dérouler le tapis rouge devant ses dirigeants ? Et toutes ces atrocités se font pour que les financiers et les industriels puissent se goinfrer davantage ? Et cela ne suffit pas, on fait la même chose en Afghanistan, au Pakistan, en Syrie, en Libye, au Yémen, partout... C'est ça, le Prix Nobel de la Paix ? Parce qu'Obama est noir, souriant, avenant, beau parleur, le monde arabe devrait-il se réconcilier avec l'Amérique de Bush qui a commis des crimes d'Etat, de guerre, contre l'humanité ? Mais Obama est pire, et hypocrite, en plus ! (A suivre)