Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction, le directeur de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Hafidh Aourag, se dit satisfait par l'insertion et l'implication de nombre de chercheurs expatriés qui reviennent au pays, d'année en année, dit-il, grâce aux mécanismes efficients qui existent aujourd'hui pour faciliter leur intégration dans la recherche scientifique en Algérie. Ces mécanismes, précise-t-il, sont divers. Le premier d'entre eux, dit-il, est que les conseils scientifiques des centres et unités de recherche doivent avoir 25% de leur composante en chercheurs issus de la communauté algérienne à l'étranger pour qu'ils contribuent à la fois à l'effort de recherche et à la mise en place des programmes au niveau de ces structures. Il distingue trois catégories de «compétences algériennes à l'étranger : ceux qui ont des positions stratégiques au niveau des structures de recherche ou de développement technologique où ils exercent, ceux qui exercent des activités de recherche pure, ceux qui exercent en qualité d'enseignants dans les universités ou dans des instituts de formation. Leur nombre total ne dépasse pas 500, précise-t-il. Il y a, ajoute-t-il, un très bon partenariat avec les chercheurs algériens exerçant à l'étranger, il y a l'annuaire de toutes ces compétences. M. Aourag s'inscrit en faux contre l'idée que des scientifiques algériens aient, à un moment, fait l'objet d'une marginalisation, alors qu'ajoute-t-il, l'une des premières actions a été de rechercher les moyens de les intégrer dans le processus national de recherche scientifique. Il y a un décret présidentiel, fait-il savoir qui définit les droits et devoirs des chercheurs qui sont à l'étranger et les avantages qui leur sont accordés comme par exemple voyager en 1re classe, pris en charge et rémunérés. Il y a eu, fait-il remarquer, 320 parmi ces chercheurs qui participent aux programmes nationaux de recherche. A propos des chercheurs qui reviennent, il y a, dit-il, deux catégories : ceux qui reviennent après être partis à l'étranger avec une bourse, ce sont des jeunes de moins de 30 ans et ils constituent 80% des chercheurs algériens qui reviennent au pays, la deuxième catégorie est constituée par ceux qui ont plus de 30 ans passés à l'étranger et qui veulent retourner au pays pour que l'on profite de leur expertise. Selon lui, depuis 2010, ils sont quelque 100 chercheurs qui reviennent annuellement au pays, soit pour y faire profiter momentanément de leurs travaux, soit pour s'y installer définitivement, c'est le cas de la majorité qui se stabilise en Algérie. M. Aourag fait savoir que 30 000 étudiants boursiers ont été envoyés en formation à l'étranger depuis l'indépendance, dans les années 80, les «meilleures années», il y en avait un millier par an. Sur ce nombre, admet-il, seuls 30% sont revenus au pays. Il explique ces défections par la phase de déstabilisation de la recherche scientifique créée par la dissolution de l'Office national de recherche scientifique et la traversée du désert imposée à la recherche. La mise à niveau des infrastructures de recherche et les équipements scientifiques dont ils sont dotés, leur permet, assure-t-il, de trouver le même environnement que celui qu'ils ont laissé, afin de faire des travaux de recherche de haut niveau. En tout état de cause, affirme-t-il, la recherche scientifique et les excellentes compétences qui la managent se portent bien et produisent d'excellents résultats, relevant, toutefois, que le maillon faible est encore constitué par le développement technologique du fait de l'absence d'une courroie de transmission mettant en relation le système national de recherche scientifique et l'entreprise algérienne. Le budget alloué, fait-il savoir, à la recherche est de 5 milliards de dinars par an et les structures de recherche rapportent maintenant de l'argent à l'Etat. Sur 1 400 laboratoires 30% font du bon travail et une dizaine de pôles d'excellence sont érigés. Il y a eu 12 000 publications en 2000 et en 2016, il y en a 50 000. Il termine par une de note de satisfaction en révélant que l'Université de Tlemcen est rentrée dans le top 1000, à la 920e place.