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Dissection psychologique du conflit de générations
Publié dans La Nouvelle République le 22 - 11 - 2016

Rigoureux, presque clinique, entre confession délirante sur la perte d'identité et critique d'une élite sociale au lien générationnel perverti, L'Effacement, second livre de Samir Toumi, se lit comme un roman sur l'effondrement psychique d'un homme écrasé par l'ombre de son père.
Trois ans après Alger, le cri, un récit personnel et poétique sur les liens entre un homme et sa ville, Samir Toumi emprunte une voie littéraire différente avec une fiction de 215 pages - au style froid et à la logique implacable - sur le fils d'un Moudjahid qui voit disparaître, le jour de ses quarante-quatre ans, son reflet dans le miroir. Cet homme - au nom inconnu et qui parle à la première personne - vit dans une grande aisance matérielle, a un travail stable dans une entreprise publique et s'est récemment fiancé à Djaouida, une jeune fille choisie pour lui dans le même milieu social. Dans cette vie bien réglée, un évènement agit sournoisement sur l'équilibre mental du narrateur : la mort, un an auparavant, de son père, le Commandant Hacène, personnalité politique de haut rang durant la guerre de libération et après l'indépendance de l'Algérie, un intellectuel «mondain» et homme «colérique» à la «réputation de playboy». Si le sens du «syndrome de l'effacement» comme métaphore du poids d'une génération de «bâtisseurs de l'Algérie», mythifiée au point d'«étouffer» la génération suivante est évident, la manière dont il est illustré par l'auteur, s'avère, elle, plus subtile. L'écrivain introduit, dès les premières pages du roman, le personnage du «Docteur B», un psychiatre et psychanalyste que le narrateur consultera pour en apprendre davantage sur ces effacements. Ce choix de dérouler le récit à partir des questions du thérapeute permet à l'auteur de brosser un portrait psychologique des plus précis de son personnage, à travers son attitude, ses réactions face aux évènements, mais aussi ses relations familiales et professionnelles. Au fur et à mesure des séances de thérapie et de l'aggravation des symptômes, le lecteur découvre un quadragénaire taciturne, sans amis, sans esprit d'initiative : un homme «vidé» par l'absence du père, tant sa propre existence «ne se déployait qu'en fonction de lui (le père), qu'à partir de lui». L'évocation des liens familiaux, notamment avec le frère Fayçal décrit comme «radicalement» différent, ou encore de la proximité entre son état et celui de sa mère, murée dans la sénilité et le silence après son veuvage, introduit aussi la montée d'une violence héritée du père et exacerbée par la maladie. Ce renversement progressif du caractère du personnage atteint son apogée dans la deuxième partie du roman, intitulée «Oran», une sorte de parenthèse sensuelle et désinhibée après une fugue que l'écrivain décrit en balançant entre clichés, ironie et réalisme. Samir Toumi fait preuve, dans cette seconde partie, d'une grande maîtrise dans la construction de personnages secondaires, aussi exubérants les uns que les autres et inspirés par l'univers interlope des nuits oranaises. Ce changement de ton, correspondant à l'apparition d'un délire paranoïaque chez le narrateur, prépare la troisième partie intitulée «Absences» où la perte d'identité se matérialise de manière inattendue pour le lecteur. Ces éléments confèrent à l'«effacement», un premier roman à la construction cohérente et au style minimaliste, une maîtrise et une sobriété qui contraste avec les élans lyriques et la subjectivité du premier ouvrage de Samir Toumi, un récit proche de l'autofiction. Quant à la comparaison entre ses deux livres, parus chez Barzakh, elle permet de mesurer l'évolution de l'auteur, venu tard à l'écriture et qui s'est effacé derrière la fiction pour mieux imprimer sa trace dans le champ littéraire algérien.

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