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Une ville marginalisée
Publié dans La Nouvelle République le 29 - 12 - 2018

Pourquoi surnomme-t-on la localité de Bordj-Ménaiel par le chiffre quinze et demi ? Une question qui mérité réponse certes : le chiffre quinze et demi n'est pas relatif à une demi-wilaya mais sa signification est beaucoup plus profonde, c'est une agglomération qui a été marginalisée par les hautes instances gouvernementales, et ceci depuis l'indépendance à ce jour. La population ménailie a perdu ses repères à cause d'hommes incompétents. Autrefois, elle dépendait de la wilaya de Tizi Ouzou, en quelque sorte la Grande-Kabylie où la langue courante était le kabyle, malheureusement à Bordj-Ménaiel, la société bordjienne utilisait beaucoup la langue du Saint Coran sans vouloir insinuer qu'il ne connaissait pas l'amazighité. Le côté sud de la région était amazighe, le coté nord arabophone tout en étant kabyle.
Le quinze et demi est le résultat de u défunt Houari Boumedienne à Tizi-Ouzou où il a constaté de visu les manques à pouvoir pour cette wilaya et où au final, il avait accordé si la mémoire est juste plus de 54 milliards à cette wilaya : Tizi-Ouzou a grandi au détriment de Dellys et Bordj-Ménaiel qui n'ont rien vu venir de cette pactole. Le Printemps berbère et les manifestations kabyles se sont déroulées à travers les communes de Tizi-Ouzou, Bordj-Ménaiel n'avait pas réagi. Ajoutez à cela l'accession de la JSBM en division nationale pour représenter la wilaya de Tizi Ouzou dans les années 1983. Une décision gouvernementale décida la création de la wilaya de Boumerdès sous le numéro 35 et Bordj-Ménaiel en fit partie.
La situation stratégique de la commune de Bordj Menaïel, ses capacités humaines, son emplacement pas très loin des grandes montagnes de Sidi Ali Bounab, Timezrit, de Ghoumrassa, Chracher, Bougaoua, de Baghla et Aïn Skhouna, dont le nom est associé à l'histoire de la Révolution ne lui ont pas permis de se développer et de promouvoir les activités industrielles, commerciales, touristiques, culturelles et sportives en mesure de répondre aux nombreuses attentes de la population qui ne cesse de subir les conséquences désastreuses d'une situation qui date de l'époque coloniale. Comment se fait-il qu'une commune historique comme Bordj Menaïel, distante de 35 km de Tizi Ouzou et 30 km du chef-lieu de wilaya de Boumerdès, de 70 km de la capitale Alger est-elle devenue une localité sans âme ? Pourquoi un tel constat amer qui n'honore en aucun cas les habitants de cette charmante et paisible ville ? La réponse est simple : c'est la faute à la génération actuelle qui n'a pas pu remplacer les anciens, partis vers l'au-delà qui, eux, étaient une source de référence positive à tous les niveaux, que ce soit dans le domaine de l'éducation ou autres. Ils sont partis, ceux qui étaient réputés défendre la localité par la transparence, la bonne parole, l'hospitalité, l'aide aux plus démunis.
La génération actuelle se caractérise par des appétits voraces qu'elle satisfait en concourant aux pertes de valeurs essentielles de toute société qui veut avancer (sens de la famille, entraide, valeur du travail, honnêteté, probité, sens de l'honneur). Tout cela s'est perdu au fil du temps, laissant la place à la loi de la jungle, c'est-à-dire la loi du plus fort et du plus riche. Bordj Menaïel a perdu son âme quelque part en cours de route, dans une course effrénée qui a enfanté des groupes d'intérêts. Pour cela, il suffit d'aller faire un tour dans certains cafés de la ville pour admirer un décor hideux et où les gens sont devenus plus matérialistes que jamais, animant des discussions qui n'honorent en aucun cas les personnages. La population souffre de l'incompétence des hommes qui occupent le devant de la scène actuellement.
Ils sont bien loin d'égaler ceux qui nous ont quittés, ceux-là même qui faisaient la fierté de la ville des Coquelicots. C'étaient des hommes au vrai sens du mot, qui avaient vécu avec des valeurs et des principes fondamentaux basés sur le respect, l'amour d'autrui, du pays et surtout de la religion musulmane. Ils ne sont plus de ce monde, certes, mais malgré cela, ils demeurent l'image de marque de la ville de Bordj Menaïel et restent des figures emblématiques et respectueuses à travers lesquelles de vastes périodes de l'histoire de leur vie et de leur passage sur cette terre peuvent être retracées.
