Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était, hier matin, l'invité de la rédaction, le directeur général de l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires de la région centre (EGSA), Mohamed Aoudia, a estimé, à propos du transport du fret par avion, de la «timidité» de certains opérateurs à utiliser les moyens aériens pour des raisons économiques. Compte tenu des nouvelles potentialités créées en matière d'exportation de produits agricoles, il fait état de l'engagement du ministère des Transports à développer certains aéroports qui ont des perspectives par rapport aux besoins de développement du fret. Dans ce sens, des travaux d'extension de certaines aérogares sont entamés. Il cite, à cet effet, ceux actuellement en cours, au niveau de l'aéroport d'El-Oued, destinés à répondre «dans l'immédiat» aux flux des exportations agricoles à partir de cette région, plus précisément de la pomme de terre qui transite en ce moment par Alger pour être exportée. Pour la prochaine récolte de pomme de terre, c'est-à-dire en automne, il sera mis à la disposition de la wilaya d'El-Oued, une petite aérogare fret qui répondra au besoin immédiat et prendra en charge dans les 2 500 tonnes, sachant que l'exportation actuelle est autour de 500 tonnes de pomme de terre. Il annonce que d'autres installations aéroportuaires vont faire l'objet de travaux analogues, afin de répondre aux mêmes préoccupations, à condition d'avoir la garantie de pouvoir remplir l'avion cargo pour que ça soit rentable. Par exemple, pour Biskra, pour l'exportation de dattes, il fait remarquer qu'entre El-Oued et Biskra, il y a 200 km et le ministère des Transports a opté pour installer l'aérogare fret à El Oued. Il avait indiqué auparavant que son entreprise gère 18 aéroports sur les 36 répartis à travers différentes régions du territoire et ouverts à la circulation aérienne publique, et assuré que toutes ces infrastructures répondent parfaitement aux normes internationales en matière de sécurité exigées pour assurer la quiétude et le confort des passagers y transitant, notamment en rapport avec ce qui a été fait depuis une vingtaine d'années. Il estime que, dans le monde, nos aéroports sont parmi les plus sécurisés, et la preuve en est donnée par les installations et les équipements (scanners, vidéo surveillance...) qui ont été placés depuis 1995. Il affirme que tous nos aéroports sans exception sont sécurisés. Il rappelle que contrairement à ce qui se passe ailleurs, le contrôle se fait à l'accès de l'aérogare en Algérie, de même qu'à l'accès des salles d'embarquement, pour empêcher l'intrusion de tout produit prohibé ou produit dangereux pour l'aéronef ou pour le flux de passagers, comme les explosifs. Il fait observer qu'en cas d'alerte, il y a une procédure qui est mise en place pour parer à tout risque, mais pour le reste du temps, les moyens sont mis en place et ils sont dans l'optimum. A propos du flux de passagers, il indique que l'aéroport d'Alger traite, à lui seul, quelque six millions de voyageurs, suivi de celui d'Oran (2 millions) et de Constantine (1 million). Il signale, en outre que beaucoup d'efforts ont été entrepris, depuis quelques années, pour faire diminuer les temps d'attente aux guichets d'enregistrement, notant que la compagnie Air Algérie a consenti beaucoup d'efforts dans ce sens. Il fait observer que l'implantation d'un aéroport répond à une prévision de trafic à moyen et long terme. La conception se fait sur une vingtaine d'années en fonction d'un trafic prédéfini sur la base des statistiques. Il fait observer que plusieurs aéroports qui dépendent de l'EGSA-Centre ont connu des extensions nouvelles. Le DG de l'EGSA région Centre a enfin évoqué les questions des aérogares construites pour des raisons économiques (Boussaâda, pour le tourisme) mais aussi pour désenclaver certaines régions du pays (In Salah). Il existe, annonce-t-il, le projet de faire de l'aéroport de Ghardaïa un hub.