Le chef des forces armées de Norvège craint des incidents entre Etats-Unis et Russie sur fond de guerre en Syrie. «Vladimir Poutine a fait à son peuple une promesse symétrique à celle de Donald Trump (aux Américains) durant sa campagne : rendre à la Russie sa grandeur et les puissances occidentales ne doivent pas perdre de vue cette donnée stratégique fondamentale.» Ce point de vue est celui du chef des forces armées norvégiennes depuis 2013, l'amiral Haakon Bruun-Hanssen, un sous-marinier de 56 ans, que le Monde a rencontré lors du Forum international sur la sécurité d'Halifax (Canada) le 19 novembre. La Norvège, membre de l'OTAN depuis sa création en 1949, occupe au nord de l'Europe un poste d'observation privilégié de la confrontation stratégique en cours. Son armée, «petite mais bien équipée et entraînée», selon les experts de l'Institut international des études stratégiques (IISS), compte 26 000 militaires, et plus 45 000 membres dans la garde nationale. Elle possède des forces en constante modernisation – dont une brigade mécanisée, trois escadrons de F16 bientôt remplacés par des F35, six sous-marins Ula, trois groupements de forces spéciales. La défense norvégienne est focalisée sur «l'incertitude que la Russie a créée ces deux dernières années», depuis l'annexion illégale de la Crimée et la déstabilisation de l'Ukraine. Face à «ce voisin le plus proche qui dispose d'importants moyens militaires, la priorité est de défendre le territoire national et de protéger l'espace régional», rappelle l'amiral. La marine est principalement déployée sur la mer de Barents et la mer de Norvège. Tentatives diplomatiques pour régler le conflit, le Conseil de sécurité se penche sur l'action humanitaire Des tentatives diplomatiques se sont succédé sans que celles-ci ne débouchent sur un consensus sur la manière de résoudre le conflit en Syrie, compromettant davantage l'action humanitaire sur laquelle doit se pencher aujourd'hui le Conseil de sécurité de l'ONU. La réunion du Conseil de sécurité, prévue dans l'après-midi, intervient au moment où des «divergences substantielles» subsistent entre le gouvernement syrien et l'ONU, et chaque partie y va de sa propre définion et établit que ces points de divergences se rapportaient sur deux sujets différents. Pour l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, ces divergences portent principalement sur des supposées frappes aériennes de l'armée syrienne sur des hôpitaux dans les quartiers tenus par les groupes armés dans l'Est d'Alep, des faits que le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Al-Mouallem a catégoriquement démenti. Néanmoins, M. Al Mouallem a voulu apporter l'attention de la communauté internationale sur un autre point de désaccord celui lié à une «administration autonome» des groupes armés dans la métropole d'Alep, une idée de l'émissaire de l'ONU que le gouvernement syrien vient de rejeter.