Le marché algérien des médicaments est dans une situation délicate. Chaque année les ruptures ne cessent de prendre de l'ampleur. Quelles sont les véritables raisons de cette insuffisance? Pour répondre à cette question, le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine, Messaoud Belambri s'est exprimé, hier, sur les ondes de la radio algérienne pour donner son point de vue par rapport à cette situation. Intervenant à l'émission «l'Invité de la rédaction» de la Chaîne III, le même responsable a dit que : « Actuellement, nous sommes occupés par l'identification des difficultés par rapport à la disponibilité des médicaments, à la régularité à cette disponibilité, et comment éviter les ruptures de stocks.» Cette situation, selon lui, n'est pas normale. Chaque année, notre marché subi des perturbations et des ruptures de stock, a-t-il déploré. M. Belambri a donné des propositions afin de remédier à ce manque de médicament qui ne cesse de prendre de l'ampleur chaque année. «Il faut prendre les choses au sérieux le plus tôt possible. Il est nécessaire de procéder à une réforme de système, et ce, après avoir diagnostiqué les véritables raisons qui ont mené le marché algérien des médicaments à cette situation», a-t-il insisté. Il a saisi l'occasion, également, pour révéler le nombre important des médicaments en rupture. «Pas moins de 50 médicaments qui sont en totale rupture», a-t-il indiqué. Cette rupture, selon lui, concerne aussi les produits importés comme les produits locaux. «Certes, depuis quelques mois, il y a plusieurs décisions et mesures prises mais cela n'est pas suffisant. Il faut aller vers une réforme pour sortir carrément de cette situation», a-t-il ajouté. Cette réforme devrait, selon lui, toucher le marché du médicament sous tous ses aspects et à tous les niveaux. Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine, Messaoud Belambri a dit que parmi les raisons qui ont mené le marché des médicaments à cette situation, le dysfonctionnement et l'absence d'une stratégie cohérente. «Il n'y a toujours pas une stabilité dans la gestion du marché». M. Belambri a expliqué que cette rupture a déstabilisé totalement le SNAPO, tout en affectant notre gestion, et où malheureusement on n'arrive plus à gérer. «Sur les 600 grossistes de produits de soins, seuls 150 sont visibles sur le marché», a-t-il fait savoir. Selon M. Belambri, le circuit de distribution a également besoin d'un assainissement, relevant que sur les 600 grossistes inscrits officiellement, «seuls 150 à 180 sont visibles sur le terrain». Au même sujet des ruptures des médicaments, il convient de rappeler que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, avait fait savoir, il y a une semaine, que le programme d'importation de médicaments pour l'année 2020 avait été libéré le 1er juillet 2019 afin de pallier les ruptures récurrentes. M. Miraoui avait précisé qu'après examen des besoins nationaux en médicaments, le programme d'importation pour 2020 a été déposé le 1er juillet 2019, et «une approche a été développée en collaboration l'Agence nationale des produits pharmaceutiques, qui sera dotée des moyens matériels et ressources humaines à même d'assurer son bon fonctionnement». Le ministre avait indiqué également, à cet effet, que la cellule nationale de médicaments, installée au niveau central, «se réunira la semaine prochaine pour examiner les obstacles qui entravent la disponibilité des médicaments». Celle-ci compte des cadres du ministère, des membres du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine et du Conseil national de déontologie, des producteurs, des importateurs et des distributeurs.