23 décembre 2019 décédait le général Gaïd Salah, chef d'état-major des armées, vice-ministre de la défense et un des piliers du pouvoir en Algérie. Il avait été victime d'une crise cardiaque à 79 ans. Avec d'autres officiers supérieurs comme le général Saïd Chengrina qui l'a remplacé à la tête de l'Armée Nationale Populaire, Gaïd Salah avait été un bon meneur d'hommes. C'est ce qu'avait été 41 années auparavant le colonel Houari Boumediene disparu le 27 décembre 1978 à la suite d'une maladie. Ce que nombre de confrères avaient qualifié de véritable choc bien que l‘opinion publique ait été préparée à cette issue. Quarante et unième année après, c'est avec pour objectif une mission similaire à mener pour sauver l'Algérie qu'est intervenu le Général Gaïd Salah. Le trait d'union à faire entre ces deux hauts responsables est qu'ils ont appliqué les mêmes dispositions pour un même objectif. Gaid Salah avec une surveillance accrue de nos frontières, la préparation de notre armée à contrecarrer toute tentative d'agression et le renforcement des idéaux exprimés par le mouvement pacifique du Hirak. Cette démarche avait été mise en application quarante années plus tôt par Houari Boumediene dont on commémore à ce jour la mémoire. Via les écrits de l'histoire, il continue à fasciner les jeunes et les moins jeunes. Ces derniers n'ont pas oublié le geste qui avait accompagné ses propos portant sur sa décision de nationaliser les hydrocarbures. Le monde entier ne s'attendait pas à ce qu'elle soit publiquement annoncée sous ces termes "Kararna ta´emime el mahroukate". C'est en ces termes que feu Houari Boumediene avait tenu à annoncer au monde la décision de l'Algérie de nationaliser ses hydrocarbures. Que dans ce secteur, l'Algérie volera désormais de ses propres ailes. Le général Gaid Salah a-t-il été inspiré par ces annonces historiques ? C'est dans ce sens que le général décédait récemment avait affirmé publiquement que : «aucune goutte de sang de notre peuple ne sera versée». Il reste que Gaïd Salah ne s'exprimait pas à la tribune des Nations unies. C'était à ce niveau que Houari Boumediene avait lancé son idée de mettre en marche un Nouvel ordre économique international plus juste, où les matières premières seraient payées à un prix juste? Mohammed Boukharouba, devenu Houari Boumediène durant la guerre de libération est né à Aïn Hasseïnia, le 23 août 1932. Né dans une famille de paysans pauvres, il symbolise par sa naissance la pluralité de l´Algérie dans sa double composante identitaire: son père était arabophone et sa mère berbérophone. Il incarnait ainsi, vraiment, l´Algérie dans sa diversité. C'est dans cette commune déshéritée de la wilaya de Guelma que l'on a tenu à commémorer l'événement. C'est-à-dire là où le défunt a passé son enfance dans un monde où l'agriculture était la raison de vivre de toute la population. Celle-là même difficile d'accès pour peu qu'on trahisse les codes de conduite de la société algérienne ou que l'on trahisse les principes du hirak. Avec la disparition de Houari Boumediene le 27 décembre 1978, l'Algérie a perdu un monument de sa guerre de libération et un exemple de bravoure. Révolutionnaire jusqu'au bout des ongles, le colonel Houari Boumediene ne ratait aucune occasion pour mettre en exergue la position de l'Algérie dans le giron des pays africains en développement. De son vivant, le colonel Houari Boumediene fut un homme de lettres. Nombre de nos confrères et autres écrivains ont rapporté que le colonel aimait la musique. Notamment les mélodies de Aïssa El Djarmouni voire les chansons à thème politique de Rabah Driassa, il s'intéressait aussi aux mélopées de Cheikh Raymond. Un d'entre eux ira jusqu'à exprimer sa conviction ; «…que Boumediène était profondément convaincu de la nécessité de rétablir la langue et la culture arabes dans leur statut souverain en Algérie. Il avait grand soin à ce que ses discours officiels soient rédigés dans la langue arabe. Par contre, il faisait preuve d´une grande ouverture d´esprit pour la culture occidentale en général dont il voulait promouvoir les rapports d´échanges avec la pensée arabe et musulmane». Il avait beaucoup d'autres qualités. Elles ont été mises en relief tout au long de cette dernière semaine. Avec la commémoration de la 41 année depuis son décès, il y a eu aussi le décès brutal du général Gaïd Salah, chef d'état-major des armées, vice-ministre de la défense.