Ils étaient et demeureront la fierté de la ville pour l'éternité, eux qui reposent au cimetière Lala Aïcha et qui ont pour noms les Bouhamadouche (Zmimi), Ouriachi Ali, Djouab Ali (Kabrane), Badis Ahmed, Bournissa Omar (Moussa Omar), Amrous Ali, Amrani Ahcène, Amrani Mohamed (Moh Belhadj), Bourahla Laïd, Bouharrou Saïd, Hamidouche Mouloud (El Abbassi), Abdenour Hacène (pharmacien), Mansouri Abdelmadjid, Ouriachi Slimane, Hamrioui Hocine, Benmechta Ahmed, Naili Amar, Amara Ahmed, Mazouzi L'hadj, Bentarzi Moh Saïd, Belkacemi (Ali Bouazzouz), Madene Belkacem, Madene Omar, Takdjerad Hocine, Tachert (Babaâzzizène), Kadem Rabah (Mitiha), Cherchouri Hcine, Sefroune Ali, (Ouradi, koum achdache), les frères Agraniou, Khaber (Amar Salah), Goumiri Hadj Saïd, Baziz (Ahmed Moh), Mrahi Omar, Boumzar, Ghalem (Si Mahmoud), Toumi Si Saïd, Safri Amar, Bendia, l'imam Cheikh Ahmed, Cheikh Belkacem, Mansouri, Amar Zemoul (La Guagna), Tigharghar Said et Ahmed Tamache, Kesraoui Lakhdar, Belhadi Said Si Ali, Boussaadi, Hadheras, Bouchni Ahmed, Mokhfi (Moh Méziane), Miloudi Said, Kaouas, Sabeur Mazdou, Kouache Mohamed (ya Mou), Djenane, Tadjer Ahmed, Omar et Aïssa, Khider (Moh Saïd), Ali Cheradi Amar, Rebihi (Saïd Rabah), Bournissa (Madani), Guenoun (Ali Moh Omar), Kerbouche, Gabour, Selmi L'hadj, Bouchareb (Mbarek Ben Aïssa), les frères Azazna plus connus par dar Cheikh Dachra.
Que l'on nous excuse si on a omis de citer quelques autres car tous ceux qui ont côtoyé ces personnages les décrivent comme de honnêtes citoyens, des sages et des érudits avec des qualités d'intelligence, qui leur ont permis de s'acquitter à merveille de leur rôle de responsable de famille, d'avoir su gérer convenablement leur foyer en bons pères de famille. La population de Bordj Menaïel leur reconnaît le legs d'un bien très précieux, à savoir la bonne éducation, le savoir- faire, l'islam et le respect d'autrui. Beaucoup de choses ont été dites sur eux et sur leur sérieux. Ils aimaient leur région ainsi que leurs enfants. Un manque d'hommes, c'est douloureux de le dire mais malheureusment de nos jours, les vieilles personnes censées les rempalcer ne sont en aucun cas à la hauteur de la tâche.
Elles préfèrent siroter un café dans une cafétéria et parler de bizness, de milliards, de voitures, de terrains et de plein d'autres choses sans se soucier du développement socioculturel, sportif, économique de leur ville. Le tout sur un fond de zèle et de fanfaronnade, et dire que dans la vie «Akhratha moute» (en fin de compte il y a la mort). Il n'y a pas de médaille qui n'ait son revers. Voilà pourquoi Bordj Menaïel est restée à la traîne en matière de développement. Nos aïeux agissaient collectivement et cela pour le bien de la société et de la famille. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, l'individualisme bat son plein, c'est la politique du chacun pour soi. A priori, une ville c'est quoi en définitive ? C'est une société composée de gens qui vivent ensemble pour le bien de tout le monde et pour que cela marche. Pour ce faire, il faudrait tout d'abord commencer à changer de mentalité et apprendre à s'unir davantage pour l'intérêt de la collectivité. Bordj Menaïel en a vraiment besoin pour sortir de son agonie.


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