Des langages qui ternissent l'image des clubs flambent en cette fin de saison. Le football national est menacé par le comportement de quelques gestionnaires qui préfèrent aller vers l'affrontement par vocabulaires interposés que de chercher à être des réconciliateurs. Les communiqués pleuvent et salissent à la fois non seulement leurs auteurs mais également le football national. Cette attitude remarquée, hélas tout au long de cette saison, confirment les causes de l'état de santé de ce sport qui se trouve piégé par des gestionnaires qui se sont infiltré dans les rouages de ce sport. Les plus sincères ne sont pas nombreux pour faire la différence, les clubs deviennent ennemis et chacun s'éloigne de l'autre, comme si le football est l'apanage d'un groupe de gestionnaires qui veulent avoir la main basse sur les développements de cette discipline. Les AGO qui viennent de se tenir peuvent être utilisées comme référence des comportements des uns et des autres. La presse, qui est et reste un puissant moteur de l'économie du marché du sport ne cesse de dénoncer les maux qui froissent et qui bloquent toute évolution positive de ce football. Les plateaux télés qui consacrent des heures entières pour dénoncer les différents phénomènes qui étranglent toute avancée s'avèrent être impuissants devant des réactions qui sont loin d'honorer quelques gestionnaires. Le communiqué de l'USMA qui évoque un qualificatif que nous citons «nous tenons également à préciser que d'autres dirigeants respectables de la JSK ont fait de leur mieux pour être à la hauteur de la grandeur de ce club hier en ayant un comportement irréprochable envers l'USMA, contrairement à Mellal et sa troupes de voyous». Voilà que des dirigeants géreraient également des voyous ! A-t-on besoin d'utiliser ce qualificatif alors que le dictionnaire peut répondre à un besoin d'expression plus «moderne». Un discours qui ne rapproche pas mais qui ne fait qu'éloigner les gestionnaires. Et pourtant, l'histoire du football nous renseigne que ce sport était déjà pratiqué au Moyen-âge. Son Souci est de se divertir, il n'avait pas de règles précises inscrites, mais il réussissait à pratiquer le football. C'était aussi une façon d'apprendre à jouer avec les autres, surtout en équipe, car le football est essentiellement un jeu d'équipe, il ne s'agit pas de jouer seul dans son coin mais en communicant avec les autres. «C'est une sorte de socialisation, les joueurs doivent respecter des règles et lorsque celles-ci présentent un conflit ils doivent essayer de le résoudre tout en essayant de trouver un arrangement avec son adversaire sportif». Le débat reste au niveau des gestionnaires mais pas au niveau des gradins. La responsabilité signifie gestion intelligente et compétences et non division. Des experts de ce football rappellent dans leurs écrits qu'aujourd'hui, les règles sont toujours en vigueur. Ces règles très précises sont déterminées et inscrites dans le règlement du football car «le» sport est aimé de tous, pratiqué par beaucoup, et surtout il est connu de tous. Pour illustrer la place qu'occupe le football dans la réaction des joueurs et des gestionnaires, nous avons fait appel à un fait qui reste gravé dans les mémoires des sportifs et repris dans divers écrits. Ce meilleur exemple est le fameux «coup de boule» de Zinedine Zidane lors de la finale de la Coupe du monde de football le 9 juillet 2006 en Allemagne opposant la France et l'Italie. «L'ancien ‘numéro dix' a effectivement donné volontairement un coup de boule au défenseur italien Marco Materazzi. L'acte de violence commis par l'ancien joueur vedette de l'équipe de France a été le véritable événement qui a fait parler non seulement les Français mais tout un monde». Ce dernier a été à la une de tous les journaux télévisés, à la première page de tous les journaux sportifs et l'évènement le plus discuté à la radio (photo). «La légende de la France a alors été critiquée par la majorité des spectateurs et dans tous les pays», mais on retiendra l'essentiel : des excuses lors d'une interview du joueur ont été faites : «... Il m'a tenu des mots très durs, plus durs qu'un geste, qu'il répète plusieurs fois. Ensuite, ça se passe très vite. Il a dit des choses très graves, très personnelles qui me touchent au plus profond de moi, sur ma maman, ma sœur. J'écoute une fois, j'essaye de partir, puis une deuxième fois, une troisième fois. Je suis un homme avant tout. J'aurais préféré prendre une droite dans la gueule plutôt que d'entendre ça. Bien sûr, c'est un geste à ne pas faire et je veux le dire haut et fort, je m'excuse auprès des millions d'enfants qui ont pu voir ce geste, auprès des éducateurs qui disent les choses à faire et à ne pas faire...». Verrait-on, ou lira-t-on un jour des communiqués où des gestionnaires s'excuseront rien que pour sauver le football pour ce qu'il mériterait d'être aux yeux des supporters ?