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Le comité du suivi et du développement des investissements permettra-t-il de débureaucratiser l'économie ?
Publié dans La Nouvelle République le 05 - 05 - 2017

J'ai souligné, dans différentes contributions nationales et internationales depuis les impacts de la crise mondiale d'octobre 2008, crise non encore terminée (voir www.google.com) que l'Algérie a les potentialités de sortie de crise et que la situation est différente des impacts de la crise de 1986 avec des réserves de change appréciable bien qu'en baisse (112 milliards de dollars au 1/01/2017) et endettement très faible (moins de 4 milliards de dollars, l'Algérie ne connaissant pas de crise financière à court terme mais une crise de gouvernance.
Dans ce cadre comment ne pas poser la question: où est la moralité des candidats , vecteur cardinal en politique, et où sont les programmes socio-économiques des différents Partis à la veille des élections législatives du 04 mai 2017?
1.- Mais pour que cette crise de gouvernance ne débouche sur une crise financière avec l'épuisement des réserves de change cela nécessite l'urgence de corriger l'actuelle politique d'investissement et notamment industrielle de l'Algérie qui, non adaptée au nouveau mouvement historique mondial, vivant de l'illusion de l'ère mécanique du passé et du slogan dépassé quant le bâtiment va tout va, ne peut que conduire le pays, avec la faiblesse de la vision stratégique et la baisse des recettes de Sonatrach qui sera de longue durée, vers une impasse et le risque d'aller vers le FMI 2018/2019, ce qu'aucun patriote ne souhaite. Et ce au vu d'avis et de rapports reçus d'experts algériens dont d'anciens ministres et d'experts étrangers travaillant sur les mutations des filières mondiales et dans de grands laboratoires de recherche ou firmes.
La majorité de ces rapports dont les derniers en date étant, la déclaration du secrétaire général de l'UGTA lors de la Tripartie du 06 mars 2017 qui a dénoncé la fonctionnarisation de l'économie et le blocage à l'investissement et la déclaration du FMI en date du 13 mars 2017 pour qui les réformes n'ont pas encore été entamées, soulignent le manque de cohérence, de maturation des études de faisabilité, Avec à terme le risque de l'accroissement de l'endettement et de la dépendance (ratio de balance devises et technologique) et de faillites à terme pour bon nombre d'unités qui ne tendront pas face à la concurrence internationale comme par exemple les innombrables unités de miroiteries, de cimenteries , de montage de voitures du fait de la faiblesse des capacités (coût/qualité selon les normes internationales), et ce aussitôt arrivé à terme les exonérations fiscales accordées qui constituent des subventions supportées par le trésor public. D'ailleurs, contrairement aux discours euphoriques, par exemple le problème du foncier qui ne saurait se limiter à des assiettes de terrain à des prix exorbitants sans utilités, n'est pas encore résolu.
Ce Comité de veille présidé par le Premier ministre , ayant délesté les prérogatives au ministère de l'Industrie, doit corriger les effets négatifs du passé afin d'anticiper sur toutes les difficultés pouvant surgir et freiner la politique nationale d'investissement et d'être interactif pour proposer des actions et solutions de facilitation. Selon le décret exécutif en date du 05 mars 2017, il est présidée par le ministre, composé des secrétaires généraux des ministères de l'Intérieur et des Collectivités locales, des Finances, de l'Industrie et des Mines, de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, ainsi que du ministère de l'Aménagement du territoire, du tourisme et de l'artisanat, le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi), celui de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) et le président de l'Association professionnelle des banques et établissements financiers (Abef),.
Le Comité de veille procède à la collecte, le traitement et l'analyse des données et informations relatives à l'investissement, la surveillance et l'observation active de son environnement et des conditions dans lesquelles sont réalisés les projets d'investissement. Il détecte aussi les évolutions et changements dans le domaine de l'investissement, des entraves à l'acte d'investir et à la création d'entreprise et des bonnes pratiques pouvant faire l'objet d'échange (benchmarking) inter wilayas. Il élabore régulièrement des notes d'analyse et d'alerte sur la situation de l'investissement et les perspectives de son développement, l'anticipation des contraintes et des opportunités d'investissement, les mesures permettant de favoriser l'amélioration de l'environnement de l'investissement, selon le document, selon les services du Premier ministre.
2.- Le savoir et le culturel, en ce XXIème siècle sont les facteurs fondamentaux du développement . De plus en plus, les directions d'entreprises demandent aux salariés de produire la connaissance de leur propre travail. Cette production de connaissances repose sur des formes d'engagement et d'implication qui font jouer un rôle central à l'initiative, à l'intuition, aux jugements,( la fameuse boite à outils japonaises source d'innovation par le collectif des travailleurs ) mais aussi aux capacités des individus et plus largement aux "savoirs sociaux" Aussi, le capital se socialise dans différents dispositifs techno-organisationnels influant dans le rapport des individus au travail.
