La 35e édition de la coupe d'Afrique des Nations 2025 prévue au Maroc n'aura pas lieu. Elle serait reportée à janvier 2026. On peut déduire par ce report que le président de la Fédération royale marocaine Fouzi Lekjaa a échoué dans le maintien en été de la CAN. Cette information sort de la bouche du Secrétaire général de la Confédération africaine de football. A ce rythme, elle finira par rejoindre l'objectif du président de la FIFA qui souhaitait déjà en 2020, tout faire pour que cette CAN finisse par être lieu tous les 4 ans. La proposition de 2020 n'est pas innocente Mais au rythme où vont les choses, elle finira bien un jour par disparaître cette fameuse CAN qui pose de réels problèmes d'organisation aux instances du football international. Il ne se passe pas d'années ou cette question d'organisation ne revient pas sur la table. La FIFA souhaiterait, selon son président, la programmer tous les 4 ans, cette proposition faite en 2020, lors du séminaire organisé chez son ami le Roi n'est pas innocente. La FIFA continue de mettre la pression sur la CAN pour imposer une nouvelle programmation. C'est ce qui ressort des diverses déclarations des professionnels, ceux qui veulent défendre le football africain. La CAN continue de perdre de son poids, et les géants de l'autre continent en profite pour éviter à ce que cette discipline ne se taille la part du lion. «La rendre plus viable» «On a voulu que la CAN brise sa tradition pour ramener sa programmation à tous les quatre ans…et la Confédération africaine de football apporte son soutien au projet de la FIFA d'organiser la Coupe du monde tous les quatre ans, ce qui pourrait changer la périodicité de la Coupe d'Afrique des nations. On assisterait alors à une véritable révolution footballistique. «En mars 2020, lors du séminaire qui s'était tenu à Salé (Maroc), Infantino avait dévoilé cette idée 'celle d'un changement de calendrier de la Coupe d'Afrique des nations qui n'arrive pas à trouver son terrain'. Je propose d'organiser la CAN tous les quatre ans, afin de la rendre plus viable commercialement et plus attrayante sur le plan mondial», avait-il lancé devant les dirigeants des fédérations africaines. Menace sur un report de la prochaine CAN-2026 Aujourd'hui, à tort ou à raison, on évoque le report de la prochaine CAN-2026. Interrogé par la BBC, le Secrétaire général de l'instance panafricaine, Veron Mosengo-Omba, a admis à demi-mots que la programmation de la Coupe du Monde des clubs nouveau format de la FIFA du 15 juin au 13 juillet 2025 aux Etats-Unis va inévitablement provoquer un report de la CAN, probablement à janvier-février 2026. "Nous pourrions jouer la CAN après la Coupe du monde des clubs, mais est-ce que ce serait dans l'intérêt des joueurs, qui ont joué toute la saison, d'aller en Amérique pour revenir participer immédiatement à la CAN ensuite ?", a lancé le dirigeant. L'Association européenne des clubs, l'UEFA et la FIFA décideront ''Pour autant, contrairement à ce que certains médias se sont empressés d'affirmer un peu hâtivement, la décision finale au sujet de la date de la CAN-2025 n'a pas encore été prise. "décision", a ainsi poursuivi le Suisso-Congolais. "Nous avons un problème dont nous discutons encore actuellement avec les mêmes parties prenantes et partenaires : l'Association européenne des clubs, l'UEFA et la FIFA. (...) Pour cela, nous devons équilibrer différents aspects et également discuter avec nos partenaires, puis nous finalisons [les dates]. La planification est un cauchemar pour tout le monde", a admis Mosengo-Omba. La CAF veut montrer ses griffes Rien n'est encore joué, quelques heures après la publication de plusieurs articles faisant état d'un report en 2026. La CAF monte au créneau. Dans un communiqué, elle assure n'avoir pris encore aucune décision. "Les annonces concernant un éventuel report de la CAN-2025 sont fausses. Le Comité Exécutif de la CAF se réunira pour délibérer et prendre une décision sur les dates de la CAN-2025. La CAF publiera ensuite une déclaration officielle sur le sujet", a clarifié l'instance. Les annonces concernant un éventuel report de cette édition sont fausses. Le Comité Exécutif de la CAF se réunira pour délibérer et prendre une décision sur les dates de la CAN-2025. La CAF a réagi pour… ne rien changer Ce démenti est logique dans la mesure où de