Les dernières averses ont suffi à transformer plusieurs quartiers de Tébessa en véritables bourbiers. Grelons, égouts bouchés, routes défoncées : les intempéries ont mis à nu la dégradation avancée des infrastructures urbaines et l'échec cuisant des politiques locales d'assainissement.Il a suffi d'une nuit de pluie pour que Tébessa dévoile une fois de plus ses failles les plus béantes. Les averses torrentielles qui se sont abattues dans la nuit de dimanche à lundi, accompagnées de grêle, ont plongé plusieurs quartiers de la ville dans le chaos. Des scènes de désolation ont été constatées dès les premières heures de la matinée : routes impraticables, boue omniprésente, avaloirs bouchés, trottoirs défoncés... Un triste décor devenu banal aux yeux des habitants. Dans les quartiers périphériques comme ElMerdja, Skanska ou encore Djazira, la situation frôle l'indécence. Les eaux pluviales, faute de canalisations fonctionnelles, ont envahi les chaussées et pénétré parfois jusque dans les habitations. « Chaque fois qu'il pleut, c'est la même galère. On patauge, les enfants vont à l'école trempés, et les autorités ne réagissent jamais », dénonce un habitant excédé. Les quartiers anciens ne sont pas en reste. À la médina comme à Zohour, les fissures sur les routes, les affaissements de trottoirs et les regards d'égouts disloqués témoignent d'un abandon qui dure. Aucun plan d'urgence n'a été activé, et aucun responsable local n'a été aperçu sur le terrain pour constater les dégâts ou rassurer les citoyens. Cette situation récurrente soulève une série de questions : où sont passés les budgets d'assainissement ? Pourquoi les travaux réalisés ces dernières années n'ont-ils pas résisté à une pluie somme toute classique ? À qui profitent les marchés publics accordés à des entreprises visiblement incompétentes ? Un piéton croisé au centre-ville résumait le sentiment général avec amertume : « On n'est pas encore sortis de l'auberge... mais à Tébessa, on y entre chaque hiver un peu plus profondément. » En attendant des réponses concrètes et des mesures sérieuses, les citoyens de Tébessa continueront de subir les conséquences d'une gestion locale marquée par l'amateurisme, le laisser-aller et, selon certains, une complaisance complice.