Cependant les enquêtes montrent clairement que cette extension des savoirs sociaux s'accompagne de nouvelles formes de segmentation, qualifiés/non qualifiés ; mobiles/immobiles ; jeunes/vieux ; homme/femme et d'un partage des activités et services qui deviennent de plus en plus marchands (délocalisation avec l'informatique en Inde, l'électronique au Japon, Corée du Sud ...etc.) Cette approche socioculturelle qui rend compte de la complexité de nos sociétés dont le transfert de technologie en est l'aspect apparent doit beaucoup aux importants travaux sous l'angle de l'approche de l'anthropologie économique de l'économiste indien Nobel Amartya SEN où d'ailleurs selon cet auteur il ne peut y avoir de développement durable sans l'instauration d'une véritable démocratie et la prise en compte de l'anthropologie des sociétés.
Et l'on doit tenir compte en ce XXIème siècle de la quatrième révolution économique irréversible entre 2020/2030, avec l'avènement de la société de l'information, le monde étant devenu une maison de verre avec la révolution des télécommunications – Internet et de l'économie de la connaissance qui doit imposer à l'Algérie (Etat et entreprises) tant son adaptation qu'une surveillance active de son environnement national et international.
3.-Quelles sont les défis futurs de l'Algérie face à la 4ème révolution économique ? Les changements d'organisation périodiques démobilisent les cadres du secteur économique public, et même les investisseurs locaux et étrangers montrant clairement la dominance de la démarche administrative et bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique assistant à un gaspillage des ressources financières et à un renforcement de la dynamique rentière et bloque tout transferts de technologie. Le blocage essentiel de l'investissement local et étranger est le terrorisme bureaucratique qui se nourrit du manque de visibilité et de cohérence dans la réforme globale.
En effet, cette situation est imputable fondamentalement au manque de visibilité et de cohérence dans la démarche de la réforme globale (absence de consensus politique et neutralisation des rapports de force) n'ayant jamais abordé une manière claire le futur rôle de l'Etat face aux mutations tant internes qu'internationales. D'où l'importance des dossiers éminemment politiques comme celui des hydrocarbures, lieu de la production de la rente, du système financier, lieu de distribution de la rente, et celui du partenariat-privatisation , couplé avec celui d'un système socio-éducatif performant ,lieu de la production de la plus value qui en dynamique engendrera de nouvelles forces sociales soit rétrogrades si l'on s'oriente vers un nouveau monopole privé, soit porteuses de progrès si l'on instaure une totale transparence pour une économie de marché véritablement concurrentielle.
Le défi futur est d'avoir une vision stratégique qui fait cruellement défaut donc s'inscrivant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, sa place naturelle est dans l'espace africain et méditerranéen Force est de constater qu'au moment où les entreprises mondiales , grandes et PMI/PME s'organisent en réseaux, correspondant à une phase historique où l'entreprise, se concentrant sur ses métiers de base en externalisant bon nombre d'activités secondaires, où l'industrie manufacturière connaît une crise rarement égalée au niveau mondial, l'Algérie continue de fonctionner sur des schémas périmées.
L'on devra impérativement éviter des expérimentations théoriques avec des coûts faramineux pour le pays, l'expérience de ces micro unités de voitures dont la majorité risque la faillite à terme après avoir bénéficié des avantages fiscaux et puisé dans les réserves de change pour leurs composants , toute unité fiable devant vivre à l'avenir sur son compte devises. Comme il ne faut pas rêver, et indure en erreur les autorités du pays, car il sera difficile d'exporter le ciment dont de grands investissement sont été réalisés en Afrique et où l'on assiste à des surcapacités dans le monde surtout avec les nouveaux modes de construction fondées sur l'efficacité énergétique.
4.- Que deviendra le pays si l'on n'a pas préparé dès maintenant l'ère hors hydrocarbures devant créer le cadre propice afin d'éviter des tensions sociales à terme pour deux raisons. Première raison, la croissance de la population active, c'est-à-dire que le flux annuel de demandes d'emplois et une réduction du taux de chômage actuel implique un taux de croissance élevé pour atténuer à terme les tensions sociales. Il existe des lois économiques universelles applicables à tous les pays : le taux d'emploi dépend du taux de croissance et des structures des taux de productivité. On ne crée pas des emplois par des lois et décrets : c'est l'entreprise qui crée l'emploi.