nombreux médias ont sur-interprété les propos du Secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo-Omba, qui a "seulement" sous-entendu que le report était fortement envisageable dans une interview accordée à la BBC, sans rien acter officiellement. Un démenti qui ne change rien ? Un confrère africain estime que «La CAF n'entend pas perdre la face et ne peut tolérer que le report de sa compétition phare soit annoncé dans les médias avant une annonce officielle. Reste que sur le fond, le report ne fait plus guère de doutes et son annonce n'est probablement qu'une question de temps puisque la FIFA a réservé l'été 2025 pour sa Coupe du monde des clubs nouvelle version». En fait, en programmant son Mondial des clubs à l'été 2025, la FIFA a mis la CAF devant le fait accompli. Alors que beaucoup reprochent à la CAF de s'être écrasée sous la pression de l'instance dirigeante du ballon rond, Mosengo-Omba a démenti toute pression de la FIFA, d'après la BBC. Les vérités de Samuel Eto'o Il y a quatre années, Samuel Eto'o, président de la Fédération camerounaise, déclarait sur une chaîne radio « Est-ce l'intérêt des Africains d'organiser une CAN tous les quatre ans ? Je crois que c'est plutôt celui des Européens. Ils veulent avoir à disposition les Mohamed Salah, Sadio Mané ou Pierre-Emerick Aubameyang », estimait Samuel Eto'o dans l'émission »le debat africain » de France 24 « La Fifa défend l'intérêt des clubs européens…Il y a un partenariat gagnant-gagnant entre la Fifa et la CAF. Je suis proche de Gianni Infantino et d'Ahmad. Mais je crois que Gianni Infantino a manqué de tact », affirme la star africaine du ballon rond. Multiplier les revenus en divisant le nombre de CAN Pour Eto'o »La FIFA profite de la faiblesse de la CAF, rien ne l'autorise à imposer ce qu'elle veut aux Aricains...Nous avons nos réalités en Afrique et personne ne l'aime comme nous l'aimons. La FIFA avait réalisé des bénéfices à l'époque estimés à 1 milliards pour passer ensuite à 2,5 milliards, et de s'interroger ensuite »pourquoi ne ferait-on pas ça en Afrique. La FIFA existe aussi pour soutenir pour accompagner le foot africain et non pas pour s'imposer », disait Samuel Eto'o l'international ballon africain 2004, 2009, 2010 et 2011, qui s'est pas arrêté à cette réflexion puisque il s'est interrogé : « Est-il de l'intérêt des Africain d'organiser une coupe d'Afrique tous les 4 ans ? Je ne le pense pas, l'intérêt des européens est d'avoir leur joueurs africains, nous sommes pas C... pas dupes...Il ne peut pas aimer l'Afrique mieux que nous...Ce qui l'intéresse c'est d'avoir les 54 fédérations africaines pour être là où il est aujourd'hui. L'Afrique perdrait en visibilité au niveau international Le Journal Jeune Afrique rapporte dans son édition de 2021 que le Togolais, Guy Kossi Akpovy, qui souhaite que la CAN continue de se disputer au rythme qui est le sien depuis 1963. «C'est une compétition très attendue par les Africains qui aiment le football, qu'ils soient directement concernés par la phase finale ou non. Pour les joueurs et les sélectionneurs qui y participent, c'est un moment particulier» et d'ajouter «L'Afrique perdrait en visibilité au niveau international. Le fait que la CAN ait lieu tous les deux ans permet à des joueurs de se faire remarquer. Elle permet également à des équipes modestes ou moyennes d'avoir des chances de participer à une grande compétition, car la Coupe du monde semble inaccessible à beaucoup». En Résumé «L'Afrique a besoin de cette compétition tous les deux ans. Le football de ce continent se doit d'être en éveil et de travailler pour continuer à progresser. À cet égard, une CAN biennale est un élément incontournable», plaide le Français Patrice Neveu, sélectionneur du Gabon. Le Malien Mohamed Magassouba partage cet avis, et, au passage, égratigne la FIFA. «Elle donne l'impression de décider ce qui est bon ou pas pour le football africain. Elle ne se permettrait de faire la même chose avec l'Europe ou l'Amérique du Sud, deux puissantes confédérations ! C'est à la CAF, et à elle seule, de décider de l'avenir du football africain». Le report se décidera si ce n'est déjà officialisé, «la CAN se jouera en 2026, ce qui confirme que les fédérations africaines de football sont toutes sous l'aile de la FIFA qui continuera à décider de la vie du football africain».
