Les rues de Casablanca (centre-ouest du Maroc) étaient le théâtre dimanche d'une imposante marche organisée par la Confédération Démocratique du Travail (CDT), une nouvelle escalade dans la contestation sociale contre la flambée des prix, le chômage et les restrictions des libertés syndicales. Selon des sources médiatiques locales, des milliers de travailleurs, venus de plusieurs villes, ont exprimé leur exaspération face à des politiques économiques jugées désastreuses, qui ne cessent d'écraser les classes moyenne et défavorisée. Les slogans scandés et les banderoles brandies dénonçaient avec force la corruption et la spéculation, tout en fustigeant les tentatives du gouvernement d'entraver les libertés syndicales, notamment à travers la loi organique sur la grève, qualifiée par les manifestants de «véritable crime contre la classe ouvrière». Le bureau exécutif de la CDT a affirmé, lors de cette mobilisation, que cette action s'inscrit dans une série de protestations menées aux niveaux régional et national, incluant une grève générale récemment décrétée par le syndicat. Il a souligné que le gouvernement actuel ne fait que servir les intérêts d'une minorité influente, au détriment de millions de Marocains qui peinent à subvenir à leurs besoins essentiels dans un contexte de flambée des prix. «En dépit du discours rassurant du gouvernement, les données officielles, citées par la même source, dressent un constat accablant : 8 millions de Marocains sans couverture sociale, 5 millions sans pension de retraite, 6 millions de travailleurs non déclarés à la sécurité sociale, et plus du tiers de la population plongée dans une pauvreté extrême». La CDT a ajouté que malgré les prétextes avancés par le gouvernement sur l'insuffisance des ressources pour améliorer les salaires et freiner la hausse des prix, des milliards de dirhams (monnaie locale) continuent d'être alloués à des projets favorisant une élite privilégiée, tandis que les classes populaires sont livrées à elles-mêmes face à l'explosion du coût de la vie. L'un des sujets ayant exacerbé la colère populaire est la spéculation sur les prix des carburants.