Or, Sonatrach ne créant pas d'emploi est déjà en sureffectifs. Pour créer trois millions d'emplois, il faudra un taux de croissance entre 2017/2020 minimum de 7/8% minimum par an, à moins que le gouvernement ait des solutions innovatrices loin des actions de distribution de salaires fictifs au nom de la solidarité ou des milliers de jeunes s'adonnent temporairement à désherber les routes ou à faire et refaire des trottoirs. Les résultats des organismes chargés de l'emploi, ANDI l'ANSEJ autant que le CNAC, sont mitigés malgré les nombreux avantages accordés. Or, la population en âge de travailler augmente chaque année de près de 3,4%. Deuxième raison, le projet de loi de finances fait une projection sur les trois prochaines années sur la base d'un prix de référence du baril à 50 dollars en 2017, 55 en 2018 et 60 dollars le baril en 2019 avec un cours de la devise nationale de 108 dinars le dollar et une inflation moyenne de 4%.
Le taux de croissance serait de 3,9% en 2017, de 3,6% en 2018 et de 4,3% en 2019. Dans son rapport du 11 janvier 2017 de la banque mondiale (BM), les prévisions de croissance pour l'Algérie sont en baisse, passant de 3,6% en 2016 à 2,9% en 2017, 2,6% en 2018 et 2,8% en 2019, en raison du recul des dépenses dans les infrastructures, principal moteur de la croissance et du climat des affaires. Comparé aux dépenses sur la population, des pays similaires en voie de développement dépensant le 1/3 de l'Algérie ont des taux de croissance plus importants. Ces dépenses ont été rendues possible essentiellement grâce aux recettes exceptionnelles des hydrocarbures Qu'en sera-t-il si le cours stagnent à 50/55 dollars ou encore moins entre 40/45 dollars.
Aussi, il y a donc risque de tensions sociales croissantes en cas d'amenuisement des ressources financières, ne posant certes pas de problèmes pour trois années devant utiliser minutieusement les 112 milliards de dollars de réserves de change fin 2016. S'impose une stratégie d'adaptation de la future politique du gouvernement ballottée entre deux forces sociales, la logique rentière épaulée par les tenants de l'import, et de la sphère informelle malheureusement dominante, et la logique entrepreneuriale minoritaire.
En fait le transfert de technologie ne saurait se limiter à l'aspect technique mais renvoie à l'organisation de la société algérienne face aux mutations tant internes que mondiales. La nouvelle politique doit s'attaquer à l'essence, c'est-à-dire à l'inefficacité de la dépense publique, vecteur de concentration des revenus au profit de couches spéculatives, qui ne peut qu'entraîner une détérioration plus poussée du pouvoir d'achat des Algériens.
5-. Evitons les utopies et des discours irréalistes de croire que des lois, mentalité bureaucratique des années 1970 (dans les pays développés n'existent pas de lois, le marché étant le taux directeur), résoudront tous les problèmes alors qu'il s'agit de s'attaquer aux blocages au niveau du fonctionnement de la société.
Comme l'impact mitigé de tous les codes d'investissement depuis l'indépendance politique et l'impact mitigé de l'ANDPME créée le 03 mai 2005, qui est l'instrument de l'Etat en matière de mise en œuvre de la politique nationale de développement des PME et qui a été doté 400 millions d'euros consacrés à la mise à niveau des PME. Egalement cette généralisation de la règle des 49/51% où l'Algérie supporte tous les surcouts, qui doit être appliquée qu'aux secteurs stratégiques, une minorité de blocage de 30% pour les segments non stratégiques, dont les pertes d'erreur de politique économique peuvent se chiffrer en dizaines de milliards de dollars, d'où l'importance de cet organe de veille souhaité par l'ensemble des partenaires économiques et sociaux lors de la Tripartie du 06 mars à Annaba où a été dénoncé le blocage à l'investissement . Les choix de développement des filières doivent coller avec la structure socio-économique et culturelle du pays.
Les emplois créés dans le secteur lourd à forte intensité de capital coûtent entre 4 et 10 fois plus que dans une PMI. Ceci résulte en une industrie peu créatrice d'emplois dans un pays à forte croissance démographique. La dépendance technologique propre à l'outil économique existant ne peut plus s'accorder de l'absence d'ouverture du capital vers les groupes internationaux et du contrôle rigide du commerce extérieur. Pour les entreprises privées, les performances sont encore freinées par le savoir-faire entrepreneurial limité mais aussi par la difficulté d'accès aux technologies modernes et par des normes de qualité obsolètes. Professeur des universités, expert international. Dr Abderrahmane Mebtoul


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