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Azel de Bombino ou l'exquise extase
Publié dans La Nouvelle République le 24 - 04 - 2016

Sur son quatrième album, Azel, le guitariste nigérien Bombino illumine les cordes de sa guitare et cherche la transe pour mieux l'offrir à son public.
C'est d'abord un accord de guitare qui prend son élan. Quelques notes seulement en apesanteur, bientôt rejointes par une batterie rock endiablée et des battements de mains fiévreux. «Mes frères, chante Bombino en tamasheq, loin de votre culture ancestrale, votre personnalité disparaît tout comme votre esprit». Azhar zaman, le premier morceau d'Azel, le quatrième album de Bombino campe le décor. Enregistré entre Niamey et Applehead, le studio de Dave Longstreth du groupe Dirty Projectors, dans l'Etat de New York, Azel trace un peu plus la trajectoire particulière de Bombino dans le monde du rock et des musiques touarègues. En une décennie, le Nigérien est devenu l'un des plus emblématiques ambassadeurs de cette culture, avec son regard asymétrique, sa voix douce et son jeu de guitare hypnotique. Ancrage Azel, c'est un point de départ pour Bombino. C'est d'abord le nom de l'oasis à dix kilomètres de Niamey, où adolescent, il partait à pied ou à vélo écouter des cassettes de Bob Marley, Tinariwen ou Ali Farka Touré et passait des heures à gratter sa guitare. C'est aussi le nom de l'auberge du couple de Français, qui lui a donné confiance et encouragé à persévérer dans la musique. C'est enfin la première école en tamasheq, dont viennent plusieurs représentants de la culture touarègue. Pour toutes ces bonnes raisons, Bombino a voulu baptiser son quatrième album Azel. «Pour se rappeler surtout ces moments de partage où l'on prend la guitare et même si les cordes sont cassées et qu'il n'y a pas de matos, on a envie de jouer ensemble», insiste-t-il. C'est dans cet esprit qu'il a voulu enregistrer cet album : «avec les membres du groupe, nous avons beaucoup joué, comme si on répétait, d'abord à Niamey, puis en studio». Pour ce guitariste transcendé par l'expérience du live, l'exercice du studio n'a rien d'évident... «C'est comme si tu présentais ton projet, un dossier ou un examen. Forcément, il y a de l'émotion. De la peur tout simplement, c'est normal. On ne peut pas s'empêcher de se demander si cela va plaire aux gens». Pour ce quatrième album, il part de l'énergie brute du rock'n'roll, de la tradition du tendé, s'inspire du jeu de guitare «classique» d'Ali Farka Touré et du reggae jamaïcain. Son projet, c'est d'emmener la musique touareg vers d'autres horizons sans la dénaturer. Une rythmique reggae, qui lui rappelle le «pas du chameau», s'invite sur plusieurs morceaux. Une tentative pas si surprenante, tant les musiciens touaregs revendiquent souvent l'influence de Bob Marley. «Quand j'étais plus jeune, des vendeurs faisaient le tour des villes à Kidal, Niamey, Djanet, Tombouctou avec des cassettes copiées. Il y a un voyage entre ces peuples-là et c'est comme une grande caravane qui transporte des cassettes. Ce n'étaient pas des albums originaux, mais des mix avec du Tinariwen, un morceau de Takamba, Ali Farka Touré, Dire Straits ou Bob Marley. A l'époque, c'était aussi une technique pour saluer ses proches ou donner des nouvelles. Les gens enregistraient des messages entre les chansons, ou juste avec quelques notes de guitare». Du coup, rien de plus naturel pour lui que d'introduire du reggae dans son rock du désert. Recette Bombino a déjà travaillé avec des stars américaines, et son dernier album, Nomad, était enregistré dans le studio de Dan Auerbach des Blacks Keys à Nashville. Ici, Dave Longstreth est peu intervenu dans sa musique. Il a laissé le temps à la magie d'opérer et respecté l'amplitude du jeu de guitare de Bombino.Car c'est ce qui le différencie des artistes touaregs de sa génération : pour mettre son public en transe, il vise le même état. «Ce n'est pas à moi de l'expliquer, mais oui, évidemment, je cherche cette note qui sort du fond du cœur que je donne au public, et qui me le rend ensuite», sourit Bombino. Le guitariste nigérien a donné des centaines de concerts, sur les scènes des plus grands festivals à travers le monde, mais surtout électrisé les nuits sahariennes, avec juste un ampli et une guitare. Et c'est cette spontanéité brute qui fait sa force. «Au désert, il y a cette envie de jouer de la guitare, de l'écouter. Elle est tellement intégrée à cette communauté, on ne peut pas expliquer... Les gens viennent même pour la toucher, seulement. Le groupe Bombino cherche quelque chose à part, un tempo qui monte et qui descend. Ce sont des calculs pour faire danser les gens». Quels que soient les albums, les studios ou les collaborations, Bombino reste constant : avec sa guitare, il cherche l'étincelle, celle qui embrasera la nuit, jusqu'aux premières lueurs du jour.

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