Quand quelqu'un est radin, il l'est à vie. L'expérience nous en a donné des preuves indiscutables. On ne peut pas aller contre la nature. Quelqu'un qui naît radin n'a aucune chance ni aucune raison de changer. C'est un vicieux qui n'arrive jamais à se guérir. Un radin est une forme d'avarice très répandue dans le monde. Pour découvrir que quelqu'un est avare, il faut l'avoir fréquenté quelque temps. On le reconnaît parfois quand il doit payer : il devient pâle, cramponné sur son porte monnaie, instable dans son comportement. Le radin en littérature Les écrivains, dans le choix des personnages, optent pour la diversité des caractères qui donnent du charme à une œuvre dramaturgique ou romanesque qui présente ce gendre de vicieux à divers moments de son parcours. Le radin est présenté plusieurs fois en relation avec son univers et face à divers individus sages, polis, menteurs, espiègles, timides, hypocrites, sincères, malins, naïfs, méchants, bons et la liste est longue tant la diversité est vaste et inimaginable. Le plaisir des hommes de plume, c'est de mettre en scène des personnes opposées par le caractère, le niveau de connaissance de la vie en société, le physique. ? il crée des situations de conflit qui plaisent aux lecteurs ou aux spectateurs. C'est le cas d'Harpagon dans l'avare de Molière. Un maniaque maladif qui n'arrête pas d'étonner par ses manières. Il a peur à tout instant qu'on vienne lui voler son argent qu'il a amassé toute sa vie. Sa fortune est dans les sacs et les sacs dissimulés dans un coffre. La nuit, il ne dort pas car il imagine diverses situations, il voit des voleurs partout. Il se réveille au milieu de la nuit pour être sûr que sa fortune est toujours là, intacte. Quand il est mis en scène, il a une manière de dialoguer tournée vers son argent, son vice. Quand on est obsédé par l'argent, on devient un vicieux. On ne donne rien de son argent, on vit dans la misère par peur de se ruiner. L'avare ne pense même pas renouveler sa literie ni ses vêtements. Dans une scène de la pièce théâtrale, son partenaire eut cette réplique cinglante : la pauvreté n'est pas un vice, mais l'avarice en est un grand. «Le père Goriot » du roman du même nom de Balzac, le père est pourri d'argent, mais il préfère vivre dans une pension de famille destinée à une classe sociale inférieure. Une page décrit les pensionnaires en train de manger comme des animaux». Le radin dans le vécu quotidien c'est un personnage astucieux dans la réduction de ses dépenses. Il fait de façon à dépenser le moins possible, pour économiser plus. Quand il va au marché il doit regarder les prix avant de se fixer sur un marchand, celui qui vend à meilleurs prix même si la marchandise est de qualité inférieure. Le radin est difficile avec les marchands et il achète le moins possible. Mais un radin trouve toujours moyen d'économiser au maximum dans la consommation du gaz, de l'électricité, pour le téléphone, il est hors de question de gaspiller lui qui allume le moins possible pour que la facture soit la plus inférieure possible. Il faut savoir qu'il y a partout des radins dans le monde. Au Pays Bas, « un sous c'est un sou » en dit long sur l'état d'esprit, c'est une expression qui leur colle à la peau car, paraît-il ils le montrent bien quand ils vont en groupe pour manger ou boire ; chacun paye pour soi. Payer pour les autres est une mauvaise habitude bien de chez nous. Beaucoup de radins regardent les vitrines mais personne n'achète et quand ils doivent acheter, ils marchandent beaucoup en essayant d'obtenir le maximum de remise. Avec eux, certains marchands sont fermes et ils les envoient paître très souvent. On raconte qu'en Hollande, un propriétaire de maison loue chaque mètre carré de son jardin. S'il a un grand jardin, on imagine la somme qu'il perçoit au bout d'un mois ou d'un an. Les locataires sont des campeurs, donc les loyers sont forfaitaires. C'est une idée d'un radin hors du commun qui a toujours soif d'argent. On vous donne quelques exemples bien de chez nous. Parmi les taxieurs clandestins, il y a ceux qui occupent des postes importants, ils gagnent des salaires élevés, mais ça ne leur suffit pas, ils transportent les voyageurs en difficulté, le soir, ils savent où les trouver. Ils leur demandent des tarifs de racketeurs. Ils le font chaque jour et pendant l'année avec des bons d'essence qui leur sont payés. Parmi les marchands, les radins se signalent par leur comportement vis-à-vis de leurs employés qu'ils font travailler jusqu'à épuisement. C'est une branche d'activité où les employés n'ont pas le droit de revendiquer des droits sous peine de se faire mettre à la porte. Beaucoup de candidats à n'importe quel travail existent. On a assisté à un marchand travaillant la nuit et qui envoie un employé au loin muni d'une lampe en lui recommandant de n'allumer cette lampe qu'en cas d'obscurité absolue empêchant de marcher. La radinerie est une forme de sobriété qu'on s'impose pour soi et les siens. Avec les radins, il faut consommer le moins possible de denrées alimentaires, de café, de pain et quand un des leurs est malade, ils sont malades parce que cela laisse supposer qu'il faut acheter des médicaments. La radinerie est une maladie incurable. Le radin est né radin, il le reste à vie. Ils le sont même avec leurs vêtements qu'ils font l'effort d'user le moins possible. Certains d'entre eux évitent de toucher le col de leur chemise avec la peau du cou.