Chaque jour qui passe en Algérie est porteur de clarifications quant à l'origine de la situation économique et sociale à laquelle est confronté notre pays ces dernières années. De nos différentes sources d'information, il ressort que les 1000 milliards de dollars inscrits sur le compte du Trésor public et dont celui-ci n'a, à ce jour, trouvé aucune trace quant à la destination que ce montant aurait pris, ont permis aux services de la Présidence algérienne de payer des dessous de table. Dans d'autres cas, il s'agissait de payer de fortes et nombreuses amendes appliquées à des personnalités et hommes d'affaires algériens. Dont le lot, sont cités Abdeslam Bouchouareb ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Ali Benouari, ancien ministre du Trésor, Tewfik Bendjedid, Zoubir Bererhi et son fils Jawed, tous spécialistes de l'import-export de poudre de lait, Ali Haddad homme d'affaires, P-dg de l'Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments (ETRHB Groupe Haddad), Issad Rebrab, homme d'affaires, P-dg du groupe Cevital. Ces noms contenus sur une liste de 140 autres ont été mis au jour dans le cadre de l'affaire planétaire d'évasion fiscale Panama Papers. Les révélations sont basées sur la fuite de plus de 11,5 millions de documents provenant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca. Elles prouvent les avoirs sur des comptes offshore illégaux de responsables politiques et personnalités dont des Algériens. Ce qui permet de dire que la situation socio-économique à laquelle est confronté notre pays ces dernières années est un secret de polichinelle pour les anciens hauts dirigeants du pays. Ceux-ci dont le nombre a augmenté, ne s'attendaient pas à une réaction populaire aussi importante que celle du 22 février 2012 avec le «Hirak». C'est pourquoi, bon nombre d'Algériens appellent à la relance de l'enquête sur les véritables causes ayant entraîné le décès du défunt wali de Annaba Mohamed Mounib Sandid le 23 décembre 2014. Il avait été victime d'un accident vasculaire cérébral. Il permet de dire que les données que contient le dossier «Sandid» sont à même de constituer d'autres chefs d'accusation ; Il faut en effet savoir, que les doigts restent pointés sur l'ancien ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khellil dont le dossier s'alourdit de plus en plus. Et comment ne le serait-il pas lui dont le nom est cité comme étant derrière l'audience accordée à un de ses envoyés spéciaux ? La mission de ce dernier était d'imposer d'autres décisions à prendre. Chakib Khelil, car c'était lui le commanditaire, avait jeté son dévolu sur un espace vert au centre-ville. De quelque 400 m², il est implanté face au siège de la trésorerie de wilaya, à proximité d'un côté par l'hôtel Seybouse et de l'autre le siège de l'administration de wilaya. En fait, Chakib Khelil avait été stimulé par la facilité déconcertante qu'il avait trouvée auprès du précédent wali Mohamed Ghazi. Ce dernier lui avait permis de disposer facilement du terrain de la place Victor Hugo au centre-ville de Annaba de plus de 4 ha. C'est que, assuré de la couverture de tout instant des frères Bouteflika, Chakib Khelil ne se retenait plus pour s'accaparer à moindre coût des assiettes foncières du patrimoine particulièrement celui du chef-lieu de la wilaya de Annaba. Il en a résulté des contre-vérités face auxquelles les autorités locales de l'époque n'avaient pas réagi. Elles ont été aidées par l'absence de réaction officielle de haut-lieu. Ce qui allait se confirmer par la suite avec l'éclipse de Chakib Khelil qui ne réapparaîtra que lors de la cérémonie du 5 novembre 2015 à l'Omni Shoreham Hotel de Washington à l'occasion du 61e anniversaire de la Révolution. Quatre jours après, Amar Saïdani intervenant sur les écrans d'une TV privée algérienne appellera à la réhabilitation de Chakib Khelil qu'il a qualifié de : «Meilleur ministre de l'histoire de l'Algérie». Saïdani avait tenu à préciser que son appréciation relève des contradictions relevées dans le travail d'investigation réalisé par les services secrets algériens dans la lutte anti-corruption. Toujours selon lui, ces derniers auraient organisé une cabale montée de toutes pièces ciblant Chakib Khelil, avec pour objectif d'instrumentaliser la justice algérienne. Amar Saïdani dont on connait la passion du flou et des relations rentables, a omis de parler de nombreuses autres affaires impliquant celui qu'il semble protéger. Celle qui impliquent au plan international Chakib Khelil telle la disparition des 1000 milliards de dollars qui restent toujours introuvables au niveau du Trésor public. Celle, aussi, où Chakib Khelil objet d'un mandat d'arrêt international émis en août 2013, est cité dans des affaires de corruption. Elles impliquent la compagnie pétrolière nationale Sonatrach dont il avait la charge. C'était la période durant laquelle avait éclaté le scandale planétaire des Panama Papers dans lequel il sera largement impliqué. Traduit devant la justice algérienne, il bénéficiera de complicités dans le haut lieu algérien, pour décrocher un non-lieu. Même ses conférences sur l'énergie qu'il a organisé seront boudées par le public. Dans plusieurs wilayas, l'ancien patron de l'Opep, avait été déclaré persona non grata. Dans d'autres, il a eu droit à «quelques spectateurs» spécialistes des flagorneries aux gens du pouvoir.